XALIMANEWS-Ce week-end du 27 au 28 novembre 2021, la SOSOCIM est devenue la Reine du Volley-Ball féminin sénégalais après avoir triomphé de Diofior en demi-finale et de l’ISEG en finale. Lors de ce triomphe sans contestation, une joueuse s’est distinguée : Jeanne Diokh, capitaine exemplaire de la formation rufisquoise.
De sa vraie identité, Jeanne Émilie Touty Diokh, la Centrale de l’équipe de la SOCOCIM a été l’un des éléments déterminants des Championnes 2021, en compagnie de ses partenaires Ndeye Fatou Sarr, Mbayang Seck et Siga Tine. A 25 ans bien sonnés, l’internationale sénégalaise, née le 6 mai 1996 à Rufisque, est un maillon très important du dispositif du coach Amadou Sène. En demi-finale contre Diofior (3 sets à 0) et en finale face à l’ISEG de Désirée Ciss (3 sets à 0), elle a fait étalage de toute sa panoplie ( attaque, défense, block, service) pour porter ses partenaires vers la victoire. Du haut de son mètre 84, l’étudiante en Master 2 en langues étrangères appliquées (option tourisme) qui doit passer son mémoire cette année, se distingue sur le terrain par son calme légendaire et sa capacité à ne jamais s’affoler à n’importe quelle circonstance de la partie. Celle qui se définit comme zen d’attitude, avoue ne jamais être dépassée par le cours d’un match fut-il mal embarqué. La Rufisquoise est décrite comme une fille calme, sérieuse dans ce qu’elle fait, très tactique et efficace malgré sa nonchalance. « Jeanne est une joueuse très calme et sérieuse dans toutes ses actions. Elle donne l’air nonchalante, mais c’est une meneuse discrète. Elle ne s’affole jamais dans le terrain, ou du moins elle ne le montre pas,. Toujours souriante et respectueuse », témoigne Abdou Lahad Sarr, coach masculin de la Police et entraîneur de l’équipe nationale masculine du Beach Volley. Ce dernier d’énumérer les atouts de la meilleure Centrale et MVP de la finale des Play-Offs 2021. « Elle est bonne au block grâce à sa vigilance et sa concentration, mais aussi elle est très efficace en attaque. Sa taille est un atout non négligeable, elle a une bonne vision du jeu adverse et reste très réceptive des directives de ses coachs ». La Bronzée de la CAN 2019 saura apprécier.
Celle qui a commencé à s’exercer au Volley-ball au centre de SOCOCIM en 2011, à 15 ans, a intégré la formation séniore en 2015 pour remporter son premier titre national la même année. Après être dépossédée du titre l’année suivante par le DUC (2016), Jeanne a enchaîné 2 titres de rang (2017 et 2018) avant d’être déchue, en 2019, par l’AS Police de sa coéquipière en équipe nationale Aminata Faye, coachée alors par un certain Lahad Sarr. Passée internationale A en 2017, après le capitanat U23 un an plutôt, la catholique pratiquante a frôlé le sacre continental lors de la CAN 2019 en Égypte, compétition où le Sénégal a terminé sur le podium (3eme), battu par le Kenya en demi-finale. Malgré l’échec de 2021 au Cameroun avec une élimination au premier tour, la sympathique Volleyeuse ambitionne de réaliser son rêve fou d’être championne d’Afrique avec la Tanière. Discrète de nature, sobre et pas adepte du bling bling et du voyeurisme, Jeanne n’en est pas moins une forte personnalité, « Je suis de nature calme et même en tant que capitaine j’aime pas trop crier sur mes partenaires, mais je fais tout ce que je dois faire avec tact. Cependant, bien vrai que je parle peu, mais je sais me faire violence quand c’est necessaire », a-t-elle assuré, avec un brin d’humilité.
Référente technique de l’équipe de la SOCOCIM, la capitaine est la joueuse majeure qui sublime son équipe, et dans son sillage elle amène ses fidèles lieutnants, à savoir Ndeye Fatou Sarr ( meilleure passeuse), Mbayang Seck (meilleure receptionneuse et meilleure serveuse) et Siga Tine ( meilleure libero), à hausser leurs niveaux de jeu, comme lors du sacre de dimanche, créditées toutes les 3 de distinctions individuelles énumérées plus haut. Dotée d’un bon sens tactique, la Championne 2019 a évoqué la finale et les facteurs déterminants de la victoire, à l’issue des 3 sets gagnés. ‘Nous sommes très fières avant d’être contentes, ce n’était pas très évident mais nous l’avons fait », a-t-elle d’abord avancé, avant de renchérir expliquant les clés de cet énième sacre, « les services et réceptions ont été décisifs. Nous avons failli en réceptions avant de nous ressaisir et assurer les services aussi. En défense, nous avons été très mobiles et avons communiqué sur les petites balles pour les passes qu’elles allaient faire, et nous avons anticipé sur ça. »
Pas trop obnubiléé par une carrière professionnelle à l’étranger, à l’image de ses devancières soeurs rufisquoises, qui sont passées pro en Europe, Jeanne Émilie Touty Diokh préfère embrasser une carrière professionnelle juste après sa formation, et rester au service de son club et de la selection nationale. La Quadruple championne nationale (2015-2017-2018-2019) entre un peu plus dans la légende du club de la SOCOCIM, grâce à ce titre acquis dimanche, son 3ème en 5 ans, depuis 2017. Seule la Police ayant réussi à stopper la série et en 2020 pour cause de Covid il y’avait pas de compétitions au niveau national. Avec Jeanne, la SOCOCIM n’a pas fait erreur sur la marchandise.