Date:

Macky Sall est formel. En cas de vacance du pouvoir, c’est le président de l’Assemblée nationale qui assure la suppléance du chef de l’Etat. Ramant ainsi à contre courant de certains de ses alliés de Bokk Yaakaar qui préconisent, dans des sorties médiatiques, une démarche consensuelle pour régler la question de la suppléance en cas de vacance du pouvoir, le président de la République s’inscrit dans l’esprit et la lettre de la Constitution pour montrer du doigt, en cas d’empêchement, son intérimaire et non son … « dauphin constitutionnel ». Un terme d’ailleurs galvaudé par la presse, selon le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall, puisque le suppléant en question ne termine pas le mandat en cours du président de la République, en cas d’indisponibilité de ce dernier. Tout au plus, il n’assure qu’un intérim de 90 jours avant… d’organiser des élections générales auxquelles il ne participe pas.

La suppression de la chambre haute du Parlement à peine évoquée par Macky Sall, afin de mobiliser des fonds pour la prise en charge des inondations, qu’une polémique enfle sur la suppléance du chef de l’Etat, en cas de vacance du pouvoir. Il n’empêche : le président de la République n’a pas laissé longtemps prospéré les débats et autre amalgame sur l’identité dudit suppléant, avec la dissolution programmée du Sénat.

Selon Macky Sall qui se prononçait en marge d’une visite inopinée auprès des sinistrés, durant la soirée de jeudi à vendredi, c’est le président de l’Assemblée nationale qui assure l’intérim du chef de l’Etat, en cas d’indisponibilité de ce dernier. Prenant par là le contrepied de certains acteurs politiques ou médiatiques qui supputaient sur l’identité dudit suppléant, le président de la République a clairement établi qu’avec la suppression imminente du Sénat, c’est la chambre basse du Parlement qui sera la deuxième institution de l’Etat. La question de la suppléance du pouvoir ne serait ainsi pas réglée dans le cadre d’un cadre consensuel, comme supputé par certains des alliés du président de l’Apr au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar.

A l’instar de Moussa Sarr, le porte-parole de la Ld, et Maguette Thiam, leader du Pit. Au contraire, Macky Sall préfère s’inscrire dans une logique constitutionnelle pour « désigner » la personnalité en charge d’assurer l’intérim du chef de l’Etat, en cas de vacance du pouvoir. Un intérim et non une succession du président de la République. Nonobstant la nécessaire procédure de modification de l’article 39 de la Constitution pour faire désormais du président de l’Assemblée la deuxième personnalité de l’Etat, comme le précise le Pr de droit et constitutionnaliste Babacar Guèye, la sortie de Macky Sall a le mérite de clarifier la question récurrente du « dauphin constitutionnel » au sein de l’opinion publique. Une question qui a obnubilé, durant tout le règne libéral, les Sénégalais avec la volonté prêtée au Président sortant Abdoulaye Wade de faire de son fils Karim Wade son « dauphin constitutionnel ». Surtout avec le fameux projet de loi sur le ticket présidentiel du 23 juin 2011.
AMALGAME AUTOUR DU «DAUPHIN CONSTITUTIONNEL»

Cette problématique du « dauphin constitutionnel » dans l’architecture institutionnelle née de la Constitution de 2001 est galvaudée, note en fait le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall. La personnalité de l’Etat chargée de la suppléance du chef de l’Etat, en cas d’indisponibilité de ce dernier, n’assure qu’un intérim. Et de préciser : « Ce n’est pas vraiment un dauphin parce que le dauphin est celui qui remplace et qui est chargé de terminer le mandat ».

Convoquant alors l’histoire institutionnelle du Sénégal, le constitutionnaliste rappelle que le terme de « dauphin constitutionnel » ne peut être appliqué qu’à Abdou Diouf (grâce à la modification de la loi constitutionnelle du 6 avril 1976-ndlr). Ancien premier ministre du Sénégal, celui-ci avait terminé le mandat du Président Léopold Sédar Senghor, après la démission de celui-ci en 1981. Le mandat présidentiel bouclé en 1983, Abdou Diouf avait renouvelé son bail avec la magistrature suprême, auprès des suffragants sénégalais.

Mais, à la différence du Ghana dont le vice-président est un dauphin, le constitutionnaliste précise qu’on ne peut plus parler de « dauphin constitutionnel » au Sénégal. La raison est simple. En cas de vacance du pouvoir, c’est le président de l’Assemblée nationale qui assure la suppléance pendant une période ne pouvant pas excéder plus de 90 jours. Cette suppléance ne serait, en fin de compte, qu’un intérim pour le chef de la chambre basse du Parlement. Il ne s’agit donc nullement de « dauphin constitutionnel », atteste Ismaïla Madior Fall avant de déplorer l’amalgame entretenu, au niveau des médias, autour de cette question de la vacance du pouvoir.« C’est un peu exagéré que la presse parle de dauphin» dans ce cas d’espèce, établit le constitutionnaliste qui recadre par là le débat poussant à dire que Macky Sall ferait de Moustapha Niasse son «dauphin constitutionnel». A l’issue de cet intérim consécutif à la vacance du pouvoir d’ailleurs, note-t-on, des élections générales sont organisées pour désigner un nouveau Président de la république. Des joutes auxquelles l’actuel suppléant du chef de l’Etat ne peut pas participer.

sudonline.sn

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

VOUS AVEZ DIT PARTAGE DU GÂTEAU ?

Ce charmant pays est assurément à nul autre pareil...

Grave accident à Koungheul : 9 morts et 51 blessés

XALIMANEWS- Un accident d'une extrême brutalité s'est produit près...

Tragédie à Koungheul : 13 morts dans un accident de la route

XALIMANES-Un accident tragique de la route survenu à Koungheul...