C’est un document qui n’aurait dû être rendu public que le 30 août prochain, soit bien après le second tour de l’élection présidentielle au Mali. Mais les 70 pages du rapport du panel des experts chargés d’identifier les responsables des blocages au processus de paix malien ont fait l’objet d’une fuite dans les médias. Les experts de l’ONU y font un état des lieux critique et ils recommandent la mise en place de sanctions.
le tableau est particulièrement sombre : les forces de sécurité maliennes ainsi que les groupes armés liés à la plateforme ou à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sont accusés par les experts d’avoir commis des meurtres de civils – certains sommairement exécutés lors d’opérations antiterroristes menées dans le nord et centre du Mali.
En ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord de paix, il y a eu des avancées, estiment-ils, mais elles sont insuffisantes. Les experts de l’ONU restent cependant prudents : ils n’ont pas pu identifier d’individus ou de groupes qui bloquent délibérément l’accord de paix signé en 2015, écrivent-ils. Mais ils chargent des groupes dissidents, comme la Coordination des mouvements de l’entente (CME), qui utilisent la violence pour forcer leur inclusion dans les accords de paix, selon eux. Des agissements qui nuisent et retardent leur mise en œuvre.
La liste des groupes et des personnalités visés est restée secrète, mais elle ciblerait, parmi les trois parties signataires de l’accord, des individus de rangs intermédiaires. Cela pour envoyer un message clair aux chefs que l’impunité n’a plus cours. Les noms devraient être proposés dans le courant du mois de septembre après le renouvellement du régime de sanctions et l’entrée en fonction du nouveau président malien.
Rfi