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Un an après le décès de Yandé Codou Sène : Somb attend toujours les promesses du Président

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Un an après le décès de Yandé Codou Sène, une cérémonie très colorée a eu lieu ce weekend au village de Somb, où habitait la grande cantatrice.  La cérémonie de commémoration du premier anniversaire du décès de la cantatrice s’est déroulée dans la pure tradition sérère comme l’avait souhaité la défunte de son vivant, témoigne Aïda Mbaye la fille aînée de Yandé Codou Sène. A cette occasion, des voix de la famille de Yandé Codou se sont élevées pour rappeler au président de la République Me Abdoulaye Wade ses promesses.

Sur les murs séculaires de la demeure familiale obsolète de Yandé Codou Sène à Somb (région de Fatick, département de Gossas, arrondissement de Ouadiour), un enfant a représenté et écrit au charbon, le voyage interminable d’une cantatrice dont l’histoire est liée à celle du village sérére. Cette diva connue du monde entier aurait eu 79 ans cette année. Sous la fresque, ce jeune de Somb a gravé en lettres noire : «Maman Yandé, nous ne t’oublierons jamais.»  En ce matin marquant le premier anniversaire du rappel à Dieu de la cantatrice sérère, le village de Somb est grouillant de monde. L’endroit pue la misère et se morfond dans l’oubli absolu : une maisonnette qui lézarde, ses murs glauques s’effritant rageusement, des pans entiers de la clôture qui s’affaissent. Mais c’est en réalité, cette modeste demeure qui ploie sous le poids de l’oubli et de la négligence qui a enfanté l’une des voix les plus célèbres et les plus reconnues du pays.

Ce patrimoine sérère n’a pas résisté à l’outrage du temps. «C’est honteux», dira Macoumba Diouf Directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), venu assister à la commémoration de l’anniversaire de la mort de Yandé Codou Sène. En réalité, la vieille maison abandonnée de la grande cantatrice sérère, que le président de la République Me Abdoulaye Wade «avait promis de réfectionner», semble attendre désespérément le retour éventuel de son propriétaire. Devant cette demeure obsolète, surmontée de toiture en zinc et où habitait de son vivant la grande cantatrice, beaucoup de personnes sont assises au milieu d’une tente pour accueillir les hôtes. Un groupe de griots, dont des anciens compagnons de la diva, chantonnent en chœur des œuvres de la disparue. Retranchée derrière de grosses lunettes sombres, la voix grave et percutante, Aïda Mbaye, fille ainée de Yandé Codou Sène, est tantôt soutenue par un chorus de voix féminines dans ses envolées lyriques. Ici, l’on se souvient de l’auteur de  Léopold Koor Joor, décédée il ya un an. Les chants sont souvent interrompus par des témoignages. C’est le moment pour certains de louer une fois de plus le bon compagnonnage entre la cantatrice sérère et les habitants du village de Somb.

La promesse non-tenue de Me Wade à «Mère Yandé»
Au cours de cette cérémonie commémorant le rappel à Dieu de Yandé Codou Sène, une voix s’est élevée pour demander au président de la République Me Abdoulaye Wade, de penser à la famille de la diva sérére. C’est la fille aînée de la défunte artiste Aïda Mbaye, qui a invité le chef de l’Etat à respecter ses promesses. «Adoulaye Wade nous (ma mère Yandé Codou, mes deux frères et moi-même) avait accordé une audience que ma maman Yandé avait elle-même sollicitée. Et c’était pour lui parler de sa situation sociale. Maman Yandé voulait que Abdoulaye lui offre une maison à Dakar. Ce dernier lui avait fait part de sa volonté manifeste de réfectionner notre maison familiale sise à Somb. Et en lieu et place d’une maison à Dakar, Abdoulaye Wade avait promis à Ya (maman) Yandé une voiture pour ses déplacements», a-t-elle informé. «Il y a quelques, mois j’avais adressé une lettre au chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade, pour lui rappeler ses promesses», a encore précisé Aïda Mbaye, qui fait savoir que «maman Yandé, avant sa mort, avait à maintes reprises attiré l’attention de Wade sur ses promesses. Mais jamais elle n’a eu comme promis ni les clés d’une maison réfectionnée, ni celle d’une voiture en main».

«Maman Yandé m’avait dit un jour : Aïda tu diras à Abdoulaye Wade qu’il m’avait promis la réfection de ma maison à Somb et une voiture pour mes déplacements», a confessé la fille de la cantatrice sérère, rappelant que le chef de l’Etat avait indiqué à sa mère qu’il n’était pas facile pour une personne âgée de vivre à Dakar et qu’il ferait tout pour la soulager, elle et sa famille. Malheureusement, jusque-là rien n’a été fait, constatent les membres de la famille de Yandé Codou. El Mamadou Mbaye dit Commissaire, fils cadet de la famille n’a pas manqué d’appuyer les dires de sa sœur. «Nous sommes les héritiers de Yandé Codou et nous sommes toujours dans l’attente. Rien n’a bougé depuis plus de deux ans. Nous lui (le chef de l’Etat)  rappelons ses promesses», a-t-il dit. Son oncle Meïssa Ngor Sène, frère cadet de la défunte cantatrice de rappeler que «le chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade avait annoncé de vive voix, devant Yandé et au palais de la République, qu’il va faire de cette maison offerte à Yandé Codou par Senghor un chef-d’œuvre qui n’aura rien à envier aux maisons de Dakar».

Entre séance de prières et tradition sérère

Somb a abrité vendredi dernier, une séance de prières à la mémoire de la grande cantatrice sérère, décédée le 15 juillet 2010. La cérémonie s’est déroulée dans la pure tradition sérère. Au milieu des tentes établies pour accueillir les hôtes, un groupe de personnes âgées s’adonnent à la lecture de Saint Coran. Au même moment, un groupe de griots bat le tam-tam. D’autres reprennent en chœur des œuvres de la disparue. Parmi eux, il y avait de nombreux artistes venus rendre un dernier hommage à Yandé Codou Sène. Le coin semble oublié le deuil. Fier de son état d’ivresse, un musicien, quasiment dans une voix cassée, dira que «jamais, dans l’histoire de la communauté sérère, il n’y a eu un artiste de la trempe de Ya Yandé». Et, « pour honorer cette journée souvenir, le vin doit couler à flot et les tam-tams doivent retentir jusqu’à l’aube», a réclamé le chanteur sérére Simon Sène, qui a sollicité également que les discours soient abrégés en lieu et place des festivités funéraires. Le tout dans une mêlée de sonorités musicales, perturbant la quiétude de ceux que avaient opté pour un hommage religieux.

A cette cérémonie, la famille du Président-poète était représentée par des membres de la Fondation Léopold Sédar Senghor, qui ont également loué le bon compagnonnage entre la cantatrice sérère et leur parrain.

lequotidien.sn

 

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