Le patron de Facebook Mark Zuckerberg a annoncé jeudi qu’il formait un groupe de pression politique regroupant des grands noms de l’industrie technologique américaine : « FWD.us » (raccourci pour « forward », suivre en français).
Le lobby, puisqu’il faut l’appeler par son nom, voit le jour en plein débat sur l’immigration. Un débat qui devrait voir notamment démocrates et républicains s’accorder sur une réforme du système de visas accordés aux travailleurs étrangers hautement qualifiés, une demande de longue date du secteur technologique.
« Pour mener le monde dans ce nouveau cadre économique, nous avons besoin des gens les plus talentueux et les plus travailleurs. Nous devons former et attirer les meilleurs », écrit le fondateur du réseau social dans une tribune publiée par le Washington Post.
Parmi les fondateurs de FWD.us se trouvent également le fondateur de LinkedIn Reid Hoffman ou le patron de Dropbox (un service d’échange de fichiers) Drew Houston. Parmi ses contributeurs figurent aussi la patronne de Yahoo! Marissa Meyer et le président de Google Eric Schmidt.
Le groupe militera « pour une réforme complète de l’immigration, qui débute avec la sécurité effective à la frontière [mexicaine], qui permette [aux sans-papiers] de suivre un chemin vers la citoyenneté et nous autorise à attirer les gens les plus talentueux et les plus travailleurs, quel que soit l’endroit où ils sont nés », poursuit Mark Zuckerberg dans sa tribune.
Entre 1995 et 2005, 52 % des start-up créées dans la Slicon Valley comptaient parmi leurs fondateurs une personne étrangère. Parmi eux, Sergey Brin, Jerry Yang ou Steve Chen. A leur crédit : Google, Yahoo! et YouTube.
Le lobby défendra aussi « des exigences plus élevées (…) pour l’école, un soutien accru pour les bons professeurs et une attention plus importante portée à l’apprentissage des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques ». Enfin, FWD.us entend également pousser pour accroître les investissements dans la recherche et s’assurer que les bénéfices de ces inventions « profitent à tous et non à quelques-uns », assure le PDG du réseau social.
Aux Etats-Unis, il n’est pas inhabituel que les patrons prennent des positions franches, voire militantes, sur des sujets politiques. Lors du débat sur les mesures à prendre sur le « fiscal cliff », Howard Schultz le dirigeant de la chaîne de café Starbucks avait fait inscrire sur ses tasses « Come together ! » (Rassemblons-nous) pour inciter les pouvoirs publics à s’accorder rapidement.
Le bouillant PDG a remis le couvert quelques mois plus tard en invitant un actionnaire mécontent de sa position favorable au mariage homosexuel… à céder ses actions !