C’est fou ce que les circonstances peuvent changer un homme. Ecrivain à la plume rageusement anti-wadienne, le journaliste Abdou Latif Coulibaly a entretenu pendant très longtemps le mythe de l’objectivité journalistique pour ne pas dire de la neutralité éthique. Il a distribué des notes pendant près d’une quinzaine d’années à la classe politique, socialistes et libéraux réunis. Il a longtemps surfé sur une solide sympathie de l’opinion qui n’a jamais été avare en satisfecit en son encontre. Faut-il croire que Latif soignait son image pour le virage très surprenant qu’il vient de prendre. Ce week-end, e effet, le journaliste, ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, est entré en politique comme on plonge dans une piscine gelée. Soutien résolu de Niasse lors de la dernière présidentielle, Latif a choisi le parti du président Macky Sall pour son baptême du feu en politique. « Un homme bien » qui lui a fait l’honneur de faire de lui un ministre de la République (sic).
Tout ça donc pour ça ? Latif qui s’est toujours défini comme un « opposant de conscience » n’attendait donc que la bonne occasion pour sa promotion ? Et, pour entrer définitivement dans les grâces de son nouveau patron, plus personnes ne trouve… grâce aux hommes de l’enfant de Sokone. « Y’en a marre », le M23, les « Assises nationales » ? Des simples acteurs, comme bien d’autres, du combat démocratique qui est venu à bout du régime libéral. Pas de doute, le nouveau Latif est amnésique et opportuniste en diable, qui saura jouer à la perfection ce jeu de composition pour lequel les hommes politiques sont passés maîtres hors catégorie.
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