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Une tyrannie stalinienne du second mandat

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Une tyrannie stalinienne du second mandat
Un second mandat vaut tous les sacrifices pour éviter le syndrome de Sarkozy. Entre reniements, forcing, menaces, élimination judiciaire d’adversaires potentiels, le Président de la république s’est installé dans une obsession sans frontières, tentant de tout balayer sur son passage…

«Je ferai de mon mandat unique une exigence morale en exerçant le pouvoir d’Etat avec dignité et simplicité. Je m’acquitterai de mes devoirs de Président de la République avec humilité, abnégation et sacrifice pour le bien-être de tous», avait déclaré Patrice Talon lors de son discours d’investiture en avril dernier. Un engagement qui fait de ce «roi du coton» un jeune extraterrestre au milieu d’une faune où règnent des chefs d’Etat qui aspirent à durer ou à mourir au pouvoir. Un engagement tellement peu habituel que le président Yaya Jammeh, interrogé à ce sujet par Jeune Afrique, avait répondu en substance sur un air malicieux : Talon ? C’est un novice, vous allez voir…

Le président Macky Sall n’est pas un novice en politique, loin de là ! Ce qui lui donne peut-être l’avantage du réalisme face à un homologue béninois plus connu dans le business que dans l’action politique proprement dite. L’histoire dira si Talon aura tenu promesse. Elle dira également que le chef de l’Etat sénégalais aura secrètement cultivé le désir extraordinaire d’un second mandat à la tête du Sénégal. Il n’en laisse rien paraître, certes, comme à son habitude. Une posture qui renvoie à l’opinion l’image d’un Président à qui la peine du moment suffit, tout tendu vers la satisfaction des attentes des Sénégalais. Les apparences sont parfois trompeuses. Cette ambition, il laisse à des proches, responsables, militants et autres séides le soin de l’exposer urbi et orbi, d’en entretenir la possibilité auprès des électeurs, avant de la rendre irréversible ( ?) dans les urnes.

Prêt à tout !
De fait, c’est la quasi-totalité des actes posés par Président Sall qui entre dans le schéma stalinien qui sert de guide à cette ambition. Le dernier avatar de cette tension ? Les conditions rocambolesques dans lesquelles Karim Wade a été gracié et exfiltré manu militari au Qatar dans la nuit du 23 au 24 juin. L’ancien ministre d’Etat sera probablement écarté de la présidentielle de 2019 car, jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas de nationalité exclusivement sénégalaise. Malgré tout, le chef de l’Etat veut s’en débarrasser de deux façons : en l’éloignant du pays d’abord, puis en sachant pouvoir compter, le moment opportun, sur le «soutien» d’un conseil constitutionnel remodelé à son image avec le référendum du 20 mars. Même si Karim Wade ne jouit pas d’une crédibilité politique énorme, la perspective qu’il puisse être la tête de liste d’un Pds renforcé par des alliés aux élections législatives de l’année prochaine ne laisse pas indifférent. La menace existe, c’est son amplitude qui reste inconnue.

Quatre mois plus tôt, Macky Sall posait un autre acte, solennellement gravissime : son refus de respecter son propre engagement à réduire son mandat courant de sept à cinq ans. La base fondatrice de ce reniement, on la connaît, c’est l’absence de certitude et de visibilité par rapport à ses chantiers, d’une part ; c’est également l’absence de visibilité par rapport au bilan qu’il aurait à présenter à une présidentielle qui aurait été organisée en 2017. Aussi, a-t-il souverainement arraché deux années supplémentaires pour espérer être au rendez-vous avec les électeurs. Un second mandat vaut tous les sacrifices.

Un «bonus» pour doper un «trafic»
Ce «bonus» de deux ans, il sert également à consolider le «trafic» de politiciens plus connu sous le vocable «transhumance». La tactique semble payer : des franges du Pds ont rejoint le bercail présidentiel, des individualités de Rewmi aussi, des chefs religieux et traditionnels également, des journalistes d’hier et d’aujourd’hui obnubilés par les lambris du pouvoir, des hurluberlus qui vendent leurs services aux plus offrants Auparavant, les partis politiques qui constituaient l’épine dorsale de l’opposition (Ps, Afp, Pit, Ld, Rta/S et consorts) ont monnayé leur silence avec quelques sinécures au profit de leurs élites, sans oublier des syndicats de travailleurs, le patronat, des artistes… Aucune catégorie socioprofessionnelle n’est épargnée.

