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Une adresse à la nation qui ne nous parle pas ! (par Papa Medoune Sow)

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Le chef de l’Etat n’a pas attaqué les véritables enjeux et défis du Sénégal d’aujourd’hui dans son adresse à la nation en fin d’année 2019. Les sénégalais ne se sont pas sentis visés par le message ! Eux qui s’attendaient à de réelles annonces et décisions quant à leur vécu au quotidien : rien par rapport au panier de la ménagère, rien pour arrêter les pirogues déferlantes de l’émigration seule solution apparente pour lutter contre le chômage, la précarité et l’insécurité alimentaire et le minimum vital par les soins de santé hors portée de leur bourse.

Une explication peu convaincante en ce qui concerne la hausse de l’électricité mais une certitude que l’électricité ne baissera pas avant 2022 confirmée par un face à face avec la presse leur a été servie. Le président Macky Sall ne dit rien par rapport au pétrole et au gaz prévus pour 2021 et attendus en 2022 bien que le contenu local devrait déjà être mis en œuvre avec des impacts sur les entreprises locales.

L’agriculture reste toujours à l’ère du « Inchallah » ! Malgré la bonne pluviométrie, les subventions accordées, les semences etc. nous devons accepter que les efforts consentis par le gouvernement viennent grossir les stocks à d’arachide à l’export constitués par les acheteurs étrangers plus offrant que le prix minimum de 210F fixé quitte à voir nos industries locales disparaitre d’une mort lente et naturelle par la loi du marché à en croire le chef de l’Etat face à la presse.

La santé a vu son budget doublé pour atteindre plus de 200 milliards mais l’espérance de vie ne bouge pas.

La lutte contre l’insalubrité, le désencombrement, fer de lance de l’ère post-élection 2019, ne saurait prospérer sans inclusion des collectivités locales !

L’éducation ayant observé de nombreuses mesures d’assainissement patauge avec les grèves qui paralysent le système. Aucune solution structurelle confirmée n’a fait ses preuves pour le moment

Que cherche l’état avec des mesures de rationalisation des dépenses de l’administration ? Ce n’est certainement pas un financement de programmes sociaux tels qu’annoncés. Ces économies (frais de téléphone, véhicules…) sont certes immatérielles et insuffisantes s’agissant d’une réelle volonté de réduire le train de vie de l’Etat : Quid de la taille du gouvernement ? La multitude de ministres conseillers etc. ?

Des infrastructures en projet et ce depuis 8 ans !!! Une annonce sempiternelle d’un démarrage des travaux mais jamais une réception des ouvrages ni la mise en œuvre desdits ouvrages : le TER de 1000 milliards et plus peine à prendre les rails.

L’intégration régionale par le chemin de fer reste évasive, pire, aucun développement n’a été fait sur l’Eco à part de dire que le taux de change reste fixe. Et c’est là le nœud du problème : pourquoi arrimer l’Eco à l’Euro, sachant que cela peut être le facteur bloquant quant à l’intégration de pays comme le Nigeria, le Ghana et d’autres pays anglophones de la CEDEAO qui ne l’accepteront jamais. L’Eco a été pensé pour une indépendance monétaire avec un taux de change flexible garanti par un panier plusieurs devises et soutenu par des pays de la CEDEAO incluant les deux pays cités ci-haut qui pèsent et non les pays de l’UEMOA avec une influence certaine de la France qui ne souhaite guère perdre le contrôle de la zone quitte à endiguer la vraie monnaie ECO initiative des pays de la CEDEAO mais difficile à mettre en

œuvre avec la contrainte des critères de convergence N’est-ce pas là un plan machiavélique entre les présidents « franco africains » et Macron, servi à tous ces jeunes qui ne cessent de crier leur ras-le-bol sur un néocolonialisme économique qui a montré ses limites et qui disparaîtra tôt tard avec la mondialisation ! Comment et pourquoi la France continuera-t-elle à garantir une monnaie vu qu’elle ne dispose plus de 50% des réserves et ne siège plus dans les instances de décision quant à la politique monétaire à mettre en place ?

Ce qui justifie l’irrationalité de cet accord n’a pas été débattu ni au parlement français ni dans nos assemblées africaines concernées ni au dialogue national, lieux de concertations dits démocratiques. Le président Macron a emprunté la voie politique grâce à la complicité de nos dirigeants lutte pour conforter sa survie et ses intérêts dans cette région ouest africaine où il tire les fruits de la croissance extravertie tant clamée par nos gouvernants ! Les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts !

Pour le supposé 3ème mandat nous retiendrons que le président chef de parti se préoccupe beaucoup plus à qu’en pense son parti s’il en fait l’annonce et préfère laisser semer le doute en refusant de consulter le conseil constitutionnel pour un avis/décision qui mettra fin à la polémique car dira-t-il Yalla mo kham !

PAPA MEDOUNE SOW
Coordinateur Convention des Cadres Grand Parti

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