Depuis tout le temps que beaucoup s’insurgent contre les agissements et la politique de la FIFA sous le sieur Gianni Infantino toujours obnubilé par l’appât du gain et des prestiges au détriment de l’aspect purement sportif, voilà que la crise entre la Russie et l’Ukraine a fini d’étaler au grand jour les errements, manquements et les tâtonnements d’une organisation jadis respectée. Grand politicien – cf à son discours durant l’inauguration du stade du Sénégal pour en avoir le coeur net- cet homme ambitieux ne recule devant rien.
N’eusse-été la décision de la République Tchèque, de la Pologne et de la Suède qui avaient unilatéralement décidé de ne pas prendre part en compagnie de la Russie au prochain tour éliminatoire (playoff) pour la qualification à la Coupe du Monde au Qatar, la FIFA version Infantino, se serait peut être limitée au semblant de « sanction » annoncée par leur conseil.
Dans un communiqué rendu publique dimanche, et ce, malgré la gravité des faits et les vagues de condamnations internationales, le conseil de la FIFA de façon incompréhensible avait d’abord dans une série de mesures initiales décidé de « maintenir » le match Russie-Pologne du mois prochain, qui devrait se jouer sur terrain neutre, sans spectateur. La Russie serait également obligée de s’appeler « Union de football de Russie (RFU)» en écho à la punition infligée au pays aux Jeux olympiques. Aucun drapeau russe ne flotterait non plus, pas plus que l’hymne ne devrait être joué. Du vrai n’importe quoi en somme.
La proposition de la FIFA avait été immédiatement rejetée par les autorités polonaises du football, qui plus tôt ce week-end avaient déclaré leur détermination à boycotter tout match avec la Russie, un sentiment partagé par les joueurs, dont l’attaquant vedette Robert Lewandowski. Les Polonais ont ensuite été rejoints dans un boycott par la Suède et la République Tchèque, dont l’un doit rencontrer le vainqueur de cette rencontre lors d’une finale de barrages.
Il aura fallu aujourd’hui la décision sans équivoque du Comité international olympique de bannir les athlètes et équipes de la Russie et la Biélorussie de toutes compétitions internationales pour que la FIFA et (l’UEFA) se décident enfin à agir avec fermeté en excluant tout bonnement la Russie de la prochaine Coupe du Monde d’une part et l’UEFA de couper les liens avec le géant russe Gazprom comme sponsor après avoir retirer la finale de la Ligue des Champions á la ville de Moscou.
Citant la mission du « Mouvement olympique » de « contribuer à la paix par le sport et d’unir le monde dans une compétition pacifique au-delà de tous les différends politiques », le CIO a publié une longue résolution appelant toutes les organisations sportives à agir.
Pourquoi la FIFA d’habitude si intransigeante contre toute ingérence politique dans la gestion de ses fédérations affiliées, flirte-t-elle dangereusement avec les responsables de flagrants abus et violations de droits humains ?
La Pologne a eu le courage de faire ce qu’il fallait, quelles qu’en seraient les conséquences il convient de rappeler. Elle a donné l’exemple. Suivi en cela par la fédération suédoise et celle de la République Tchèque. Toutes ces trois nations ont solidairement rejeté un status quo jugé irrecevable. Forçant la main á ces sangsues affairistes de la FIFA et de l’UEFA qui étaient dans une logique de maintien voilé de la Russie dans ces playoffs.
Certes, les athlètes russes ne sont pas responsables des décisions politiques mais les événements sportifs sont de rares moyens de fédérer autour d’un idéal égalitaire. Et malheureusement, ils subiront les conséquences directes des velléités expansionnistes de leur leader qui se veut un Bonaparte des temps modernes. La Coupe du monde au Qatar avec sa cohorte de victimes jusque-là non déclarée se déroulera pour la première fois en hiver. Pour le bon plaisir des cheikhs et émirs qui ont royalement payé en espèces sonnantes et trébuchantes la tenue de « leur » Coupe du Monde. Et pourtant ce même Gianni Infantino avait tout fait pour saboter la tenue de la CAN en hiver parce que cette compétition africaine ne cadrant pas avec les intérêts des bailleurs de fonds et des propriétaires des clubs. Allez savoir.