L’obsession du mandat rejaillit naturellement sur le Plan Sénégal émergeant (Pse) et tous ces projets/programmes censés en être le contenu de principe. Au terme du conseil des ministres délocalisé du 20 juillet à Pikine, on pourra y ajouter un stade Assane Diouf rénové à 20 milliards de francs Cfa (oui, 20 milliards, à annoncé le chef de l’Etat), le canal à ciel ouvert de Rufisque, les investissements du Dakar émergeant, etc. C’est de bonne guerre.
Momar DIENG
impact.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Après la manifestation et confirmation éclatante et sans équivoque de la vérité et de l’état des lieux, place à l’action et adieu la parlote tout court.

    Le constat est que tous les dignes et patriotes fils du pays, qui se soucient pour l’avenir et le devenir du peuple, sont dégoûtés par la tournure et la trajectoire sombre emprunté par la nation et en souffrent énormément. Une seule issue salvatrice s’offre à nous: Organisons nous. Nous sommes intelligents, nous sommes courageux, nous sommes forts, mais sans organisation, nous devenons insignifiants et rien de concret ne sortira. En nous organisant, marchant pas à pas, épaule contre épaule, cœurs avec cœurs, esprits avec esprits, vers le seul point de convergence: sauver notre patrie, notre peuple et notre nation, nous balayerons très facilement et démocratiquement ces politiciens qui nous enfoncent de jour en jour dans les profondeurs sombres des sans lendemains depuis presque 60 ans. Organisons nous signifie débarrassons nous de nos égoïsmes, de nos individualités, de nos ambitions personnelles, de nos passions et unissons nous dans les cœurs et les esprits pour rechercher et identifier ensembles (travail titanesque à commencer dès maintenant) un leader avéré (pas nécessairement un politicien), issu de nous, dont la compétence, la rectitude, le patriotisme, la foi exclusive en Dieu et à notre peuple, la vertu, la morale, le courage etc ne souffrirons d’aucune contestation. Nous sommes 14 millions de Sénégalais, je refuse de croire qu’aucun de ces 14 millions de Sénégalais ne correspond à ce profil. Ce n’est pourtant pas très compliqué, au contraire, c’est la chose la plus simple sur terre. Il suffit juste d’organiser la recherche et nous trouverons notre héro et sauveur à tout un peuple. Dans cette entreprise, tout citoyen Sénégalais est interpellé et a l’obligation patriotique de poser sa contribution. Soyons disciplinés, structurés, méthodiques, rigoureux et évitons les pièges qui seront inévitablement tendus par les saboteurs, ennemis de la république et du peuple, qui œuvreront de toutes leurs forces pour l’échec d’un tel projet et la faillite de la nation Sénégalaise, pour maintenir leurs intérêts bassement égoïstes. Commençons maintenant! Rien n’est impossible dans la vie! Si nous voulons, nous pouvons! Il est plus difficile de concevoir puis construire et enfin maintenir un avion (cette masse de plusieurs milliers de tonnes) dans les airs à 12 000 m d’altitude pendant 12 heures sans qu’il chute. C’est également vrai pour un paquebot de plusieurs milliers de tonnes sur l’océan, pendant des mois sans couler! Si nous restons les bras croisés, sans prendre des actions concrètes, en parlant et écrivant simplement, le naufrage va se poursuivre comme il est entamé il y’a presque 60 ans. Alors, lançons dès maintenant la Révolution Démocratique Patriotique Républicaine (RDPR). Si vous voulez vivre dans un pays véridique, juste et équitable, il est temps de se lever pour car rien dans la vie n’est obtenu gratuitement ou en dormant sur ses lauriers ou en palabrant simplement. Sinon, vous vivrez dans une misère cardiaque continue et prolongée qui conduira à terme à une crise cardiaque dont les conséquences sont redoutables et tristement terrifiantes. Notre destinée doit être écrite par nous et non pour nous. Une société qui accepte de se fonder sur du mensonge, l’injustice et l’iniquité est pire qu’une vipère.
    Change the system, otherwise the system will change you, and i guess in a dramatic way.

    The only thing we have to fear is fear itself. / La seule chose que nous devons avoir peur est la peur elle-même. Président Franklin Delano Roosvelt

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