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Un marché de 5 milliards de produits phytosanitaires pour le Plan Jaxaay : Vrai scandale pour fausse commande – Surfacturation sur des produits fictifs

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C’est un marché de 5 milliards en produits phytosanitaires construit sur du faux et de la surfacturation. Car, plusieurs produits dont par exemple l’Agrigerme, l’Agrisect et le Propoxur n’ont pas été livrés contrairement à ce que prétendent les intéressés. Au moins, 1 milliard 126 millions de francs ont été surfacturés par la société adjudicataire avec sans doute la complicité des responsables du Plan Jaxaay au ministère de l’Habitat, et du Service d’hygiène.
Le marché est sulfureux. Cette commande de produits phytosanitaires, exécutée par le ministère de l’Habitat et la Construction à la suite d’un appel d’offres restreint de novembre 2011, est un concentré de faux et de magouilles dont les conséquences pour le contribuable sont inestimables. Aujour­d’hui, plusieurs éléments remettent même en cause l’existence de marché et/ou confirment son ca­ractère fictif sur plusieurs points, au-delà des conditions assez nébuleuses liées à son attribution. Destinés au Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les inondations et les bidonvilles (connu sous le nom de Plan Jaxaay), plusieurs produits n’ont pas été effectivement achetés et livrés, comme le prétend l’En­tre­prise générale de fournitures et entretien divers (Egfed), adjudicataire de ce marché de 5 milliards F Cfa. Car, les investigations menées auprès de quelques sociétés ont permis de renforcer l’hypothèse d’un marché fictif, exécuté avec l’aval de hautes autorités du ministère de la Construction et du Service d’hygiène. La Com­pa­gnie générale de sécurité européenne (Cgse), société détentrice d’un contrat d’exclusivité d’Agri­sect delta et d’Agrigerme, n’a jamais vendu ces produits à l’Egfed comme cette dernière le prétend dans sa facture définitive datée du 3 avril 2012 ainsi que le procès-verbal de ré­cep­tion et sa mise à la disposition du Service d’hygiène. Pour­tant, la commande «livrée» est tout simplement énorme, voire fantaisiste. Car, l’Egfed soutient avoir livré 5000 litres d’Agrisect delta et 3000 litres d’Agrigerme estimés res­pectivement à 375 millions et 525 millions F Cfa.
Selon l’usine Ceetal, spécialisée dans la conception et la formulation chimiques, dont le siège se trouve à Saint Etienne en France, cette commande n’a jamais non plus été honorée par ses services. Jean Claude Vidal, Président-directeur général de Ceetal, confirme : «Nous n’avons jamais vendu ces produits à aucune société sénégalaise, sinon à Csge Afrique qui est notre distributeur exclusif au Sénégal depuis de très nombreuses années.» A Cgse, les recoupements ont permis davantage à asseoir le caractère faux de ce marché via ses produits, qui s’entassent encore dans ses dépôts situés dans la banlieue proche de Dakar. «Nous n’avons jamais reçu une telle commande et nous n’avons jamais fait les livraisons. En réalité, on est en face d’un marché exécuté fictivement sur la base de faux. Car, dans cette affaire, des faux documents ont été confectionnés pour masquer l’absence de livraisons de nos produits», ex­pli­que-t-on. Dans les coursives de cette entreprise, on s’étrangle de rage devant cette audace des hautes autorités de l’Etat qui ont poussé l’outrecuidance jusqu’à ce point.
Au-delà même des ces deux produits, d’autres éléments à charge viennent éclairer d’autres zones d’ombre de ce marché. Car, un troisième produit est venu rajouter une nouvelle énigme à cette affaire aux odeurs nauséabondes de faux. Commandé à hauteur de 5000 litres pour une valeur de 126 millions de francs, le Baytipin est interdit de fabrication depuis… 2009, à la suite d’un arrêté du ministère français de l’Agriculture, à cause de son caractère toxique et son impact nocif sur l’environnement et la santé des populations.
Sous le nom commercial de Bac­tipin et propriété de la Com­pa­gnie moderne des produits chimiques (Cmpc), située à Cambes en France et composé d’un dialdéhyde à base de fénitrothion, ce produit, dans tous ses stocks devait être détruit après cet arrêté ministériel. En d’autres termes, ce produit ne circule plus dans le monde en 2012 du fait de son degré de nocivité. Interpellé, un responsable de l’entreprise confirme effectivement cette mesure des autorités françaises en soutenant : «Ces produits ne sont plus fabriqués dans l’usine depuis trois ans. Tous les produits ont été mis sous scellés et dé­truits.»
Par ailleurs, d’autres questions remettent en cause la véracité de ce marché à propos du Propoxur 3 %, commandé à hauteur de 600 tonnes pour une valeur de 2 mil­liards 700 millions. Pour le Pro­po­xur dont la matière active est le pirimiphos, il n’y a que deux revendeurs qui commandent ces deux matières chez Dow Agro- sciences, qui est le plus grand laboratoire de recherche mondial de produits de protection des cultures et de lutte contre les parasites. Sans vouloir dévoiler leur identité, des interlocuteurs avouent leur incapacité à conditionner autant de tonnes dans leurs locaux en moins de cinq mois. «Pour conditionner 100 tonnes, il nous faut au moins 3 à 4 mois. Pour 600 tonnes, ce sera au moins 12 mois pour y arriver alors que nous n’en avons même les capacités», ex­pli­que-t-on au niveau de ces deux usines spécialisées dans la production de produits phytosanitaires. Avez-vous reçu pendant la période de novembre 2011 à avril 2012 une commande de 600 tonnes de Pro­po­xur 3% ?, leur a-t-il été demandé. Dans le cadre de cette enquête, il a été difficile de trouver une ré­ponse à cette question. Les responsables de ces deux boîtes ont brandi l’argument du secret professionnel pour éviter de répondre. «S’il y a peut-être une enquête officielle, nous pourrons en parler à l’autorité compétente», justifie-t-on.
Un expert, qui travaille dans ce milieu depuis plusieurs décennies, reste assez ébahi devant l’immensité de ce marché. «Par exem­ple, le Service d’hygiène ne dispose pas de magasins pouvant stocker 600 tonnes de pro­duits phytosanitaires. Pis, l’Etat du Sénégal ne dispose d’aucun magasin chimique pour les quantités commandées par le Plan Jaxaay. Si une telle commande avait été li­vrée en avril, quand le plan Orsec a été déclenché en septembre, l’E­tat n’aurait en aucune façon eu besoin d’acheter un seul litre de pro­duit. Il n’aura besoin que des prestations parce qu’un tel stock doit s’utiliser au moins sur 2 ans. Dans ma longue carrière, je n’ai jamais vu une telle commande», explique-t-il.
Pour l’instant, les autorités enquêtent sur la procédure de ce marché, approuvé curieusement par la Direction centrale des marchés publics (Dcmp).
Entreprise générale de fournitures et entretien divers : Bakhao Diongue, la propriétaire
Il restait une dernière énigme à percer. Dans ce dossier, l’Entreprise générale de fournitures et entretien divers (Egfed), créée officiellement en 2007, est un cas. Comment une société capable de gagner un marché de produits phytosanitaires de 5 milliards peut-elle rester introuvable ?
Adjudicataire du marché, elle n’a aucune adresse physique à Dakar, encore moins de coordonnées téléphoniques qui permettraient de la localiser. Dans la facture définitive, il est juste mentionné l’adresse de son compte bancaire, domicilié à Hann Plage, ainsi que son Ninea. En faisant un tour à Hann plage, aucune société portant un tel nom n’est visible. Est-ce une société écran ?
En faisant des enquêtes au niveau de la direction des Impôts et domaines, on tombe curieusement sur un nom qui n’est pas a priori lié à un business aussi florissant. Bakhao Ndiongue, célèbre syndicaliste et secrétaire générale du Syndicat national des enseignants de l’élémentaire (Sneel), est la propriétaire de la société si on en croit le Ninea de l’entreprise. Interrogée dans le cadre de cette enquête, l’ex-députée libérale rejette en bloc ces informations. «Moi ? Non ! Cette société ne m’appartient pas. Je suis une syndicaliste, je ne suis pas dans le business. Vous vous êtes trompés, et allez revoir votre source», proteste-t-elle au bout du fil avec beaucoup de surprise. La vérité aura fini par la rattraper. Si elle n’invoque pas une curieuse homonymie.
lequotidien.sn

