ULTIMATUM AUX HUILIERS POUR PAYER LES PRODUCTEURS
La menace de reprendre les graines en dépôt chez les huiliers n’a pas été faite en l’air avant-hier par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, lors de sa rencontre avec des représentants de la Suneor, Novasen et du pool bancaire local. Hier en Conseil des ministres, le président Wade a confirmé la possibilité de reprise de l’arachide des mains des huiliers pour la vendre à la Chine.
En rencontrant avant-hier les huiliers et le pool bancaire local qui participe au financement de la campagne arachidière, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye avait menacé que l’Etat reprendrait l’arachide dans les usines si les paysans n’étaient pas payés dans une semaine. Hier, le président Wade est entré dans la danse. Après avoir entendu, en réunion du Conseil des ministres, le compte-rendu que lui ont fait le Premier ministre et le ministre de l’Agriculture, renseignant que les huiliers devaient de l’argent aux producteurs et que rien de rien ne bougeait, Wade préoccupé par la situation quasi-explosive qui règne dans le monde rural, est sorti de ses gonds pour exiger sans sommation que les huiliers paient la dette due aux paysans. «Je ne laisserai pas faire. L’Etat n’est pas acheteur, on a même subventionné les prix», a-t-il dit avant de donner des instructions fermes pour ne plus négocier avec les huiliers. «Il n’est plus question que les paysans ne rentrent pas dans leurs fonds dans un délai raisonnable. Ils (ndlr : les huiliers) n’ont qu’à s’exécuter et payer aux paysans, sinon il faut les dessaisir de l’arachide», a exigé le président Wade qui a renseigné qu’«un gros client est prêt à tout acheter». Ce gros client, c’est la Chine qui, depuis deux ans, selon nos sources, frappe à la porte pour acheter la production. Et récemment, à en croire nos interlocuteurs, elle a encore manifesté son désir d’acheter la quasi-totalité de la production d’arachide.
Si Wade est aussi remonté contre les huiliers, c’est parce qu’il ne peut pas comprendre que ces derniers laissent pourrir la situation alors que le pool bancaire local est prêt à rallonger l’argent. Mais soulignent nos sources, les huiliers rechignent à s’endetter davantage auprès du système bancaire local, préférant se rapprocher des banques off-shore dont les taux d’intérêts sont plus bas.
Si Wade est aussi remonté contre les huiliers, c’est parce qu’il ne peut pas comprendre que ces derniers laissent pourrir la situation alors que le pool bancaire local est prêt à rallonger l’argent. Mais soulignent nos sources, les huiliers rechignent à s’endetter davantage auprès du système bancaire local, préférant se rapprocher des banques off-shore dont les taux d’intérêts sont plus bas.
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