Me Wade est sorti de ses gonds hier, en Conseil des ministres. Lors des débats qui ont porté en grande partie sur les dysfonctionnements notés dans la campagne agricole, le Président a volé dans les ailes des huiliers, menaçant tout simplement de les exclure du processus de collecte de l’arachide au profit d’un acheteur extérieur. Le président de la République, qui a exclu de leur donner encore un délai, juge inacceptable la situation qui menace le monde rural. Et il n’exclut pas de recourir à la voie judiciaire surtout que, selon lui, un client extérieur est prêt, séance tenante, à acheter toute l’arachide stockée. A propos de la grève des enseignants, Wade a clairement indiqué qu’on ne peut ponctionner le salaire d’un enseignant qui va en grève contre des retards de salaires.
L’As soutenait, en abordant l’échec annoncé de la campagne agricole, que le président de la République était très irrité par cette situation qui risque de plomber le monde rural. Les faits le confirment, et pour cause. Me Wade est sorti de ses gonds hier en Conseil des ministres, pour crier toute sa frustration, non sans menacer les huiliers chargés de la collecte de l’arachide. En effet, le chef de l’Etat a jugé cette situation inacceptable, ajoutant qu’aucun délai ne sera plus donné aux huiliers. « Appelez-les, s’ils ne peuvent pas acheter l’arachide immédiatement, on va saisir ce qui est collecté, identifié les propriétaires… J’ai un client extérieur qui a déjà rassemblé 25 milliards pour tout acheter. C’est une instruction ferme et je vais vérifier son application. Entre les huiliers et les paysans, je me range du côté des paysans », a martelé le chef de l’Etat qui a affirmé que s’il le faut, l’Etat usera de la voie judiciaire pour récupérer l’arachide stockée. Me Wade a tenu néanmoins à préciser « deux choses ». À savoir que l’Etat ne doit rien aux opérateurs. Cela dit, Me Wade précise qu’il est du rôle de l’Etat de veiller sur les intérêts de tout le monde et rien que pour cela, il n’acceptera plus de bons impayés.
Avant-hier déjà, le chef du gouvernement était monté au créneau en recevant dans son bureau les huiliers pour qualifier, à l’instar du chef de l’Etat, la situation d’inacceptable. Détail important : Abas Jaber, le propriétaire de Suneor mise en cause principale, n’était pas au rendez-vous. L’homme d’affaires a convoqué un problème familial, avant de se faire représenter. Mais en Conseil des ministres hier, le Pm a affirmé l’avoir convoqué. En ce qui le concerne, Me Wade n’a pas manqué hier de demander au ministre de l’Agriculture de signer un protocole avec des Chinois qui comptent apporter leur touche à la collecte de l’arachide. Qui plus est, le président de la République a fusillé le processus mis en place pour justement collecter cet arachide.
« On ne peut ponctionner le salaire d’un enseignant qui va en grève contre des retards de salaires »
Abordant le bouillonnement dans le secteur de l’Education, Me Wade n’a pas manqué de s’étonner que des syndicalistes aillent en grève après avoir pourtant signé un accord avec le gouvernement. Le chef de l’Etat est aussi revenu sur les mesures de ponction annoncées sur les salaires par le ministre de l’Education et annulées par le Premier ministre, à la suite d’une rencontre avec les syndicats d’enseignants. Me Wade a jugé incongru qu’on veuille ponctionner des salaires d’enseignants qui vont en grève justement pour des raisons de retard de salaires. La question des logements sociaux était aussi au centre des débats du conseil, consacrés pour l’essentiel à la question de la campagne arachidière.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info
sacré farceur, ce Me Wade! Il est à l’origine de tout et il se permet de jouer son cirque. N’est-ce pas lui qui a privatisé la Sonacos?
Comment peut-on exiger à un privé d’acheter ou de ne pas acheter un produit? Le privé travaille dans l’intérêt de sa société et les dépenses qu’il effectue ne peuvent pas lui être imposé.
Comment un chef d’Etat peut-il avancer, s’agissant d’un secteur aussi important que celui de l’agriculture, des solutions simplistes et ponctuelles telles que « J’ai un client extérieur qui a déjà rassemblé 25 milliards pour tout acheter. » Où est la politique agricole de l’inventeur de la Goana?
Kou meunoul bawoul, lou yaxu yowa!