Le mouvement Convergence socialiste met la pression sur le président du Conseil constitutionnel. Une délégation de cette structure satellite du Parti socialiste s’est rendue ce matin au domicile de Cheikh Tidiane Diakhaté ainsi qu’au Conseil constitutionnel pour lui remettre une correspondance dans laquelle elle met en garde contre toute fuite en avant sur la question de la recevabilité de la candidature de Wade en 2012.
Dans une lettre adressée au président du Conseil constitutionnel, la Convergence socialiste met la pression sur Cheikh Tidiane Diakhaté. Malick Noel Seck et ses camarades rappellent au président le serment qu’il a fait en acceptant son statut de membre du Conseil constitutionnel. « Vous avez juré de fidèlement remplir vos fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence du Conseil », soulignent-ils.
Les membres de Convergence socialiste estiment que les sages du Conseil constitutionnel ont manqué à leurs engagements et à leur parole. « Vos séminaires, vos rassemblements, ne sont que les signes avant-coureurs d’une forfaiture annoncée », martèlent-ils. Pour les jeunes camarades d’Ousmane Tanor Dieng, « la candidature de Wade aujourd’hui ne relève pas uniquement de considérations juridiques ou constitutionnelles, elle est tout simplement immorale ». « La presse et l’opposition s’empressent de dénoncer une troisième candidature du chef de l’Etat, en vertu des engagements qu’il aurait pris de ne jamais se représenter et des modifications qu’il aurait lui mêmes apporté à la Constitution, nous la refusons au nom de la dignité nationale », ajoutent-ils.
Les membres de Convergence socialiste rappellent au président du Conseil constitutionnel que les fonctions du chef de l’Etat exigent une intégrité sans faille destinée à garantir la dignité sénégalaise. « Parce que nous aspirons à vivre dignement, nous voulons mettre un terme au fatalisme du peuple sénégalais qui par résignation a fini par accepter les abus de l’Etat, l’assistanat, et l’opprobre », s’indignent la Cs. Les jeunes socialistes exigent « la restauration des valeurs Républicaines dont Wade lui-même, dans son double langage, se réclame lorsqu’il réaffirmait ».
Ils invitent le président du Conseil à revisiter « les dix ans de malversations financières que le Sénégal vient de traverser ». « Les contradictions multiples du chef de l’état, ses revirements, ses manquements à la parole donnée, le détournement manifeste des deniers publics par les membres de son entourage et de sa famille, sa tentative de corruption d’un membre du FMI (…), etc. lui interdisent de briguer pour une troisième fois la magistrature suprême », dénoncent-ils.
La Convergence socialiste estime dans sa lettre que « Wade doit tomber, l’honneur du Sénégal l’exige ! ». « Nous sommes venus chez vous manifester nos ressentiments et vous désigner comme les responsables de nos souffrances quotidiennes. Wade peut aujourd’hui violer l’éthique républicaine sans en souffrir les conséquences, à cause d’hommes comme vous », lance le mouvement à l’endroit de Cheikh Tidiane Diakhaté. Demain, poursuit Convergence socialiste, « lorsque la parole sera à la rue nous reviendrons plus nombreux afin que vous nous rendiez des comptes. Vivre coûte beaucoup, mourir également. Faire front exige de la dignité. Il ne sera pas dit que nous ne vous avons pas offert la possibilité de faire front avec nous ».