A en croire Youssouf Mbow, le Sénégal souffrirait d’une maladie nommée : « la crédibilité de la parole publique ». Et Abdoulaye Wade serait contaminé. Selon en effet le porte-parole des jeunesses libérales, si on regarde l’histoire d’Abdoulaye Wade, depuis son accession au pouvoir, il a passé tout son temps à dire et à se dédire.
« C’est d’abord le lycée Lamine Guèye, qu’il a voulu délocaliser, les gens ont manifesté, il a reculé. L’hôpital le Dantec pareil, les marchands ambulants aux temps de Pape Diop, il a aussi reculé face aux manifestations. Avec l’Asecna, la Senelec, il a aussi il a reculé. »
Pour Youssouf Mbow : « Le problème avec Wade qui est actuellement celui du Sénégal, c’est la crédibilité de la parole publique. Et c’est de cela que le Sénégal souffre. »
Le jeune socialiste démontre en effet que cette dernière reculade de Wade n’est pas nouvelle et ne surprend guère la population. Elle vient ainsi rallonger la liste des replis précédents du président de la république. Loin de croire aux promesses du président, d’allouer des terrains à la municipalité, Youssouf estime que Wade manœuvre et verse dans du dilatoire parce qu’ : « Il aime tellement les terrains qu’il fera autre chose que de les donner à la municipalité de Dakar ».
Pour donner une explication au comportement du président, M. Mbow ne cherche pas loin et martèle : « Il a tenté de déstabiliser, il a senti que la population dakaroise ne voulait pas qu’on déstabilise leur maire, à partir de ce moment il recule et cherche la porte de sortie. »
« Wade fait des déclarations à l’emporte pièces en fonction de ses humeurs »
Face à de tels agissements, le porte parole des jeunesses socialistes estime que le chef de l’Etat : « Soit il n’écoute pas ses conseillers, soit il n’est pas conseillé du tout. » Pour lui, c’est cela qui fait qu’il y a un problème terrible de gouvernance et de crédibilité. S’insurgeant contre l’attitude fréquente de Wade à promettre des choses, il lance : « Un homme d’Etat, un président de la république de surcroit avant qu’il n’ouvre la bouche, il doit quarante cinq mille fois remuer la langue. » Chose que le président ne fait pas, s’est désolé le camarade de parti de Barthélémy Dias.
C’est pourquoi, ajoute t-il A. Wade fait : « Des déclarations à l’emporte pièce, en fonction de ses humeurs. » Conséquence, renchérit l’interviewé, la république en porte un sacré coup, les institutions sont dévaluées, sous évaluées mais surtout dévalorisées. « A partir de ce moment c’est le Sénégal qui en pâtit et je dis que c’est bien dommage, le peuple ne le mérite pas », s’est désolé M. Mbow.
D’ailleurs, c’est pourquoi, d’après le jeune socialiste, le prochain président de la république du Sénégal, aura du pain sur la planche. Et la première chose qu’il fera, sera de restaurer la république, pour que la parole publique puisse avoir beaucoup de crédibilité mais surtout, qu’elle puisse retrouver toute l’autorité et la solennité que la république exige.
« Au Pds, il n y a qu’un seul homme avec ses caprices et ses humeurs »
Mbow affirme que la gestion du pays est à l’image de celle du parti démocratique sénégalais qui est : « Une formation politique en désordre, qui vit dans le désordre, qui se maintient dans le désordre et qui se nourrit de désordre. C’est malheureusement ça le Pds. C’est une formation qui n’a jamais su s’organiser. »
D’ailleurs explique t-il « c’est dans la psychologie de ceux qui composent le Pds. Ce sont des gens qui réfléchissent en terme d’Abdoulaye Wade, en terme de ce qu’il veut entendre et non pas, de ce qui doit être. Lorsque dans une formation politique, on en vient à ériger le copinage en mode de gestion, je crois que cette formation politique est aux antipodes des formations politiques modernes qui doivent avoir comme crédo la démocratie de l’autre. »
M. Mbow pense qu’au Pds, c’est le culte du chef qui règne en maître : « Au Pds ce n’est pas le respect de l’autre mais c’est le respect du chef, parce qu’ils parlent de constante, en te disant que la seule constante, c’est Abdoulaye Wade. Ce n’est pas cela le leitmotiv de la politique, on ne parle pas de personnes mais on parle plutôt d’idéaux. Au Pds il n’y a pas d’idéal, il n y a pas d’idéologie, il n y a pas d’orientation, il n y a pas de vision, ni de philosophie. Mais il n y a qu’un seul homme avec ses caprices, ses humeurs. C’est ainsi à partir de ce qu’il veut que les gens font de la politique. »
A partir de ce moment, Youssouf Mbow estime qu’il n’y peut y avoir que du désordre. Et il ne pense pas qu’une telle formation politique, pourrait être aux commandes du Sénégal et impulser une véritable politique de développement. « Je suis très sceptique par rapport à ça. Je sais que les sénégalais commence à se réveiller et commence, à savoir que le Pds n’est pas l’avenir. »
Nettali.net
