Dakar n’oubliera pas de sitôt son week-end du 18 et 19 février qui a été marqué par de violentes manifestations contre la candidature du président sortant Abdoulaye Wade.
Regain de violence hier dans les différents quartiers de Dakar notamment dans le centre-ville qui a été pris d’assaut par de jeunes manifestants. Les échauffourées entre de jeunes gens et les forces de l’ordre ont débuté devant la Mosquée Tidiane. Celle-là même où la police a jeté vendredi dernier une grenade lacrymogène perturbant la prière des fidèles. Les manifestants en colère se sont dispersés dans le centre-ville malgré l’opposition de la police anti-émeute. De l’avenue Ponty à Lamine Guèye en passant par le rond-point du marché Sandage, le scénario est le même : Les manifestants brûlent et cassent tout sur leur passage. Actifs et déterminés, ces jeunes, la tête enturbannées, sont armés de pierres pour faire face aux forces de l’ordre.
Ils enflamment en pleine chaussée des pneus mais aussi des tables en bois des marchands ambulants de Sandaga pour empêcher à la police de progresser. Deux discours sortent de leurs bouches : Les uns se disent choqués de l’attitude de la police qui a ‘profané’ la Mosquée des Tidiane. ‘Wade et Ousmane Ngom doivent partir, trop c’est trop ils n’ont pas le droit de poursuivre les manifestants jusque dans notre Mosquée. Les gaz lacrymogènes avaient empêché les fidèles de faire correctement leur prière’, hurle un des manifestants, un caillou à la main. Au milieu de la voie, A. Ndiaye remue les planches dans le feu et ordonne à ses camarades de replier. ‘Wade, dit-il, ne doit pas participer à cette élection et nous allons poursuivre le combat contre la candidature d’Abdoulaye Wade jusqu’à son départ’.Du centre-ville, les manifestants sont redescendus vers la Médina. L’avenue Blaise Diagne est bloquée. Face à l’ampleur de la violence, les cantines du marché Tilène ferment leur porte. ‘Wade va s’en aller, qu’il dégage, on en a marre’, scandent les jeunes.
Les mêmes violences ont été notées samedi lorsque la police a tenté d’empêcher les candidats Ibrahima Fall, Cheikh Bamba Dièye et Idrissa Seck d’accéder à la place de l’Indépendance. Le candidat Fall et son groupe ont été attaqués à bout portant par des gaz lacrymogènes et deux de ses gardes rapprochés ont été gravement blessés.Quant à Dièye, il est malmené et embarqué par la police avant d’être relâché quelques heures plus tard.
Puis, l’on a assisté à un affrontement digne d’un film hollywoodien sur l’avenue Ponty, entre les limiers et les gardes du corps du candidat Idrissa Seck qui a tenté de rejoindre aussi la place de l’Indépendance. Encagoulés, Vieux Sandiéry et son équipe résistent pendant quelques minutes malgré les jets de gaz et des tirs à balle en caoutchouc. Le convoi a finalement été contraint de quitter Ponty. Comme hier, la journée du samedi a aussi été violente avec son lot de blessés. Les principales artères de Dakar notamment l’avenue Lamine Guèye ont été mises sens dessus dessous par les jeunes manifestants. Même les ruelles du Plateau non pas été épargnées. Les manifestations violentes contre la candidature de Wade se sont poursuivies ce week-end jusque tard dans la soirée.
Yakhya MASSALY
walf.sn