4e édition de la fête internationale du livre de St Louis: le Pr Alpha Sy s’ouvre à Xalima.com au nom du comité d’organisation.

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Première, deuxième, troisième et bientôt quatrième édition ! Tout en saluant cette régularité, M.  Le président du Comité de pilotage, ne risquez- vous  pas de verser dans la routine ?

Merci pour votre  intérêt constant  porté à nos activités culturelles.  Le retour du même et son corollaire, à savoir la routine, ne relève que de l’ordre d’une approche tout à fait empirique de nos différentes Fêtes du livre. Même  si le risque est dans le domaine du possible, nous le jugulons  en nous efforçant de nous installer certes dans le même événement, mais avec des défis toujours nouveaux et des innovations majeures qui nous éloignent  du rituel.

Parlez-nous  alors des défis les plus importants pour cette quatrième édition ?

Le premier a été le pari de maintenir le projet d’une organisation de qualité alors que, suite à l’entrée en vigueur  de l’Acte trois de la décentralisation nous avons perdu notre principal bailleur de fonds. Pour rappel, le CEPS a eu l’honneur d’avoir  signé l’acte inaugural de la convention culturelle ayant lié la région Nord- Pas- de Calais et la région de Saint-Louis.  Ce partenariat avait permis une coopération culturelle des plus fécondes entre l’Association Colère du Présent et notre Cercle.  Je vous renvoie au Livre en fête édité par l’Harmattan et dans lequel en plus d’avoir cédé la parole à nos honorables invités et pairs  écrivains,  nous  retraçons notre cheminement avec Colères du Présent, véritable modèle de coopération Sud /Nord.

alpha sy

Mais quand même vous avez  dû vous rattraper avec l’appui de la  Délégation générale de la Francophonie ?

Hélas non ! Le Président du CEPS avait pris le soin de déposer un dossier en bonne et due forme. Le Directeur de la Francophonie  avait  demandé quelques compléments avant de revenir pour nous signifier que notre requête était irrecevable du fait que notre activité  était programmée au lendemain de la  tenue du Sommet  des Chefs d’Etat. Il est évident que si nous avions reçu cette information à temps, nous aurions changé la date de notre  rencontre. Et j’avais saisi à cet effet le Président du Comité scientifique, très sensible à notre requête ne pouvait tout de même que confirmer cette disposition générale, donc valable pour tous.

Et maintenant où comptez-vous trouver l’argent, le nerf de la guerre ?

Nous avons recentré nos actions en  cherchant à sensibiliser nos autorités communale, départementale  et ministérielle sur les énormes enjeux de la Fête du livre pour l’école, pour la formation de  nos compatriotes, pour la culture et le tourisme. Et nous sommes très optimistes quant à  la volonté des différents responsables à nous accompagner. Pour preuve, en plus des différentes séances de travail, Monsieur  Le Maire de la ville, par ailleurs Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Mansour Faye, malgré un agenda chargé, a honoré de sa présence la cérémonie de lancement de la Fête Internationale du livre, organisée exceptionnellement à Dakar le 26 novembre dernier. Autre présence des plus significatives, celle du Président du  tout nouveau Conseil départemental, Maître Moustapha Mbaye.

 

Il s’agit d’espérer que ces nouvelles autorités   ne  feront pas moins que Cheikh Bamba Dièye. C’est le moment de lui exprimer notre profonde gratitude pour l’engagement dont il a eu à faire montre auprès des écrivains de Saint-Louis. Il m’en souvient, particulièrement, que son équipe, avec à sa tête la Secrétaire générale Nafi Ba Diagne,  et grâce au concours de Amadou Diaw, à l’époque à Président du Comité d’organisation de la commémoration des 350 ans de Saint-Louis, avait sauvé de justesse la Fête du livre, menacée par le Fesman. Le fait que, pour la première fois, un Maire de Saint-Louis achète  des livres dans une cérémonie de lancement donne des raisons d’espérer que les fruits tiendront les promesses des fleurs.

