La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, stimulée par des indicateurs meilleurs qu’attendus et plutôt sereine quant au discours du président de la Banque centrale américaine (Fed), prévu vendredi.
Le Dow Jones a gagné 0,98%, à 33.291,78 points, l’indice Nasdaq, 1,67%, à 12.639,26 points, et l’indice élargi S&P 500, 1,41%, à 4.199,12 points.
Après une petite hausse la veille, Wall Street est parvenue à maintenir le cap grâce à une série de chiffres macroéconomiques bien accueillis par les investisseurs.
Le Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s’est ainsi un peu moins contracté que prévu au deuxième trimestre (-0,6% contre -0,9% annoncé initialement), et les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère baisse, sensiblement inférieures aux prévisions des économistes.
Par ailleurs, l’indice d’activité de l’antenne de la Fed à Kansas City a montré que, malgré une décélération, l’économie de la région était restée en expansion en août, alors qu’une contraction était anticipée.
« Les données ont été vraiment positives dans l’ensemble » ces derniers jours, a constaté Nick Reece, de Merk Investments.
Après une course folle qui avait vu le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans s’octroyer quasiment un demi-point en dix jours, le marché obligataire a fait une pause jeudi. Ce même taux de référence s’est légèrement détendu, à 3,02%, contre 3,10% la veille.
Après une crispation initiale, qui explique en bonne partie la mauvaise trajectoire de la Bourse en début de semaine, les investisseurs reprenaient leurs esprits et abordaient sans grande appréhension le discours de Jerome Powell, vendredi.
« Il ne va probablement rien dire d’inattendu », selon Nick Reece, « ce qui peut permettre au marché, soulagé, de prendre de l’élan. »
Wall Street attend du banquier central un discours ferme, qui maintienne la lutte contre l’inflation au centre du débat avec, en ligne de mire, de nouvelles hausses de taux pour calmer l’économie et la hausse des prix.
« Je ne pense pas que Powell ait envie de faire la Une » et de surprendre, a abondé Art Hogan, de B.Riley Wealth Management.
A la cote, les opérateurs ont réagi à la baisse des taux obligataires en plébiscitant les valeurs technologiques, très sensibles aux conditions de financement, essentielles pour financer leur croissance.
Amazon (+2,60%), Alphabet (+2,62%) ou Meta (+3,38%) ont ainsi brillé et fait abstraction d’une vague de résultats pour le moins mitigés de quelques vedettes du secteur.
Le spécialiste des cartes graphiques Nvidia (+4,01% à 179,13 dollars) a ainsi raté la cible dans les grandes largeurs au dernier trimestre et annoncé une prévision de chiffre d’affaires nettement inférieure aux anticipations, que le groupe a mis sur le compte d’un moindre appétit des clients dans certains secteurs, notamment les jeux vidéos.
Egalement plus prudent qu’attendu dans ses projections, revues à la baisse, le géant de la relation clients et de l’informatique à distance (cloud) Salesforce (-3,39% à 173,91 dollars) a invoqué aussi un ralentissement de la demande ainsi que des effets de change très défavorables.
A contre-courant, l’entreprise de gestion des données à distance (cloud) Snowflake s’est envolé (+23,07% à 196,28 dollars) grâce à un chiffre d’affaires meilleur que prévu et des perspectives saluées par les analystes.
Tesla a fait partie des rares géants du Nasdaq dans le rouge (-0,35% à 296,07 dollars), lors de sa première séance postérieure à la division par trois du nombre de ses actions, une opération visant à faire baisser leur prix unitaire et les rendre plus accessibles aux investisseurs individuels. Le cours est ainsi passé de près de 900 dollars l’unité à un peu moins de 300.
Le fabricant de vélos d’appartement et de tapis de course connectés Peloton chutait lourdement (-18,32% à 11,01 dollars), après avoir fait état d’un chiffre d’affaires en repli de 27%, nettement inférieur aux attentes, et annoncé s’attendre à une nouvelle fonte de ses revenus lors du trimestre en cours.
Les actions de sociétés chinoises cotées à New York ont paradé jeudi, alors qu’un accord serait proche, selon le Wall Street Journal, pour permettre qu’un régulateur américain valide l’audit de leurs comptes. Le blocage sur ce dossier faisait peser le risque d’une radiation de la cote de la plupart de ces entreprises à New York, notamment Alibaba (+7,97%), Pinduoduo (+12,44%) ou JD.com (+9,20%).
AFP