Ce ne sont pas des anecdotes qui font défaut au président de la République. Et Me Abdoulaye Wade, qui recevait hier en audience les 19 maires du département de Dakar, en a convaincu les plus sceptiques, en narrant son passé de « faussaire », pour bénéficier d’une bourse d’études de l’Afrique occidentale française. Tout comme il a retracé son douloureux séjour en France, où il ne comprenait rien des explications du professeur de Maths, à cause de la faim qui le tenaillait. Et c’est dans cette ambiance bon enfant que le locataire du Palais, dans les habits d’un rassembleur, a promis à ses hôtes de ne ménager aucun effort pour appuyer les communes d’arrondissement. D’autant que, selon Wade, il ne saurait y avoir de dualité entre l’Etat et les Collectivités locales.
C’est lui-même qui a levé le lièvre sur son passé de faussaire ! Le président de la République, qui a accordé hier une audience aux 19 maires du département de Dakar, dans une ambiance détendue, a révélé avoir usé de faux en 1959, pour pouvoir bénéficier d’une bourse d’études. « En 1959, j’avais dissimulé mon baccalauréat au profit de mon Brevet de fin d’études moyennes, afin de bénéficier d’une bourse du gouvernement général de l’Afrique occidentale française », s’est confessé Me Abdoulaye Wade. Qui semble fantasmer de bonheur, lorsque la Ville de Dakar se démène pour offrir du lait aux écoliers de sa circonscription. D’autant que Me Abdoulaye Wade garde toujours en mémoire un mauvais souvenir de son séjour en France, lorsqu’il était étudiant. « Quand j’étais étudiant en France, dès midi, je ne comprenais plus rien des explications de mon professeur de Mathématiques, à cause de la faim qui me rongeait », narre-t-il, dans une ambiance très décontractée. Une manière pour le locataire du Palais de magnifier l’initiative de la Ville de Dakar de distribuer du lait aux écoliers, dont la quasi-totalité passe la journée à l’école.
Le moins que l’on puisse dire est que c’est dans un esprit de rassembleur et de patriarche que Wade a accueilli ses hôtes, lors de l’audience d’hier et à laquelle seul Alioune Ndoye, qui s’est fait représenter par son adjoint, n’a pas pris part. Pour cause, convaincu qu’il ne saurait y avoir de dualité entre l’Etat et les Collectivités locales, Wade a promis de ne ménager aucun effort pour assister Khalifa Sall et ses camarades élus. C’est pourquoi, après que ces derniers lui ont présenté leur programme de gestion participative, en lui expliquant leur politique éducative, le pavage des rues, ainsi que leur électrification, Wade a été plus que positif. « L’Etat est beaucoup plus à même de réaliser certains de vos projets, et pour cette raison, il prendra en charge vos préoccupations qui nécessiteront des investissements lourds », a assuré le chef de l’Etat. Et refusant de s’arrêter en si bon chemin, Wade accède à la demande à lui formulée par ses hôtes du jour et qui concerne les deux hectares de terres restants dans le site de Cerf Volant. « Je vous céderai les deux hectares que vous avez demandés », a répondu Wade aux maires, qui lui ont demandé de leur laisser les 2 hectares qui restent du site abritant la Mosquée de Gouy Mouride.
Ces bonnes dispositions de Wade sont consécutives aux allocutions de Barthélémy Dias, Moussa Sy et Doudou Issa Niass. Il ne reste plus qu’à implorer le Ciel, pour que certains de ses collaborateurs ne torpillent pas les bonnes dispositions affichées par Wade.
Daouda THIAM
lasquotidien.info