Il s’y ajoute l’engagement particulier du ministère de  la culture et de la communication. En l’occurrence, nous sommes accompagnés par le Directeur du  Livre et de la Lecture, Monsieur Ibrahima Lô, qui   n’agit pas seulement comme fonctionnaire avisé, mais s’investit en véritable militant de la culture. Pour l’avoir régulièrement rencontré dans le cadre des activités de la Communauté Africaine de Culture, je suis à même d’attester qu’il s’inscrit dans la même dynamique que ses prédécesseurs que sont, selon l’ordre chronologique Messieurs Sahite Samb, Abou Mbow, et Madame Mariama Bengue Ndoye.

Ce partenariat avec le ministère de la culture trouve son prolongement « naturel » avec l’engagement, à nos côtés, de Monsieur Moustapha Ndiaye Directeur du Centre Culturel Régional Abdel Kader Fall et tous ses collaborateurs qui  se considèrent, à la limite, comme membres à part entière du CEPS.

Par ailleurs, même si nous avons,   jusqu’ici, du mal à rencontrer le Ministre de l’Education nationale, nous avons tout de même le soutien systématique  de l’Inspecteur d’Académie de Saint-Louis, Monsieur Boubacar Sow. Nous sortons d’une rencontre des plus fructueuses dont l’objectif est de voir comment créer les conditions optimales de réussite de cette Fête du Livre dont il a fini de prendre la juste mesure.

Ce n’est pas tout.  Le Recteur de l’Université Gaston Berger, Pr. Baydalla Kane, a instruit un comité composé de l’UFR Civilisation Religion, Art et Communication, du Centre de Recherches et de Documentation du Sénégal et de la  Bibliothèque Universitaire, pour une participation de qualité de l’UGB à cette prochaine édition  de la Fête du Livre.

Le dernier mais pas le moindre,  l’Institut français, avec lequel notre partenariat est relancé, s’est bien généreusement impliqué, tant au niveau de la conception qu’à celui  de la matérialisation des projets. C’est le lieu de saluer ici le sens de l’initiative de toute l’équipe sous la direction de Monsieur Thierry Dessolais, qui  a eu l’amabilité de baptiser le parvis  de l’Institut  du nom de notre regretté Charles Camara. En plus  de nous avoir offert l’espace pour des séances de conte et d’animation, il va héberger les étudiants maliens conviés exceptionnellement à cette édition.

Pour quoi avoir choisi de lancer cette édition à Dakar ? Ne risquez-vous pas de   frustrer les Saint-louisiens ?

Il s’agit d’un lancement et non d’une ouverture. Y a nuance, voire différence. Il s’y ajoute que nous ne sommes pas des autonomistes encore moins des indépendantistes. Donc, décentraliser ne veut nullement  dire ignorer Dakar, la capitale. Etant note capitale, cette ville nous permet une certaine visibilité pour favoriser le contact avec  des amis du livre. Mais aussi la communauté saint-louisienne de Dakar a beaucoup apprécié  « ce transfert » de quelques heures de la vie culturelle saint-louisienne à Dakar. Pour preuve,  de cette cérémonie est né le projet consistant à venir, autant que  faire se peut, organiser des activités culturelles à Dakar au profit  de ceux qui aiment Saint-Louis mais qui, pour diverses raisons ont du mal, à parcourir les 270 km qui les séparent de la ville de leur cœur. Dans un prochain avenir nous verrons comment amener Saint-Louis à Dakar, à Mbour, à Ziguinchor et, pourquoi pas à Nouakchott, à Abidjan ?

Mais l’absence de moyens, du moins leur réduction drastique, n’a-t-elle  pas impacté sur le profil des invités ?

