Il y a Montréal au Québec et Radio-Canada a appris que depuis cette année, il y a Montréal au Sénégal. Le Montréalais d’origine sénégalaise, qui a bâti ce village avec sa famille, a voulu rendre hommage à la métropole, mais aussi honorer la mémoire de sa femme qu’il a perdue dans des circonstances tragiques.
Gondiel Ka a quitté son Sénégal natal il y a plus de 30 ans pour venir vivre au Québec. Originaire d’une famille d’éleveurs de l’ethnie peule, il est venu étudier à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Puis il s’est installé à Montréal en 1995. « C’est une ville qui rayonne sur le plan international, qui m’a beaucoup marqué. C’est là où j’ai bâti ma vie professionnelle », dit-il.
Si bien qu’il a décidé de rendre hommage à la métropole d’une manière inédite. En 2012, avec sa famille restée au Sénégal, il a décidé de réunir les troupeaux familiaux dans un même secteur afin de le faire aménager en village.
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Le village, qui compte une soixantaine d’habitants, a officiellement été baptisé cette année. « Mon frère et moi, on a appelé ce village Montréal […] Ça, c’est l’entrée : « Montréal au Sénégal vous souhaite la bienvenue » », explique M. Ka, en montrant une photo de l’entrée principale qui donne sur un terrain.
Selon une attestation rédigée par l’administration sénégalaise que nous présente M. Ka, Montréal est un village « agropastoral » entouré de « barbelés ». C’est que les voisins ne sont pas toujours très accueillants dans la brousse environnante. « Il y a encore beaucoup d’animaux sauvages, il y a des singes, des hyènes et des loups », dit M. Ka, en entrevue à Montréal.
- 550 hectares, dont 400 entourés de barbelés
- Plus de 60 habitants
- 210 vaches
- 530 moutons
- 20 taureaux
- 7 chevaux
- 15 ânes
- 1 grand bâtiment de 4 chambres
- 10 huttes
« Ce ne sont pas des vaches de l’Ouest canadien, elles sont maigres […] Tu as vu, le sol est sec », dit M. Ka en montrant une photo du village. Il y a aussi des huttes et un immeuble en briques. Sans oublier une petite place centrale où les villageois se réunissent pour avoir un peu d’ombre et discuter. « C’est comme le hotspot où tout le monde va chiller », explique sa fille Amy, qui revient d’un séjour là-bas.
Projet de dispensaire
Il reste encore du travail pour terminer les infrastructures du village. « On est en train de construire un village qui donne de l’emploi, qui permet aux gens de subvenir à leurs besoins en même temps […] On n’a pas encore l’électricité, on n’a pas encore de l’eau courante », dit Amy.
Le grand défi aujourd’hui reste l’accès aux soins de santé pour les villageois. Gondiel et sa fille tentent d’y remédier, avec l’aide de leur famille.
La mortalité infantile et maternelle est un sujet qui touche Gondiel; sa femme est morte en accouchant au Québec en 2008.