Le dîner annuel des correspondants à la Maison Blanche est une tradition américaine qui veut que le président se moque non seulement de lui-même, mais de l’ensemble de la classe politique et du microcosme de Washington. Samedi 1er mai, Barack Obama s’est à nouveau livré au jeu, multipliant les piques et les blagues devant un parterre de journalistes hilares.
« Je travaille beaucoup en ce moment, je n’étais pas sûr de devoir venir ce soir, a commencé l’hôte de la Maison Blanche. C’est Biden qui m’a convaincu », lance-t-il en guise de première blague, avant de se lancer dans une imitation surprenante de son vice-président. M. Obama ne s’est pas privé de se moquer de lui-même, et notamment de sa popularité auprès des Américains : « Il s’est passé presque un an depuis que j’ai parlé ici pour la dernière fois. Il y a eu beaucoup de hauts, beaucoup de bas, sauf pour mes sondages de popularité qui n’ont fait que baisser ».
Et pour ceux qui persistent à dire que le président, né à Hawaï, n’est pas originaire des Etats-Unis, il a eu cette phrase : « Mais c’est ça la politique. Ca ne me gêne pas. Ma popularité baisse, mais elle reste élevée dans mon pays natal ».
« SAUVER LA PRESSE ? JE SUIS PRÉSIDENT, PAS FAISEUR DE MIRACLES ! »
Parmi les autres cibles de la soirée, son ancien rival à la présidentielle, John McCain, alors qu’une loi sur l’immigration entrée en vigueur dans son Etat de l’Arizona fait polémique. « John McCain dit qu’il ne ‘s’identifie pas’ à un franc-tireur. Or on sait tous ce qui se passe en Arizona quand on n’a pas de carte d’identité. Adios amigo ! », a lancé le président.
En période de crise financière, Barack Obama n’a pas résisté à se moquer de la banque Goldman Sachs, précisant en préambule que ses blagues « vous sont offertes par Goldman Sachs, et ne vous en faites pas pour eux, ils gagneront de l’argent, que les gags vous fassent rire ou pas ». Enfin, il a eu un mots pour les journalistes, présents en nombre lors du dîner. Mais là encore, il n’a pu s’empêcher d’ironiser. « J’ai sauvé les banques, j’ai sauvé les constructeurs automobiles, a-t-il dit. Mais sauver la presse ? Je suis président, pas faiseur de miracles ! ».