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Un Nobel pour la littérature de l’anti-wadisme !

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Un Nobel, un Grand Prix du président pour les Lettres ou je ne sais quoi… Une distinction irait bien à cette option éditoriale destinée à flétrir, systématiquement, l’image d’un président de la République. C’est sans précédent au Sénégal. Le dernier cas en date, Mody Niang. Acharnement ou devoir de témoignage ?

L’addiction à l’anti-wadisme mérite bien que lui soit consacré un Prix Nobel. Il y a quelques années, l’écrivain, philosophe et critique littéraire Hamidou Dia voyait en Wade un personnage de roman. Il n’existe pas de dérision noire dans ce point de vue. Les multiples facettes de l’homme justifient, aux yeux de M. Dia, un intérêt éditorial. Bien sûr, comme tout personnage d’une fiction calquée sur le réel, Me Wade susciterait admiration, larmes, cris de joie et agacement. De nos jours, ce projet littéraire est sans objet face à la vague de livres qui flétrissent, tous, l’image du chef de l’Etat sénégalais. La fiction se résume à l’opposition au projet de gouvernance et aux actes.

L’un des recordmen s’appelle Mody Niang, un écrivain prolifique tant dans sa capacité à garnir les rayons de librairie que les pages débats de la presse quotidienne. Il a le souffle prodigieux lorsqu’il s’agit de parler de l’actuel président de la République. Après le premier, «Abdou Diouf, 40 ans au cœur de l’Etat socialiste au Sénégal», il en est à trois livres en douze années d’Alternance : «Me Wade et l’Alternance : le rêve brisé du Sopi» ; «Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?» et, maintenant, «le Clan des Wade : Accaparement, mépris et vanité». Dans ce dernier texte, il parle «des Wade». Un procédé stylistique qui emprunte au protocole les attributs de la royauté et, au voisinage heurté, le dédain. Il parle aussi de «clan», réduisant la République aux parts de quotataires. Sur la couverture, le choix iconographique élève Karim Wade, ministre d’Etat, une tête au-dessus du président de la République. Les déflagrations médiatiques sur le père et le fils ont-ils fait oublier les proportions républicaines des uns et des autres ? En outre, en parcourant les bonnes feuilles publiées dans «le Quotidien» il y a quelques jours, il apparaît que Me Wade paie la note de toutes les gaucheries de la galaxie politique, de l’époque socialiste à nos jours.

L’homme se défend d’être un aigri qui tire sur tout ce qui… est Wade ! Il a songé, à maintes reprises, à refermer la page. Interrogé ce samedi par Walf TV, il parle de «tentation» pour convoquer la résurgence du processus de création. Il ne peut pas résister à cette envie. Il le confesse. Le champ lexical qui articule son discours trahit le projet de déconstruction systématique : «J’ai écrit contre Senghor et contre Diouf…» «Contre» ? Par souci d’équité intellectuelle, le projet éditorial n’a pas vocation à être «contre». L’auteur écrit sur une personnalité et c’est le produit de ses investigations qui, à la phase de réception du texte, donne au lecteur une opinion favorable ou défavorable. Un a priori peu avantageux dévoie le projet scientifique qui se nourrit de la tension vers l’objectivité. Peu importe ! Le qualificatif tombe, dru, pour en dire beaucoup sur l’état d’esprit de l’éminent intellectuel : «Wade et sa détestable gouvernance…» Le verdict est sans appel. Pourtant, ce déçu du Wadisme a voté Wade en 2000.

«Acharnement» est un mot qui le titille à l’ouïe depuis fort longtemps. La foule le lui crie à chaque coulée d’encre. Il est investi d’une mission. «Ni naïf ni prétentieux», il cultive, selon sa métaphore, sa part du jardin Sénégal. L’effort doit porter ses fruits : faire partir le président Wade. Les mots sont taillés dans la symbolique vigoureuse voire violente : «Il faut lui arracher le pouvoir». Il n’a pas dit son dernier chapitre. Ce texte peut être le dernier qu’il consacre à Me Wade. A condition que parte celui qu’un de ses confrères écrivains, Babacar Sall (Harmattan, encore ! avait qualifié de «stagiaire» dans une fiction qui ne l’est que de nom. L’élection ? On en parle en clair-obscur. Cela doit être marrant de n’avoir pour projet littéraire que des textes… «contre» une personnalité !

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