Les histoires de mœurs se succèdent chaque jour à la barre, malgré les sanctions sévères infligées aux coupables. Mamadou Guèye risque d’écoper cinq ans ferme pour avoir violé la fille A.C, âgée de 16 ans, et à qui il est apparenté. La fille a contracté une grossesse de deux mois suite au viol dont elle a été victime. Cependant, le prévenu nie les faits et se décharge sur la mère de la victime, qu’il accuse de vouloir lui imposer sa fille comme épouse. Délibéré demain.
Mamadou Guèye, 30 ans et charretier, est poursuivi pour viol suivi de grossesse sur la fille A.C. La partie civile et le prévenu sont des parents ayant tous les deux quitté Mont-Rolland pour chercher fortune à Dakar, et habitent le quartier Fass de Rufisque. Auparavant, la maman de la victime avait nourri le dessein de donner sa fille en mariage au prévenu. Ce dernier avait même entamé une relation amoureuse qui va faire long feu. Pour cause, la fille n’avait pas atteint l’âge de la majorité. Et malgré cet état de fait, sa mère continuait à l’envoyer chez lui, à des heures où la maison était vide de ses occupants, à en croire le prévenu.
Revenant sur les faits qui remontent au mois de Février, la victime indique que sa mère l’avait envoyée dans la maison où loge le prévenu, pour se faire tresser. Trouvant que les lieux étaient vides, elle décide de rebrousser chemin, mais tombe sur Mamadou Guèye qui use de subterfuges pour l’inviter dans sa chambre, prétextant une commission. Une fois à l’intérieur, son bourreau la bâillonne et la contraint à entretenir des relations sexuelles avec lui. A la suite de ce forfait, A.C retourne chez elle sans rien dire à ses parents.
Les mois passent et la mère constate le changement morphologique de sa fille. Cette dernière est conduite à l’hôpital et les conclusions du certificat médical font état d’une grossesse de deux mois. Dos au mur, la victime déroule le film de sa mésaventure. Aussitôt après, une plainte est déposée au Commissariat de Rufisque. La pro^pension du prévenu à vouloir jeter l’opprobre sur la mère de la victime est fustigé par le conseil de la partie civile, Me Padonou, qui a par ailleurs soutenu que c’est un système de défense choquant, alors que les faits sont avérés. Ainsi, il a demandé un million de F Cfa pour les intérêts civils.
Le procureur quant à lui a requis 5 ans ferme contre le prévenu. Pour Me Sène de la défense par contre, son client n’a jamais reconnu les faits, même dans le procès-verbal. Pour lui, c’est une grossesse non désirée qu’on tente de justifier par le viol. De plus, les conclusions du certificat médical ont fait état de déchirures anciennes, ce qui veut dire que la victime a eu plusieurs rapports sexuels, ce qui pose un problème d’imputabilité. Il a demandé la relaxe, au moins au bénéfice du doute qui est manifeste. Délibéré demain.
Moussa CISS
lasquotidien.info