Mohamed Ndao « Tyson », le chef de file de la génération Boul Falé, a rencontré la presse, hier, en marge de sa préparation en direction du choc du 4 avril qui l’opposera à Yakhya Diop « Yekini ». C’était à la salle de musculation de la Sodida où il poursuit ses entraînements. Ce qui importe le plus pour Tyson dans ce combat, c’est que son retour dans l’arène se passe dans de meilleures conditions. Et que celui-ci soit « événementiel » et « gagnant ».
La pendule affichait 12 heures 30 mn quand Mohamed Ndao Tyson, chef de file de l’écurie Boul Falé a débarqué à la salle de musculation d’Excaf, sise à la Sodida. A la devanture du lieu, une foule nombreuse, composée essentiellement des élèves de l’école franco-arabe dont la terrasse a été érigée en salle de musculation, attendait l’arrivée du champion, accompagné de son lieutenant Eumeu Sène. Tyson affiche la grande forme. « Je crois que c’est vous qui pouvez en dire plus sur l’état de ma forme. Tout se passe bien. Dieu merci », répond le chef de file de la génération Boul Falé sur la question relative à son état de préparation avant de préciser que son combat du 4 avril 2010 contre Yékini, le roi des arènes, n’est pas une « revanche ».
« Ce n’est pas Yékini en soit qui nous intéresse, mais mon retour. Parce que je suis resté trois ans en dehors de l’arène. Je veux que mon retour soit événementiel et gagnant », s’empresse-t-il de prier. « Ce qui m’importe le plus est que mon retour se passe dans de meilleures conditions. Et que mes fans, mes supporters et mes amis sachent que leur lutteur est revenu dans l’arène en grande forme », ajoute le champion qui indique que cette confrontation est un « challenge personnel ». La raison ? « Mon retour en haute compétition a demandé un sacrifice, un coût et une détermination. Cela n’était pas facile. Ce n’est pas évident de rester pendant des années sur la touche et revenir dans l’arène dans des conditions optimales », explique Tyson qui pense que le défi que lui et Yékini doivent relever, c’est celui de la réussite de l’événement.
RESPECT DE SON ADVERSAIRE
Tyson n’a pas toutefois souhaité aller loin dans les propos tenus par son adversaire lors de sa dernière sortie médiatique, indiquant que si Tyson ne vient pas lors du combat, il ira le chercher de force. « Ce qu’il a dit n’engage que lui. C’est son choix, sa stratégie. La mienne, je la garde pour moi », dit-il. Ces déclarations ne constituent pas une pression de plus pour le chef de file de l’écurie Boul Falé : « je ne ressens aucune pression. Ce combat n’est pas une revanche mais un combat tout court ».
L’objectif de ce retour, selon lui, est de retrouver sa place à savoir la cour des grands, le « cercle vicieux ». « Je suis revenu pour retrouver ma place », déclare-t-il et non sans préciser que les titres et les couronnes ne l’intéressent pas : « je ne revendique rien du tout. Je suis venu dans la lutte pour travailler ». « Nous sommes des banlieusards, on ne connaît pas la facilité. On n’est parti de rien du tout pour arriver à un certain niveau. On a toujours accepté de relever les défis », poursuit-il. La leçon qu’il a tirée de sa défaite contre Yékini est celle du respect de l’adversaire. « Il faut savoir respecter son adversaire », soutient Tyson qui a accepté sa défaite contre Yékini avec beaucoup de philosophie et l’a mise dans le cadre typiquement sportif. « Mon adversaire est un vrai professionnel », témoigne-t-il.
Revenant sur les raisons de son séjour aux Etats unis, Tyson indique que celui-ci rentre dans le cadre de ses préparations. « Souvent, ici (ndlr : au Sénégal), l’environnement ne s’y prête pas surtout par rapport à la récupération et aux salles d’entrainement. C’était l’endroit idéal pour s’entraîner en toute quiétude ».
Tyson est par ailleurs formel qu’il faut opérer des réformes dans la lutte. « Ce sport national exige une certaine réorganisation. Parce qu’aujourd’hui, il faut que les gens se concertent sur cette activité qui a pris de court tout le monde ces dix dernières années. Gérer c’est prévoir. Il est temps que les différents acteurs réfléchissent par rapport à une nouvelle orientation », soutient le chef de la génération Boul Falé qui indique qu’il est impensable qu’un lutteur reçoit moins de 500.000 francs lorsqu’il s’engage à disputer un combat.
A l’issue de ce face-à-face avec la presse, Tyson a invité les férus de la lutte à cultiver la non violence avant et après la rencontre : « c’est le jour de la célébration de l’indépendance de notre pays, il y aura beaucoup de monde notamment des invités de marque. Il faut que les gens soient disciplinés parce que c’est la lutte qui sort gagnante quelque soit l’issue du combat ». Sur un autre registre, Tyson révèle avoir appris à cuisiner et à exercer la maçonnerie comme apprenti au cours de sa suspension de l’arène : « j’ai appris la vie. Donc à respecter les métiers des autres ».
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