Ndamary Mamadou Dia se souvient très bien de l’origine de sa maladie mentale que l’on a assimilée, tout au long du procès, à la démence.
«Une fois, j’ai eu un accident à la suite duquel j’ai contracté une maladie cardiaque qui trouble parfois mon sommeil. J’étais malade. Mon cœur me faisait mal. A Matam, on m’a consulté et on m’a envoyé à Fann. On m’avait aussi conduit à Thiaroye. Le médecin avait demandé à ce que je revienne après la tabaski», reconnaît-il. Une façon d’admettre sa situation de démence caractérisée par des troubles mentaux.
Fidèle locataire du Pavillon spécial
Sa folie est perceptible à travers son comportement à la barre, mais aucun dossier médical pour le prouver. Elle ne l’a toujours pas quitté, selon ses dires. «Récemment, on m’a emmené à Fann. Une doctoresse m’avait consulté, en 2008, et avait dit que j’avais des troubles mentaux. Il l’avait mentionné dans un document qui se trouve à la prison. Mais ce document n’est pas joint au dossier. Chaque matin, je pars à l’infirmerie. Je pars aussi à l’hôpital Le Dantec et j’ai été même interné au pavillon spécial. A Dantec où je suis suivi, je connais le docteur Ndiaye qui vient même au camp pénal. Ensuite, on m’a emmené à l’hôpital Fann. Depuis qu’on m’a arrêté, je n’ai fait qu’environ 1 mois, et l’on m’a transféré au pavillon», confie l’accusé.
Timide et réservé, mais sanguinaire
Dans son quartier, au sein de sa famille et auprès de ses connaissances, il est décrit comme «un individu timide, réservé et ayant reçu une bonne éducation de ses parents aux conditions de vie modestes». C’est en tout cas ce qui ressort de l’enquête de personnalité. Bien qu’étant illettré, il a tout de même une connaissance superficielle des Saintes écritures. «Je suis âgé de 31 ans et suis né à Mboup dans le département de Ranérou. Je suis fils de Mamadou et Diatmel Bâ. Je n’ai pas fréquenté l’école française, mais j’ai appris le coran», renseigne l’accusé.
Huit ans de mariage sans enfant
Autre aspect de la personnalité de Ndamary Mamadou Dia : sa deuxième femme, la fille de sa tante, il l’a mariée alors qu’elle avait 13 ans. «Nous avons fait huit ans de mariage. Ma première femme, on a fait 10 ans. Elle a dit à mon père et à mon oncle qu’elle ne voulait plus de moi. Tout ce que je lui achetais, elle n’en voulait pas.»
En outre, Dia se définit : «Je m’étais marié à une épouse avec qui je n’ai jamais eu d’enfants. Nous avons vécu pendant huit ans sans grand problème. J’entretenais ma famille avec le fruit de mes récoltes dans une maison que j’ai moi-même construite. J’entends par famille mon épouse et mes parents. J’ai deux amis qui ne sont pas ce matin à l’audience.»
P. NDIAYE
