S’il y a un quartier qui souffre le plus des inondations et des eaux usées et stagnantes dans la commune de Ziguinchor, c’est celui de Belfort. Ici, tous les ingrédients d’une explosion épidémique sont aujourd’hui réunis du fait des eaux usées et stagnantes. De quoi pousser les populations à exprimer leur courroux, ce dimanche, pour obliger les autorités municipales à respecter leurs engagements. La particularité de Belfort par rapport aux autres quartiers de la commune de Ziguinchor, c’est qu’il n’y a pas de rues, d’allées, de secteurs où les eaux ne stagnent. Une situation occasionnée par le délabrement total du canal d’évacuation des eaux. Et pendant l’hivernage, il n’y a pas une seule habitation qui échappe au ruissellement des eaux de pluie. Conséquences : la quasi-totalité des maisons sont inondées pendant cette période. Et dans le sous-quartier de Belfort Crapaud, les eaux usées et stagnantes mêlées aux ordures ménagères s’imposent au décor douze mois sur douze. Des eaux usées qui font le lit des moustiques qui se manifestent même en plein jour, et qui favorisent la prolifération de maladies telles le paludisme, la diarrhée, le choléra, etc. «Nous avons enregistré dans ce quartier de Belfort Crapaud trois morts occasionnées par le choléra», soutient la responsable des femmes, Barthe Sall. Laquelle n’a pas manqué à cet effet et face à la presse, de rappeler au maire de Ziguinchor les engagements pris lors de son passage dans ce quartier le 23 avril dernier. «Abdoulaye Baldé en visite ici avait pris l’engagement, ce jour-là, de nous envoyer un ingénieur dans la semaine pour faire l’état des lieux de notre quartier. Mais voilà que six mois se sont écoulés et nous n’avons vu personne jusque-là», soutient sous le coup de la colère la responsable des femmes. Et pour le Secrétaire général de l’association mise en place à cet effet par les populations pour revendiquer leurs droits, il urge pour les autorités municipales de réhabiliter le canal d’évacuation des eaux pour amoindrir la souffrance des populations de Belfort fortement affectées par le phénomène des inondations.
«Il y a un problème d’accès au dispensaire de Belfort, pourtant très sollicité par les populations à cause des eaux stagnantes et l’impraticabilité des voies d’accès. On éprouve d’énormes difficultés à y évacuer nos malades», soutient Gérard Nalane. Qui déplore au passage le taux très élevé des malades de paludisme à Belfort. «Nous allons crier et manifester notre raz-le-bol, car les autres quartiers qui ont bénéficié d’un programme de voierie n’ont pas plus de droits que nous», a-t-il ajouté.
En attendant, ce sont des populations très en colère contre l’équipe municipale qui ont décidé de prendre dorénavant leurs responsabilités pour faire entendre leur voix et revendiquer leurs droits qui passent, selon elles, par un vaste programme d’assainissement et de voierie. Et ce, pour vivre mieux et bien, disent-elles.