Relativement si on doit raisonner en termes de compétences qui viendraient d’ailleurs pour s’ajouter aux nôtres ! De fait, nous  n’aurons pas, pour cette année, nos amis  de la France, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Mais, nos invités mauritaniens et maliens vont apporter leur précieux concours pour relever le défi de la qualité. En l’occurrence,  nous allons recevoir 25 Maliens dont 22 étudiants et trois critiques et professeurs de l’Université de Bamako. Ces étudiants ont travaillé sur  Riwaan et Le Baobab fou de Ken Bugul. Ces deux ouvrages  ont été mis en scène dans un sketch qui sera joué à plusieurs sites et écoles. Ces invités vont rejoindre les participants  sénégalais, dont, entre autres, Marouba Fall, Tafsir Ndické Dièye, Mame Younouss Dieng, Yacine Bodian, Diéynaba Guèye, Fatou Yelly Wardini, Annie Coly, Ely Charles Moreau, Colonel Momar Guèye, Mamadou Samb, Mously Diakhaté etc. Vont aussi prendre part  à ce banquet culturel du Nord des représentants du Club des Ecrivains de Tambacounda,  avec notamment Messieurs Saloum Diakhaté et Maké Dagnoko.

Vous parliez d’innovations, pouvez vous être plus précis ?

En plus de la nouvelle démarche vers les autorités, l’innovation est perceptible dans la préparation de la venue de l’échange avec les auteurs par une lecture de quelques ouvrages par des élèves et aussi des étudiants de l’Université Gaston Berger. Evidemment,  nous ne pourrions pas le faire pour tous,  mais des face à face auront  lieu avec Mame Younouss Dieng, Marouba Fall et Ken Bugul. Soit dit en passant,  nous prolongeons dans ce cas précis le travail de la CACSEN qui avait offert des livres à l’occasion de la Caravane culturelle Paroles de femmes de Madame de Sévigné à Ken Bugul. Une autre innovation : donner  leur  part de la Fête du livre à ces hommes et femmes qui, pour n’avoir pas été à l’école française, n’en ont pas moins quelque chose à dire. Dans cette perspective, nous allons mettre à profit l’expertise de Monsieur Thierno Seydou Ndiaye des célèbres éditions Papyrus, de Madame Younouss  Dieng, auteure d’un roman en wolof, Awabi et de Ramatoulaye Gningue qui nous vient de  Tcheytou, terroir où repose notre illustre compatriote Cheikh Anta Diop.

Le mot de la fin ?

C’est d’abord un appel pour appuyer nos activités qui s’inscrivent dans le cadre de l’action-remédiation. Si tout le monde a décrié la faiblesse de niveau des élèves,  il incombe à tous, parents d’élèves,  étudiants et enseignants de valider  notre réponse à cette question. Lancer aussi un appel à nos sœurs qui souvent gèrent les cadeaux à l’occasion des fêtes de fin d’années de saisir cette opportunité pour acheter à moindres frais des ouvrages, en lieu et place des gadgets et des pistolets en caoutchouc, destinés aux enfants.  La Fête du livre ambitionne de développer la culture du livre, lequel  peut être utilisé indépendamment de l’âge et du sexe. En outre, remercier aussi tous les partenaires traditionnels du CEPS, au nombre desquels  tous les hôteliers, tous les journalistes  et Mme Awa Touré, une amie du livre et du CEPS.

Vous apprendre  que cette année, le prix du CEPS, décerné à une personnalité qui aura, d’une façon ou d’une autre, contribué au rayonnement culturel de Saint-Louis est attribué à Monsieur Abdoul Hadir Aïdara, ancien Directeur du CRDS dont le rôle a été remarquable dans le classement de la ville de Saint-Louis au patrimoine mondial de l’humanité.

Enfin, remercier, au nom du CEPS, Xalima.com pour l’intérêt porté à la culture, en général et à nos activités à Saint-Louis, en particulier ! Chaque édition, Xalima est là, avec nous pour nous aider à pieux partager, avec les populations, l’amour du livre et de la lecture.

Xalima.com

 

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