spot_img

Zahra Iyane Thiam Diop, secrétaire général de l’Uds/ Innovation: « Je pourrais être candidate en 2012 si… »

Date:

Faire la politique autrement en innovant. C’est l’ambition de Zahra Iyane Thiam Diop, secrétaire général de l’Union pour le développement du Sénégal/Innovation (Uds). Dans cet entretien, Mme Diop, par ailleurs présidente de commission au Conseil régional de Dakar, revient sur l’actualité dans son parti, mais aussi au sein de Bennoo siggil Senegaal (Bss). Elle soutient qu’il n’y a pas de « tassaro » (dispersion) à Bss qui, selon elle, prendra le temps nécessaire pour consolider son unité.

Mme Diop, il y a de cela deux ans que vous avez lancé votre parti. Comment se porte-t-il aujourd’hui ?

Oui comme vous le dites, il y a deux ans que nous avons lancé l’Union pour le développement du Sénégal/Innovation (Uds/Innovation). C’est une formation qui se porte très bien dans la mesure où nous atteignons petit à petit les objectifs que nous nous sommes fixés. Le premier objectif était de voir comment faire pour quadriller le territoire national avant d’aller vers la diaspora. Présentement, l’Uds est présente dans 9 régions du Sénégal et nous nous attelons à couvrir l’ensemble du pays. C’est un parti auquel les gens adhèrent de jour en jour. Après cette phase, c’est de mettre en place un projet de société qui puisse répondre aux préoccupations des Sénégalais. Lors des locales de 2009, notre parti a eu environ une dizaine de conseillers sous la bannière de Bss dans les conseils régionaux et municipaux à Dakar, Kolda et Thiès.

Quel est le projet de société que vous proposez au Sénégalais et l‘innovation que vous apportez ?

Innovation parce que nous concevons la politique comme une action très noble. Ce qui est contraire à ce que nous vivons actuellement.

Quand vous allez vers les populations, la première remarque qu’elles vous font est que vous vous lancez non seulement dans une marre à crocodiles, mais aussi vous risquez d’entacher votre propre personne et tout ce qui est aux alentours. Parce que d’aucuns pensent que la politique est l’apanage des personnes qui font des promesses qu’elles ne respectent pas et qui se servent des gens. Mais nous, nous ne la concevons pas ainsi. Nous la concevons comme le fait de se sacrifier pour un idéal. Certes, il y a beaucoup de chemins à faire, mais nous nous y attelons. Et la première innovation que nous voulons, c’est faire la politique autrement. C’est d’ailleurs le sens de notre slogan : « une nouvelle vision, une autre façon ». Nous voulons une politique où l’on s’engage pour l’intérêt général. Parce que forcément l’intérêt personnel se retrouve dans le général.

Depuis quand êtes-vous à Bennoo ?

Nous sommes membres fondateurs de Bss dans la mesure où Bennoo est née de la fusion de deux structures. Il y a l’Initiative citoyenne pour la république Bennoo wallu askanwi et le Front siggil Sénégal. La jonction entre les deux a donné naissance à Bss. C’était l’union des forces qui pouvaient nous amener à ce que nous voulions, c’est-à-dire un meilleur devenir pour le Sénégal.

Lors du lancement de votre parti en 2008, vous aviez dit que vous ne vous alignerez ni dans la mouvance présidentielle ni dans la coalition de l’opposition. Qu’est-ce qui explique ce revirement ?

Je ne dirai pas que c’est un revirement. Lors du lancement officiel du parti, la question nous avait été posée de savoir si nous faisons partie de la mouvance présidentielle ou de l’opposition. En ce temps, nous avons dit que nous ne faisons partie d’aucun camp, mais nous avions précisé que nous sommes prêts à aller avec des gens qui ne se soucieraient que de l’intérêt du peuple sénégalais. Je pense que nous restons toujours dans cette constance. Et lorsque nous avions mis en place l’initiative citoyenne pour la République, c’était pour un autre pôle, une nouvelle alternance où ce serait effectivement des valeurs qui seraient mises en avant. Nous sommes toujours dans cette lancée. Evidemment, les stratégies impliquent que l’on puisse voir le meilleur moyen d’y accéder. Parce qu’il ne sert à rien de l’affirmer, il faut aussi s’y atteler. C’est ce que nous faisons dans le cadre de Bss. Je pense que les Sénégalais verront comme moi que Bss est un bien national. Ce sont les populations qui l’ont légitimé en 2009, ce sont elles qui continuent encore à le faire, car elles se retrouvent dans nos objectifs.

