La Russie, cible lundi d’un double attentat suicide dans le métro de Moscou, a subi mercredi une nouvelle attaque meurtrière au Daguestan, mais ces actes, maillons « d’une même chaîne », ne la feront pas céder à la « panique », a promis le président Dmitri Medvedev.
Deux explosions ont retenti tôt mercredi devant le commissariat de la ville de Kizliar, au Daguestan, une république instable du Caucase russe, tuant 12 personnes, parmi lesquelles neuf policiers.
Comme à Moscou deux jours plus tôt, toutes deux sont l’oeuvre de kamikazes, ont indiqué les autorités.
« Selon des données préliminaires, la puissance de la première explosion était d’environ 200 kilogrammes équivalent TNT. L’explosif a été chargé dans une voiture, dans laquelle se trouvait un kamikaze », a déclaré un représentant du parquet daguestanais, cité par l’agence Interfax.
Vingt minutes après la première explosion, un autre kamikaze déguisé en officier de police s’est fait exploser au même endroit juste devant les enquêteurs réunis. La charge qu’il portait était de 1,5 kilogramme d’équivalent TNT.
« Il s’agissait évidemment d’une attaque planifiée dont l’objectif était de tuer des policiers », a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère local de l’Intérieur, qui a souhaité rester anonyme pour préserver sa propre sécurité.
Les déflagrations ont creusé dans le sol un cratère large de plusieurs mètres, selon des images diffusées par la télévision russe, qui a également montré les restes carbonisés des voitures.
Les attentats sont très fréquents au Daguestan, où vivent quelque 2,5 millions d’habitants de multiples ethnies, majoritairement musulmans. Les policiers, militaires et hauts fonctionnaires sont tout particulièrement visés.
Comme les républiques voisines du Caucase russe (Tchétchénie et Ingouchie), le Daguestan est le théâtre depuis plusieurs mois d’accrochages meurtriers entre des rebelles islamistes et les forces de sécurité.
Mais ces nouvelles attaques surviennent dans un climat de grande nervosité à la suite du double attentat lundi dans le métro de Moscou, qui a fait 39 morts.
« L’objectif des terroristes est de déstabiliser la situation dans le pays, détruire la société civile, répandre la peur et la panique dans la population. Cela, nous ne le permettrons pas », a lancé M. Medvedev.
Les dirigeants russes ont laissé entendre que les deux séries d’attentats étaient peut-être liées.
« Tout cela sont des maillons d’une même chaîne. Tout cela est la manifestation d’une activité terroriste qui ces derniers temps a de nouveau fait parler d’elle dans le Caucase », a déclaré M. Medvedev.
« Je n’exclus pas que la même bande ait été à l’oeuvre » dans les deux cas, a indiqué de son côté le Premier ministre, Vladimir Poutine.
Cette nouvelle attaque est un défi pour les deux têtes de l’exécutif russe qui avaient tous deux promis ces derniers jours que les « terroristes » seraient « anéantis ». M. Poutine, rompu aux formules-choc, avait sommé les forces de l’ordre de « curer les égouts » pour les débusquer.
Le territoire russe se trouvait déjà à un niveau d’alerte élevé après les explosions de lundi. Les attentats, les premiers de cette ampleur depuis des années dans la capitale russe, ont choqué l’opinion, qui s’était habituée à une sécurité relative.
Les services spéciaux russes (FSB) ont initialement attribué les attentats de Moscou à deux femmes kamikazes liées à des groupes rebelles du Caucase du Nord.
Les funérailles des 39 victimes des attentats de lundi ont commencé mercredi et doivent se poursuivre dans les jours qui viennent.
78 personnes demeurent par ailleurs hospitalisées, selon le ministère des Situations d’urgence.
leparisien.fr
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