Après Victor Tendeng, premier témoin dans le cadre du procès de Wade-fils et ses co-prévenus, et Me Patricia Lake Diop, place à Victor Kantoussan qui est à la barre ce mardi matin. Un témoin qui se présente comme « agent de sécurité de Karim Wade de 2000 à 2012» . Admis à la gendarmerie en 1992, il dit avoir effectué par deux fois des versements dans le compte en banque de Karim. Un versement de 50 millions et un autre de 36, 495 millions de F CFA. Mais, précise-t-il, sur demande de l’ancien Président de la République, Me Abdoulaye Wade. Il dit qu’il garde encore les reçus de ces versements.
Victor Kantoussan annonce la couleurs en ces termes : « Vous n’aurez jamais ce que vous voulez entendre, Monsieur le Président ». « Tout ce que je veux, c’est que vous répondiez aux questions… » , tonne le juge qui poursuit son interrogatoire : « Karim Wade vous a-t-il demandé de verser de l’argent dans un compte ? ». « Jamais », répond Victor Kantoussan. « Avez-vous eu à verser de l’argent dans un compte ? », questionne le président de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Long silence du témoin qui répondra finalement. « Je l’ai fait deux fois», tout en précisant avoir déjà répondu à la question devant la Section de Recherches (SR).
Sur ce point, Victor Kantoussan qui parle de 50 millions puis 36,495 millions de F CFA, indique que la remise s’est faite au Palais de la République par le Président d’alors, Me Abdoulaye Wade à qui, il a par ailleurs remis les reçus après versements. Au moment où Wade lui remettait l’argent, Karim n’était pas présent, dit-il. Victor Kantoussan assure donc n’avoir pas rendu compte à ce dernier. « Mesuriez-vous les conséquences de vos actes ? », enchaine le juge. « M. Wade est une autorité, on lui doit respect. Il n’est pas quelqu’un. C’est l’autorité suprême », scande le témoin qui, à une question du juge, assure connaitre Bibo Bourgi que de vue. « Au Palais de la République », dira-t-il. Avant de préciser que ce dernier roulait à moto sur le Boulevard de la République. Cela, en 1992 alors qu’il était en renfort de la Légion d’Intervention de la Gendarmerie (LGI). Et ce sont même ses collègues qui lui ont dit que c’était Bibo Bourgi.
Kantoussan qui se dit victime « d’insultes » de la part du Commandant Cheikh Sarr, de la SR et de Malick Ngom qui l’ont traité « d’âne, de traître, de brigand, de voleur de la République ». « Je tiens à les nommer personnellement devant la Cour », charge-t-il.