CONAKRY : Un président de commission électorale condamné à la prison pour fraude, violences entre partisans des deux camps : à une semaine du second tour de la présidentielle en Guinée, l’apaisement affiché par les deux candidats, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, a volé en éclat.
Le 3 septembre à Ouagadougou, sous la pression du président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, MM. Diallo et Condé signaient un « protocole d’entente pour une élection apaisée en Guinée ». Ce pacte aura tenu moins d’une semaine, un jugement rendu jeudi ayant ravivé les tensions entre partisans des deux candidats, qui se sont affrontés à coups de pierres samedi et hier dans la banlieue de Conakry, faisant au moins une vingtaine de blessés. Hier, les incidents ont éclaté dans la banlieue de Hamdallaye où se trouvent les sièges des partis des deux candidats, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Diallo, et le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de Condé. Des dizaines de militants se sont affrontés à coups de pierres et des véhicules circulant dans le quartier ont également été visés. Aucun bilan n’a été fourni sur le nombre d’éventuels blessés victimes de ces affrontements. A la suite d’une plainte du RPG pour des irrégularités commises lors du premier tour du scrutin présidentiel du 27 juin, un tribunal de la banlieue de Conakry a condamné par contumace deux dirigeants de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dont son président, Ben Sékou Sylla, à un an de prison ferme pour « fraude électorale ».
Aussitôt, le RPG réclamait le départ de Mme Hadja Aminata Mame Camara, présidente par intérim de la Céni en remplacement de M. Sylla – malade et soigné à Paris depuis début août – jugée trop proche de Cellou Dalein Diallo.
AFP