On parle actuellement de « tassaro » (dispersion) à Bss. Vous n’êtes pas d’avis comme certains observateurs que la candidature unique est impossible dans votre coalition ?

Pour certains, c’est du « tassaro ». Pour nous les acteurs et qui vivons la chose, nous ne pensons pas que c’est du « tassaro ». Nous sommes en train de mettre toutes les conditions possibles pour une unité solide. Car il ne sert à rien d’avoir un semblant d’unité et qu’au finish on court tout droit vers le chaos. Tel n’est pas le cas. On prendra le temps nécessaire pour nous cimenter. Mais, pour cela, ce sera très difficile, on ne s’en cache pas, car rappelez-vous que Bss est une coalition de plus de 30 partis politiques. Et l’ambition de tout parti est de concourir au suffrage des Sénégalais. Donc, forcément, il y aura des ambitions qui s’entrechoqueront. Mais je pense que notre grandeur sortira du fait que nous puissions trouver un consensus qui puisse être idéal pour l’ensemble des acteurs. Je dis pour l’ensemble des acteurs parce que ce n’est pas seulement Bss qui est acteur. Il y a aussi la population qui a un rôle à jouer dans cette recherche de solidarité et d’union. Par rapport à la candidature unique, je voudrais faire une précision. Pour les gens, pour que Bss soit Bennoo (Ndlr : unité), il faut nécessairement un seul candidat. Or tel n’est pas le cas.

Bss est, d’abord et avant tout, une union de lutte, de combat. Maintenant, la question est de savoir comment porter cette union pour un des combats, puisqu’il y en a plusieurs. Il faut donc choisir une stratégie pour chacune des ces luttes. Pour ce qui est de la conquête du pouvoir, quelle sera la meilleure stratégie pour Bss. C’est ce que nous sommes en train d’étudier. S’il s’agira d’avoir un candidat unique, j’en suis sûre que notre coalition est composée de personnes responsables qui ont eu à faire leurs preuves dans ce pays pour savoir qu’il faut nécessairement une candidature unique. Mais s’il faut plusieurs candidats, nous prendrons toutes nos responsabilités. Parce que ce qui nous intéresse avant tout, c’est de répondre aux aspirations de la population.

Au cas où Bss ne parviendra pas à avoir un candidat unique, serez vous candidate ?

Comme je vous l’ais dit au début, toute formation politique a l’ambition de concourir au suffrage des Sénégalais. Pour rester dans cette logique, ce serait quelque chose d’envisageable. Mais devant chaque situation, il y a une posture à mener. Actuellement, pour cette situation, ce sont des conditions de vie extrêmement difficiles que mènent les Sénégalais.

Actuellement, on peut rester 24 heures sans électricité, sans compter le coût élevé de la vie. Forcément, il y a des priorités à faire. Et pour, nous les priorités, c’est de voir comment ensemble trouver des solutions à ces difficultés. Maintenant, pour une candidature, pour moi, seul Dieu sait. Parce que pour rester dans les normes de ce que nous impose notre formation, ce sont les instances qui décideront. Et au-delà, je crois que d’ici à 2012, il y a encore du temps et nous attendrons le moment venu pour nous prononcer par courtoisie pour les formations avec lesquelles nous travaillons à nous solidifier et à trouver une solution bénéfique à tout le monde.

Vous êtes, avec Marième Wane Ly du Parena, les seules femmes chefs de partis. Est-ce facile de concilier les deux ?

J’irais, au-delà du simple fait d’être chef de parti : il est tout aussi difficile d’être femme au travail, ou tout simplement une personne qui vit à l’heure actuelle. Ce n’est pas une question d’être une femme ou de ne pas l’être. Il faut les compétences pour accomplir les charges pour lesquelles on est élu. C’est vrai qu’il est rare de voir des femmes chefs de parti, mais je crois que l’essentiel, c’est de savoir bien s’organiser, savoir là où on va et d’être responsable des ses actes.

lesoleil.sn

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Malika : Diary Sow, âgée de 12 ans, présumée voilée et retrouvée morte dans des conditions atroces

XALIMANEWS-Tragédie à Malika : une jeune fille prénommée Diary...

Le Nigeria met en garde ses voyageurs à destination de l’Australie contre un risque de « discrimination »

XALIMANEWS-Le Nigeria répond aux préoccupations soulevées par un avertissement...

Diomaye en guerre contre la corruption 

XALIMANEWS: L’adresse à la nation du 31 décembre a...

Moyen-Orient : l’Autorité palestinienne suspend la diffusion de la chaîne qatarie Al Jazeera

XALIMANEWS-La chaîne qatarie Al Jazeera a vivement réagi jeudi...