Xalimasn.com-Paris, aéroport de Bourget, il est 7h30. L’avion présidentiel «La pointe de Sarène» décolle pour aller à Benghazi en Libye avec à son bord le chef de l’Etat, son fils Karim Wade, Madické Niang le ministre des Affaires étrangères ainsi que des journalistes sénégalais et français. Le voyage dure 3 heures 30 minutes, le temps de survoler le sud de la France et de la Méditerranée. Le président Abdoulaye Wade veut visiblement effectuer un grand coup médiatico-diplomatique. Ce qui explique la présence dans l’avion présidentiel de journalistes de grands groupes de presse de l’hexagone comme Paris Match, Canal+ et autres. Ces derniers sont au nombre de 5 et sont encadrés par Anne Méaux, conseillère en communication du chef de l’Etat. Du côté des médias sénégalais, Walf/Tv, Rfm, L’Observateur et Kotch sont au rendez-vous pour couvrir l’événement.
Après 3 heures de vol, l’avion présidentiel s’approche des côtes libyennes. Le pays est en guerre et Abdoulaye Wade est le premier chef d’Etat à fouler le sol de la zone rebelle. Pour parer à toutes éventualités, y compris une attaque de la «Pointe de Sarène» par les forces loyales à Khadafi, l’Otan a dépêché deux avions de guerre pour escorter l’avion présidentiel. Il s’agit d’une rafale et d’un mirage munis de lances missiles. Ces appareils sont pilotés par des militaires français qui ont pris en sandwich, pendant plusieurs minutes, « La pointe Sarène». Occasion saisie par les journalistes pour braquer les objectifs de leurs caméras et photos sur ces appareils qui rappellent aux voyageurs qu’ils se dirigent en zone de guerre.
Arrivée à Benghazi, la délégation sénégalaise s’est automatiquement dirigée vers le siège du Conseil national de la transition où s’est tenue, quelques minutes plus tard, la rencontre entre autorités sénégalaises et rebelles libyens. Rencontre sanctionnée par une conférence médiatique qui a attiré toute la presse internationale. Ensuite, cap sur la place de la révolution de Benghazi pour prendre le pouls des populations de cette ville en pleine guerre. Après cette petite escapade où Wade a goûté à un bain de foule, la délégation sénégalaise a quitté Benghazi à 16 heures pile. Lors du retour, « La pointe de Sarène » avait à son bord deux passagers supplémentaires, il s’agit de Ali Zeidan et Mansour Sayf Al Nasr, tous deux membres du Cnt. Arrivé vers 20 heures dans la capitale française, le président Wade avait prévu d’avoir un entretien téléphonique avec le roi d’Arabie saoudite. Certainement pour lui rendre compte de sa journée passée à Benghazi.
La veille, le président Wade avait reçu à Paris, dans la résidence du Sénégal, sise au 16ème arrondissement, Claude Guéant, ministre français de l’Intérieur et Alain Juppé, ministre des affaires étrangères de la France.
Farba Alassane SY (Envoyé spécial à Benghazi), xalimasn.com