3 Commentaires

  1. C’EST INADMISSIBLE QUE DANS UN PAYS AUSSI ORGANISE QUE LE SENEGAL des enquêteurs soient incapables d’aller dénicher ceux qui auraient encaisser de l’argent par les biais de cette société fictive qui porte pourtant des noms de personnes bien identifiées . C’est hahirrissant! Pourquoi cette dame Bakhao Diongue n’a pas été convoquée pour une confrontation des deux identités ? POURQUOI les enquêteurs, depuis qu’on nous parle de cette affaire de commande de produits phytosanitaires ils soient incapables de retrouver une seule personnes parmi ceux qui ont été à l’origine de ce qui semble être un scandale monumental ? Qui ces enquêteurs voudraient-il protéger? N’oublions pas qu’à la date de création de cette société (E.G.F.E.D de cette dame Fant^me nommée Bakhao N’diogue, le Président Macky Sall était encore avec l’ancien Président Abdoulaye Wade, et rien ne nous dit qu’il ne serait pas dans le secret des Dieux dans cette grande MAGOUILLE , mais de ça nos prétendus-journalistes-observateurs qui se croient aussi fort que la C.I.A. et le K.G.B réunis n’y trouve rien à redire, ce serait trop demander à leurs cerveaux gélatineux qui pourraient dégouliner sous leurs bonnets! Et si quelques actuels membres de l’APR qui étaient dans l’entourage de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, l’actuel Président de la République Macky Sall avaient oeuvré pour s’en mettre plein les poches ? Pensez-vous que les enquêteurs iraient jusqu’au bout, jusqu’à créer un scandale au seil de l’aliance ? Je n’en suis pas sûr !

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