Des associations féministes et plusieurs personnalités protestent samedi contre ce qu’elles considèrent comme des propos sexistes tenus après l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York pour tentative de viol. Elles réagissent notamment aux propos du socialiste Jack Lang estimant qu’il n’y avait pas « mort d’homme » et à ceux du journaliste Jean-François Kahn parlant de « troussage de domestique ». « Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes », dit le texte de la tribune publiée sur le site internet du Monde.
Cette intervention est signée des associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes. Ont aussi signé la journaliste Audrey Pulvar, l’élue Clémentine Autain ou encore la syndicaliste Annick Coupé. « Ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes », estiment les signataires. Elles font référence plus largement à des déclarations invoquant le penchant supposé de Dominique Strauss-Kahn pour les conquêtes féminines. Un débat est apparu ces derniers jours en France sur l’attitude des médias français, accusés par leurs homologues anglo-saxons d’avoir passé sous silence ce qu’ils savaient de Dominique Strauss-Kahn dans ce domaine.
Les principaux directeurs, éditorialistes et journalistes politiques des journaux expliquent qu’ils n’avaient aucune raison particulière de parler de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn. Leurs contradicteurs estiment qu’ils ont confondu cette notion avec un problème de comportement déplacé de Dominique Strauss-Kahn avec les femmes, qui aurait été connu mais caché. Les grands médias français ont publié cette semaine de longs articles comportant des informations jusqu’ici retenues sur divers incidents passés. « Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes-hommes », concluent les signataires.
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