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Un livre en wolof de Meissa Maty Ndiaye pour éveiller le bon sens des enfants

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L’écrivain et enseignant Meïssa Maty Ndiaye vient de publier, en langue wolof, un livre destiné aux tout-petits, avec l’ambition de guider les premiers pas des enfants de l’espace familial à l’école, par le rappel de maximes et règles de bonne conduite.

M. Ndiaye veut, par ce livre, contribuer à la correction des enfants et à l’éveil de leur bon sens.

Intitulé « Yobbalu Tuut Tànk Yi », ce livre d’une dizaine de pages est publié par les éditions Papyrus Afrique, une structure spécialisée dans la publication d’ouvrages en langues nationales, dont le wolof.

Meïssa Maty Ndiaye, lauréat du concours national de poésie (FESNAC 1999), avait déjà publié, entre 2002 et 2013, un triptyque poétique aux couleurs nationales, dont le dernier, « Lumières jaunes », date de 2013. Il avait sorti quelques années auparavant « Lumières rouges » (2006) et « Lumières vertes », un livre publié en 2002 et réédité en 2004.

Ces trois livres venaient fermer « dix années d’effort créateur. Souffle généreux de l’engagement militant, énergie débordante de l’éducateur dont le souci est d’offrir à la jeunesse une lecture saine, tout en rappelant aux aînés les valeurs cardinales qui ont forgé notre identité à travers les générations », écrit Mamadou Diouf, inspecteur de spécialité en lettres modernes, dans la préface du dernier recueil de cette trilogie.

Après ces trois publications, « j’ai donc commencé à écrire en langue nationale wolof, mais cela ne veut pas dire que j’ai rompu avec le français », a renseigné l’auteur. « Je pense servir d’abord et avant tout les enfants qui sont le bien le plus précieux, à qui nous devons apporter la lumière sous forme de friandises succulentes, d’où le titre de ce livre (Yobbalu Tuut Tànk Yi) », a-t-il confié.

Parlant de la première partie (« Rafet Jikko ») de son ouvrage, il a évoqué une « apologie du bon comportement, à travers de petites règles de bienséance : savoir parler, savoir saluer, savoir manger, savoir s’habiller ». Il s’agit selon lui d’habituer les enfants au « culte de la propreté et de l’hygiène ».

« Ettu Daara », la deuxième partie de l’ouvrage, parle selon l’auteur de l’espace scolaire où « tout doit être beau et regardé comme le lieu de la camaraderie parfaite, de la sportivité et surtout de l’expression culturelle (chansons, danses, percussions) ». Cet espace correspond à « un lieu où nos cultures doivent retrouver toute leur place », a-t-il précisé.

« Ker Gi, Diggante Yi ak Bereb Yi », la dernière partie, souligne « le rêve d’un espace familial convivial, dans lequel le père et la mère sont exaltés, puisqu’ils apportent leur sueur et leur affection aux enfants », a commenté Meïssa Maty Ndiaye.

Cette partie fait dans le même temps référence à « une famille élargie à d’autres pour manifester tout le sens de la solidarité entre membres d’une même famille et membres d’une même communauté nationale », a-t-il poursuivi.

« Dans cet espace, chaque endroit a son rôle (chambre à coucher, salle de séjour, toilettes), pour servir les visiteurs et les membres de la famille », a insisté l’écrivain doublé d’un enseignant, qui compte publier prochainement et dans le même esprit un livre intitulé « Yekkal Leer Ndaw Ni », dont la rédaction est déjà terminée.

Selon Meïssa Maty Ndiaye, il est nécessaire de continuer de rappeler que « l’Afrique a une vertu, celle du dialogue qui se passe en groupe, et c’est ce groupe qui donne sens à sa vie, à son lieu d’habitation qui peut être partagée pour que l’égocentrisme qui conduit à l’individualisme puisse être extirpé du cœur de l’enfant. L’individualisme n’est pas une valeur africaine ».

La dernière partie (« Li Ma Dul Fatte Fii ») est selon l’auteur une énumération de « onze choses essentielles dans la vie » : la maternité, l’amour et l’assistance aux parents, le sens élevé de l’humain, le culte rendu à Dieu, les devoirs envers autrui, les parents et les voisins.

Il a également cité l’accomplissement des devoirs à l’égard des enfants et à l’égard de soi-même, l’assistance aux plus pauvres, l’aide devant être apportée aux orphelins, l’hospitalité. Il y a enfin l’engagement à apprendre toute la vie et à voyager à travers le monde pour se former.

Meïssa Maty Ndiaye a dit avoir été influencé par les « positions très claires » de l’historien et anthropologue sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-1986) concernant la promotion et l’utilisation des langues nationales.

Les langues nationales sénégalaises et africaines sont d’égale dignité, et il est « possible d’avoir une littérature écrite dans nos propres langues », a-t-il déclaré, citant Cheikh Anta Diop.

Les efforts des créateurs visant à impulser la dynamique du développement à partir des langues nationales doivent être considérés comme « une priorité suprême », sachant que « tous les pays qui se sont développés, le sont devenus par la transcription des langues et la transmission du savoir par celles-ci », a indiqué M. Ndiaye.

« Je pense qu’il est temps d’avoir une nouvelle orientation des langues nationales qui ont tout un avenir », a-t-il dit, en affirmant que celles-ci vont s’imposer avec le temps dans l’administration et les institutions. « C’est mon rêve et je pense qu’il va se réaliser », espère Meïssa Maty Ndiaye.

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