Après Me Ousmane Sèye, voilà un autre responsable proche de la mouvance présidentielle qui théorise l’idée d’un report de la prochaine présidentielle jusqu’en 2014. Premier conseiller technique du ministre de la Santé, Docteur Boubacar Dankoko va même porter sur les fonts baptismaux un front national pour le report de la présidentielle lourde, selon lui, de tous les dangers.
Idrissa Seck l’avait évoqué, Me Ousmane Sèye l’a théorise et un autre responsable de la mouvance présidentielle a décidé de prendre le combat à son compte. Il s’agit de Docteur Boubacar Dankoko, leader du parti Ngalu Sénégal et conseiller technique numéro un du ministre de la Santé, Modou Diagne Fada. Au cours d’une rencontre, vendredi 21 octobre, avec la presse, Docteur Boubacar Dankoko a annoncé son intention de porter sur les fonts baptismaux un front national pour le report de la présidentielle. Et le collaborateur de Diagne Fada de proposer une présidentielle en 2014 à laquelle Wade ne participerait pas, mais aussi la nomination de personnalités neutres aux ministères de l’Intérieur et de la Justice. Il va même plus loin en suggérant la réduction de la taille du gouvernement.
Interpellé sur les raisons d’une telle proposition, Docteur Boubacar Dankoko explique : « Notre pays risque des troubles sociaux majeurs. Et les appels au respect de la décision du Conseil constitutionnel n’y changeront rien. C’est dire que cette élection présidentielle de 2012 est bien porteuse d’un désordre social aux dimensions difficiles à mesurer. » D’ailleurs, il estime que « personne ne pourra en ce moment prédire le nombre de vies humaines qui pourraient être sacrifiées, avec un risque majeur pour les enfants et les femmes et la destruction de nos différents systèmes éducatif, sanitaire, de distribution d’eau, d’électricité, de communication… »
Pis, croit-il savoir, des troubles laisseraient dans le cœur des Sénégalais « une haine viscérale entre les différents groupes sociaux ». « Ce qui est certain, dit-il, c’est que nous allons vers l’élection la plus dangereuse de toute l’histoire politique du Sénégal. Et moi, je ne veux pas d’un Sénégal qui marche en claudiquant, un Sénégal qui sera secoué dans sa progression par des épisodes douloureux. »
S’adressant au Président Abdoulaye Wade, Boubacar Dankoko rappelle : « Il disait, dans les années 80, qu’il ne marchera pas sur des cadavres pour accéder au Palais. Nous l’invitons à la constance dans ce choix en refusant, quelle que soit la situation, de compter des cadavres pour rester au Palais. » Aussi lance-t-il un appel à tous les acteurs politiques pour un front national pour le report de la présidentielle jusqu’en 2014.