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Vive tension à la cité sones de Guédiawaye : Des musulmans disputent la dépouille d’un chrétien converti à sa famille

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La tension est vive à la cité Sones de Guédiawaye où des musulmans disputent à la famille chrétienne de Rhon Michel Mendy la dépouille de ce dernier, décédé vendredi passé, et qui s’était converti à l’Islam pour s’appeler Aboubacar Mendy. Vœu auquel la mère du défunt s’oppose catégoriquement.

 

Vive tension à la cité sones de Guédiawaye : Des musulmans disputent la dépouille d’un chrétien converti à sa famille
Le quartier souffle le calme. Devant une maison, un groupe de jeunes est assis et discute de vive voix des choses de la vie. Devant eux, un petit enclos contient des moutons de différentes tailles. toute présence étrangère dans les parages suscite la curiosité des uns et des autres. car, à l’issue du problème de ce samedi, entre les jeunes de ce quartier et la mère d’un de leurs amis décédé vendredi, chacun attend impatiemment de trouver une brèche, pour exposer l’affaire, afin d’avoir une solution. La mort du jeune aboubacar mendy, converti à la religion musulmane depuis deux ans fait polémique ce samedi à la cité sones de Guédiawaye. Décédé vendredi des suites d’une courte maladie, d’après ses amis et ex-voisins de la cité sones, l’inhumation du jeune homme pose encore problème. car, d’après le vieux mor Guèye, un des notables du quartier, la maman du défunt s’oppose catégoriquement à l’inhumation de son fils selon le rite musulman. a l’hôpital roi Baudouin où il est décédé, le corps sans vie d’aboubacar a fait l’objet de grand tiraillement. avisé vendredi soir par le jeune frère du défunt, moussa Diaw, un des amis d’aboubacar, soutient que c’est ainsi qu’ils ont prévenu l’Imam cheikh tidiane ndao et les notables du quartier. Peinés et connaissant la dévotion d’aboubacar à la religion musulmane depuis sa conversion, une forte délégation dirigée par l’Imam a trouvé normal de se rendre à l’hôpital. samedi, vers 9h du matin, informe l’Imam du quartier, «nous sommes allés à l’hôpi tal roi Baudouin pour récupérer le corps et l’enterrer comme il se doit. a notre grande surprise, la maman a dit niet, sous prétexte que son fils n’est pas musulman. Par une ambulance, elle a dit qu’elle acheminait le corps à la morgue de l’hôpital fann en attendant son enterrement». Précisant qu’il a connu aboubacar par sa fréquence à la mosquée et par les discussions qu’ils entretenaient de temps à autre sur la religion, l’imam regrette que les choses en arrivent là. « malgré nos tentatives de la convaincre de respecter la volonté de son fils, la maman d’aboubacar a été très désagréable. Elle nous a trai tés de tous les noms d’oiseaux. Dieu sait qu’on lui a même dit de nous laisser prier sur le corps et le lui rendre après», informe l’Imam ndao. Pis, ajoute le vieux mor Guèye, la mère du défunt leur a suggéré de «tuer leur propre fils et de l’enterrer s’il ne désire que ça. Là, vous laisserez mon fils tranquille».

« sa conversion n’a jamais plu à sa mère « 

Décrit comme un homme pieux, qui ne ratait jamais les heures de prières, aboubacar mendy qui, d’après ses amis, s’appelle de naissance «rhon michel mendy», ne jouira pas de sa dernière volonté. Pour ses voisins de la cité sones, qui était finalement devenue sa famille, c’est inconcevable qu’on ne l’enterre pas dans un cimetière musulman. moussa Diamé, un de ses amis : «il me disait tout le temps qu’il souhaiterait être enterré à touba». malheureusement, sa mère détient les droits sur aboubacar et ces gens ne peuvent pas s’opposer à la volonté de cette dernière. Expliquant les raisons de l’opposition de la mère, moussa Diamé dit : «sa conversion n’a jamais plu à sa mère. Une fois, elle m’a interpellé pour dire que c’est moi qui ai poussé son fils à se convertir parce qu’on est tout le temps ensemble» La constante dans ce quartier, c’est qu’aboubacar mendy, tôlier de profession, âgé de 26 ans, se pliait, ces deux années de conversion à certains rites de l’Islam. D’après cette dame, qui dit avoir nourri une certaine sympathie pour le jeune homme, à cause de sa piété, elle raconte : «je le croisais au petit matin pendant le mois de ramadan en train de se rendre à la mosquée. Il priait beaucoup et prétextait qu’il voulait rattraper toutes les années passées. tout le quartier l’a davantage adopté après sa conversion parce que sa piété ne passait pas inaperçue». moussa Diaw qui, ce samedi, en compagnie de jeunes du quartier, a failli en venir aux mains avec certains membres de la famille , jure qu’aboubacar était plus musulman qu’eux tous .  » Ce sont les vieux qui nous ont calmés sinon nounous serions bagarrés avec eux  » Ayant déménagé avec sa mère à mbour, il y a un mois de cela, il est mort musulman, suivant ses amis. mais, son corps est sous la responsabilité de sa mère chrétienne. « c’est oustaz Hady niasse qui l’a converti à la mosquée de seras et il a cru en Dieu et au prophète mohamed (Psl) jusqu’à sa mort», concluent à l’unanimité les habitants du quartier.

La mère du défunt ? «Je n’ai pas de comptes à Leur rendre, seul Dieu sait»

La mère du défunt Rhon Michel Mendy, aboubacar depuis deux ans qu’il s’est converti à l’Islam, n’en revient pas que ces habitants de la cité Sones de Guédiawaye per- sistent quant à l’enterrement de son fils dans un cimetière musulman. Interpellée sur ce problème, cette femme dont le chagrin se ressent au bout du fil s’emporte presque. Elle s’interroge : «Ces personnes qui parlent n’ont-elles pas de parents, de famille ? J’ai assez de peine comme ça, qu’elles n’en rajoutent pas». Ne répondant pas aux questions sur la religion de son défunt fils et la polé- mique autour de son corps, elle rétorque : «Vous êtes une femme et vous devez savoir combien un fils importe pour une mère. J’en ai perdu un et cela me suffit largement. Je n’ai pas de comptes à leur rendre. Je peux leur donner le numéro de mon grand-frère qui est Commissaire de police pour qu’ils lui demande des comptes». Très remontée contre les habitants de la cité Sones qui se lamentent, la dame se fâche et se plaint de celui qui a donné son numéro. Puis, elle conclut : «Je ne connais même pas ces gens. Quant à mon fils, Dieu seul sait et je vous dis que ma religion ne me permet pas de mentir. Qu’ils me laissent en paix».

( aïssatou Thioye  – Liberation ) via dakaractu

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