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Wade sur les delestages: « Je ne peux plus dire aux Sénégalais de patienter »

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Me Wade n’a pas mâché ses mots lors de la rencontre du conseil des ministres hier, face aux délestages tous azimuts à l’origine avant-hier nuit d’une vraie guérilla urbaine. Affirmant qu’il ne peut plus dire aux Sénégalais de « patienter encore », car ils lui répondraient avoir « trop patienté », Me Wade, tout en exigeant des solutions à court terme, a carrément mis les pieds dans le plat. Il a ordonné qu’on mette fin aux « échéances » non respectées, concernant la fin des délestages, et aux promesses sans lendemain. Le ministre du Commerce a évoqué une baisse des prix du riz, de l’huile, du lait, du gaz et du sucre. Les nouveaux prix ont d’ailleurs été lus en conseil, mais le Sénégal va d’abord avertir les bailleurs, d’autant que l’Etat compte jouer sur la fiscalité pour casser les prix.

Ce sont des mots crus que le président de la République a lancés hier, lors de la rencontre du conseil des ministres. Exaspéré par les délestages et les fausses promesses, Wade n’a pas mis de gants pour dire ses vérités, après avoir écouté l’exposé du ministre de la Coopération internationale et de l’Energie, Karim Wade. Des sources autorisées précisent que Me Wade, a, commentant les « mesures » prises pour soulager les populations, demandé qu’on arrête de parler aux Sénégalais des mesures structurelles (issues des recommandations des audits), précisant qu’ils n’ont que faire de ça. Ces mesures peuvent faire l’objet d’explications devant le Parlement, selon le président de la République qui dit comprendre les frustrations des populations. « Je ne peux plus leur dire de patienter, elles me diront qu’elles l’ont assez fait », martèle Wade, même s’il dit ne jamais cautionner les casses après s’être désolé des manifestations tous azimuts qui ont éclaté dans la capitale avant-hier nuit.

Wade a ainsi demandé des solutions dans le court terme. À la question de savoir quand cette période de tension dans la fourniture énergétique va être réglée, une voix a répondu dans la salle : « Dans une semaine ». Le Président, dans tous ses états, a rétorqué que c’était trop vague, avant de lancer une autre flèche : « il faut dire la vérité aux Sénégalais. Ne donnez pas une échéance que vous ne pouvez pas respecter ». Il invite ainsi à cesser les promesses sans lendemain. Il a d’ailleurs donné des instructions pour que le Premier ministre, le ministre des Finances et celui de l’Energie se réunissent pour réfléchir sur les mesures à prendre. Car de l’exposé fait par Karim Wade, il ressort ce que « L’As » rapportait encore hier à savoir que la Senelec est à court d’argent, en plus de la panne de trois machines à la Centrale du Cap des Biches.

D’autre part, la baisse des prix denrées de première nécessité s’est aussi invitée à la rencontre. Des sources autorisées affirment que le ministre du Commerce a lu en conseil le nouveau barème des prix revus à la baisse concernant l’huile, le sucre, le riz, le gaz et le lait. Cependant, le Sénégal compte d’abord avertir les bailleurs de fonds avant de rendre effective la mesure, l’Etat comptant jouer sur les taxes pour casser les prix.

Cheikh Mbacké GUISSE

lasquotidien.sn

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