Invaincu pendant 15 ans, Yakhya Diop a touché le sol pour la première fois le 22 avril dernier devant Balla Gaye 2, au stade Demba Diop. Depuis, les commentaires vont bon train. Les amateurs épiloguent sur le titre de «Roi» des arènes. D’aucuns l’attribuent à son tombeur, Balla Gaye 2, d’autres à Eumeu Sène qui a signé la deuxième défaite du fils de Double Less.
Alors qu’en pense Yékini ?
«Ce titre n’intéresse que les adeptes de la polémique. Je n’ai jamais dit que je suis le «Roi» parce qu’on ne m’a jamais désigné officiellement «Roi» des arènes. C’est la presse qui me l’a attribué. En revanche, je reconnais m’avoir autoproclamé «Khalife général» des lutteurs. La seule distinction reçue de manière officielle fut le titre de Meilleur lutteur du cinquantenaire (décerné par l’Association nationale de la presse sportive, Anps). C’est la seule. Donc, il faudra attendre 50 ans pour me trouver un remplaçant», a fait savoir Yékini, hier, au micro de la Rts 1.
Le chef de file de l’écurie Ndakarou a aussi rappelé, aux bons souvenirs des Sénégalais, qu’il détient le record d’invincibilité. «15 ans sans défaite ! C’est une première. Cependant, je souhaitais quitter l’arène sans perdre, c’est pourquoi j’ai fait beaucoup de sacrifices pour atteindre ce niveau.»
Sa communication d’avant-combat, son défi lancé aux marabouts et son altercation avec Bécaye Mbaye de la 2Stv n’ont pas été occultés. «Je peux me tromper, dira-t-il, mais je n’ai fait de mal à personne et je ne demanderai pas pardon. En revanche, si les gens estiment que je me suis trompé, je peux le reconnaître et en tirer les leçons.» Leçon, Yékini en a aussi donné aux promoteurs et lutteurs engagés dans la bataille des cachets. «Le lutteur est libre d’avoir des prétentions financières. Les lutteurs de notre génération ont amené la lutte à un certain niveau, d’autres pensent pouvoir faire bouger les choses. Mais n’oublions pas que de son côté, le promoteur est libre, lui aussi, de fixer son prix. Donc, il faut se retrouver autour d’une table et discuter afin de trouver une solution.» La sagesse.
Saliou GACKOU
Source L’Observateur
