Wade achète un terrain à 1,2 milliard F Cfa: c’est l’argent des fonds politiques

Le porte-parole de la présidence de la République affirme que l’argent utilisé par le Chef de l’Etat pour l’achat du terrain provient des fonds politiques. « Ce sont des fonds politiques importants et sont votés chaque année par l’Assemblée nationale. Certains demandent leur suppression, mais ces fonds servent à régler des problèmes qu’on ne peut pas toujours exposer dans la rue. C’est le cas du secret défense ou du soutien financier à des leaders d’opinion démunis pour des raisons médicales…» Et les journalistes de se demander si le Chef de l’Etat était suffisamment riche pour se permettre d’acheter un terrain à presque 2 milliards, au moment où des Sénégalais vivent l’enfer des coupures prolongées du courant. Là aussi Serigne Mbacké Ndiaye répond par ces mots :  «Si quelqu’un est au pouvoir depuis 11 ans et bénéficie chaque année de fonds politique, le cumul de ces fonds pourrait être évalué à près ou plus de 60 milliards de francs CFA. Alors est-ce qu’il n’est pas possible de prélever une partie de ces fonds pour acheter ce terrain ? C’est un cas de figure ».
Le porte-parole de la présidence d’expliquer qu’en 1971, Me Wade  a acquis un terrain aux Almadies, avec un titre foncier. « Quelques temps après, un Sénégalais qui en a le droit, a eu un bail sur un terrain qui se situe à côté de celui de Me Wade et a décidé de le lui vendre », souligne-t-il.

…ACQUIS EN TOUTE LEGALITE

Le porte-parole de la présidence de renchérir : «  Il (Président Wade, Ndlr) fait cela en tout légalité, personne ne peut le contester. Nous avons accepté dans notre nomenclature budgétaire qu’on mette des fonds à la disposition d’un président de la République, d’un ministre, président de conseil, d’un maire, d’un président de région, c’est à tous les niveaux de l’Etat, c’est simplement le nom qui change».

WADE N’A RIEN A CACHER
Serigne Mbacké Ndiaye de soutenir que le Président Wade n’a rien à cacher, en respectant la procédure normale d’acquisition de terrain.  «L’argent a été remis à un notaire en conformité avec la loi. Et c’est le notaire qui fait la procédure et qui remet l’argent au vendeur. En vérité, si c’est une action qu’il fallait mener à l’insu de tout le monde, mais l’Etat a les moyens de le faire surtout qu’il n’y a rien à cacher», dit-il.
IL DEFEND LE DECOUPAGE
Par ailleurs, Serigne Mbacké Ndiaye s’est le découpage administratif de Sangalkham émaillé par le meurtre du jeune Malick Bâ. Il soutient que «le découpage actuellement en cours est venu d’une demande formuler par une partie de l’opposition». Le porte-parole de la présidence de parler d’Amath Dansokho, le président d’honneur du parti de l’indépendance et du travail (Pit) qui aurait conduit « en 2009 une délégation d’une communauté rurale de Sédhiou pour demander que cette localité soit découpée aux fins de permettre aux populations de se rapprocher de leurs élus. En son temps, c’est Cheikh Tidiane Sy qui était ministre de l’Intérieur, Aliou Sow n’occupait pas encore le poste de ministre de la Décentralisation et des collectivités locales». Et d’ajouter que sa requête a été examinée, avec une suite favorable.
Pour lui, le découpage de Sangalkham, comme des autres collectivités locales concernées, obéit à une volonté politique qui tient compte des aspirations des populations, pour rapprocher l’électeur de son élu.

Il exclut les calculs politiciens dans le découpage de Sangalkham. « Ce n’est pas parce que Sangalkam est dirigé par un membre de Rewmi, en l’occurrence Omar Guèye, que le découpage a été fait, puisque d’autres collectivités dirigées par des membres du Parti démocratique sénégalais (Pds) ou de partis alliés l’ont été et la liste est longue. Il n’y a pas de calcul politicien », soutient Serigne Mbacké Ndiaye.
IL IMPUTE LA MORT DE MALICK BA….
Le porte-parole de la présidence dira : « Ce n’est pas l’entêtement des autorités d’installer une délégation spéciale à Sangalkham, mais la volonté de ceux qui veulent à tout prix s’agripper au pouvoir et rester à la tête de ces collectivités locales, qui a tué le jeune Malick Bâ ». Et de renchérir : « Que quelqu’un cherche vaille que vaille à rester à la tête d’une collectivité ne va pas arrêter le processus enclenché par le gouvernement »,  a-t-il martelé.

Serigne Mbacké Ndiaye de se demander : « Pourquoi tant de bruits autour de Sangalkam alors que ce n’est pas la seule localité concernée par le découpage. Manifestement, certains veulent monter les populations contre les autorités. Mais nous ferons tout pour que force reste à la loi et tout pour que l’ordre règne sur tout le territoire. Les jeunes et les femmes ne doivent pas être utilisés pour des raisons politiciennes ou pour des ambitions personnelles».  Pour le porte-parole de la présidence, « les jeunes, les femmes, les populations ne doivent pas être utilisées pour résoudre des comptes personnels ou pour atteindre des résultats inavoués. Personne n’a le droit de tenter de faire sortir les populations dans la rue pour satisfaire des ambitions personnelles ».
Serigne Mbacké Ndiaye de déclarer qu’une enquête sera diligentée pour faire toute la lumière sur la mort de Malick Bâ. Mais l’Etat respectera la séparation des pouvoir et l’indépendance de la justice, dit-il, avant de souligner que le gouvernement n’acceptera pas qu’on s’attaque aux symboles de la République.
TAKKAL : BUTIN DE GUERRE ?
En outre, interpellé sur l’argent du Plan Takkal qui servirait,  selon certaines indiscrétions, comme butin de guerre au régime libéral en direction de la présidentielle de 2012, le porte-parole de la présidence dégage en touche. Pour lui, les tenants du pouvoir ont suffisamment de possibilités pour financer leur campagne que de prendre l’argent destiné à régler la question de l’électricité. « Il faut trouver de l’argent pour acheter du combustibles. Et le pouvoir a tout intérêt à résoudre cette question puisque nous nous acheminons vers des élections », explique Serigne Mbacké Ndiaye.
LA MORALE A LANDING SAVANE
Concernant les accusations du Premier ministre contre le leader d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads), le porte-parole de la présidence soutient que ce ne sont pas des paroles en l’air. Et de faire cette révélation : « C’est Landind Savané qui a déclaré qu’on peut vivre avec des voleurs sans être voleur. Mais au lendemain des élections, il est venu présenter ses excuses au président de la République pour avoir fait pareille sortie, et cela dans le but entrer dans le gouvernement. Dans ce pays nous nous connaissons. Il faut de la morale en politique », souligne le porte-parole de la présidence.