XALIMANEWS-Depuis le début de la matinée, le quartier du palais présidentiel était le théâtre de tirs nourris. Ce putsch est mené par le Groupement des forces spéciales, dirigé par Mamady Doumbouya.
Tout est allé très vite. Cette journée folle à Conakry a débuté aux alentours de 8h. Des tirs nourris et à l’arme lourde ont été entendus tout au long de la matinée aux abords de Sékoutoureya, le palais présidentiel où se trouvait alors le chef de l’État. Selon des photos, il aurait depuis été emmené hors du palais présidentiel.
À la mi-journée, une déclaration de Mamady Doumbouya a circulé sur les réseaux sociaux. Selon les informations, c’est ce lieutenant-colonel et ses hommes du Groupement des forces spéciales (GPS), une unité d’élite de l’armée aussi bien entrainée qu’équipée, qui sont à l’origine du coup d’État.
Dans cette vidéo, Mamady Doumbouya annonce que « la situation socio-politique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, la gabegie financière […] ont amené l’armée républicaine à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple de Guinée. »
Il annonce aussi la dissolution de la Constitution, du gouvernement, des institutions et la fermeture des frontières. Enfin, il annonce qu’un « Comité national du rassemblement et du développement, CNRD » a pris le pouvoir.
Conséquences des troisièmes mandats.
Ce fantasque commandant Doumbouya ressemble bien à un Dadis Camara bis… C’est toujours le retour au point de départ dans ce pays. Des militaires pouvoiristes renversent un pouvoir civil élu avec les mêmes alibis (lutte contre la corruption, redressement du pays, retour de la démocratie, indépendance de la justice et patiti patata) et au final RIEN DU TOUT ! Au contraire, ils sont soutenus par des populations super naïves, puis ils prennent goût au pouvoir et refusent de le rendre aux civils, puis ils font pire que les civils renversés et n’ont aucune notion de la gestion d’un État, puis c’est la crise permanente jusqu’au prochain… coup d’État. Et c’est le syndrome malien… Tous les sénégalais honnêtes et conscients doivent condamner sans réserver le coup d’État en Guinée, comme ils devaient le faire pour le Mali. Certains de nos opposants piiir nafèkhes et gros hypocrites avaient tenté pitoyablement de justifier le coup d’État au Mali… On connait la suite avec des militaires qui se disputent aujourd’hui des postes civils à Bamako au lieu d’aller défendre le pays contre les jihadistes. Je suis loin de défendre Alpha Condé qui ne devait jamais manipuler la Constitution pour avoir un 3e mandat. Mais par principe, tous les sénégalais politiciens, observateurs et journalistes doivent fermement condamner ce coup d’État et exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Sinon, comme au Mali, vous verrez bientôt pire que Condé en Guinée.