XALIMANEWS-Trente-quatre migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne sont portés disparus après le naufrage de leur bateau, vendredi, au large de la Tunisie, a indiqué un porte-parole judiciaire.
Le bateau, parti jeudi du littoral de la région de Sfax (centre-est) en direction des côtes italiennes, transportait 38 passagers, dont quatre ont pu être secourus, a précisé le porte-parole du tribunal de première instance de Sfax, en charge de l’enquête. Selon le porte-parole, Faouzi Masmoudi, tous les migrants à bord du bateau sinistré sont des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, une communauté qui vit dans l’angoisse en Tunisie à la suite d’un violent discours du président Kais Saied sur l’immigration clandestine. L’Ong Alarm Phone, un collectif de bénévoles qui gère une ligne téléphonique d’urgence pour les migrants en difficulté, a, pour sa part, affirmé, vendredi matin, sur son compte Twitter que « 40 personnes sont en danger de noyade en Méditerranée centrale ».
« Un proche nous a signalé une embarcation en détresse qui tentait de fuir la Tunisie. Les personnes rapportent que des soi-disant gardes-côtes tunisiens ont démonté leur moteur, battu certains d’entre eux, et les ont abandonnés en mer. Mettez fin à cette violence ! », a ajouté l’Ong.
Le 21 février, M. Saied avait affirmé que la présence en Tunisie de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.
Après ce discours, condamné par des Ong comme « raciste et haineux », des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne ont fait état d’une recrudescence d’agressions à leur encontre et se sont précipités par dizaines à leurs ambassades pour être rapatriés.
Au moins quatre naufrages meurtriers, dont celui de vendredi, de bateaux transportant des migrants parmi lesquels de nombreux Ivoiriens, ont été enregistrés au large de la Tunisie depuis début mars.
AFP