APR – Querelles de positionnement en vue des Locales : Lô veut noyer Mor Ngom

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La bataille pour le contrôle de l’Apr dans la région de Diourbel fait rage et oppose deux proches du chef de l’Etat. Moustapha Cissé Lô et Mor Ngom. Un avant goût du contrôle de la région et de ses collectivités.
Le tonitruant vice-président de l’Assemblée nationale veut la peau du directeur de Cabinet du chef de l’Etat. Cette attitude de Moustapha Cissé Lô n’est pas nouvelle. Déjà en 2012, lors de la 9ème édition du Thiant annuel qu’il dédie à Serigne Saliou Mbacké, le député avait violement chargé Mor Ngom. «Il me semble que ceux qui veulent aider le parti à se massifier, à se structurer, on veut les tuer. Comment on peut concocter des complots dans le département de Mbacké contre Moustapha Cissé Lô. Et tout ceci est alimenté depuis le palais de la République». L’accu­sa­tion est subtile et grave, mais n’a qu’une seule cible : celui qui, après avoir occupé le puissant ministère des Infrastructures est aujourd’hui le directeur de Cabinet du Président, son homme de confiance donc.

Mor Ngom, «homme du Président»
Cissé Lô ne mâche pas ses mots : «Je le dis haut et fort, il y a des hommes qui entourent Macky Sall, au premier rang desquels Mor Ngom. Depuis qu’il est aux côtés du Président, il est en train de comploter avec des gens qui ne représentent absolument rien dans le département de Mbacké pour placer des crocs-en-jambe, je ne vais pas l’accepter». C’est tout lâché. Le député mesure ce qu’une telle proximité et une telle influence d’un «homme du Président» peut avoir comme résultats auprès des électeurs. Surtout qu’il s’agit là pour Mor Ngom, qui ne cache pas ses ambitions, de se construire un bon grenier pour dompter le «lion» Cissé Lô qui rugit dans Mbacké et ses alentours. Il pousse son inquiétude et dit : «Avant notre accession au pouvoir, Mor (Ngom) n’osait pas s’adresser à moi. Aujourd’hui, du fait de certains privilèges, il se permet de me combattre et, de surcroît dans ma base politique. C’est pour cela que j’attire l’attention du Président pour qu’il prenne les devants avant qu’il ne soit trop tard. En tout cas, je me battrai jusqu’au bout contre cet homme incrédule et sans vergogne et tous ceux qui le soutiennent dans cette entreprise».

Le contrôle de Diourbel
De quelle entreprise parle-t-il ? Le 2ème vice président de l’As­semblée nationale est en fait jaloux de son fief. «Mor Ngom n’habite pas Touba, s’il veut une base politique, il n’a qu’à aller à Ndan­galma d’où il est originaire. Je suis le coordonnateur départemental de l’Apr, tous doivent passer par moi ou je casse cette nomination», avait conclu Cissé Lô le 1er décembre 2012. Huit mois après, l’ex-ministre conseiller spécial du président de la République revient à la charge lors d’une rencontre le 10 juillet. Il lançait : «Moi, je demande à ce qu’il quitte la Présidence parce qu’il n’est pas en train de faire du bon travail. Il ne travaille pas pour l’intérêt du parti. Il est dans des lobbies et ça, le président de la République doit le savoir. Il fait tout pour que ni Seydou Guèye, secrétaire général du gouvernement, ni Thierno Alassane Sall, président des cadres de l’Apr, encore moins Diène Farba Sarr et d’autres, ne puissent voir le chef de l’Etat.» L’autre crainte de Cissé Lô, c’est l’arme de l’argent. Pour un «surveillant» des fonds politiques, il y a de quoi s’en méfier. «Tous ceux qui ne veulent pas se ranger derrière moi, n’ont qu’à aller voir Mor Ngom. Il n’avait pas d’argent. Aujourd’hui, il est proche du chef de l’Etat et peut utiliser les fonds politiques pour faire des activités dans son département miné par des querelles avec les Cheikh Ndiaye, Ousmane Ndiaye, Pape Mbodji».

Affaire Abdou Lahat Mbacké
Ces sorties intempestives de Moustapha Cissé Lô s’expliquent en partie par le fait qu’il ne voit pas d’un bon œil l’ascension de Mor Ngom qui ne doit sa position que par une supposée proximité avec la Première Dame qui veut, selon ses détracteurs, avoir un œil sur tout ce qui se fait au palais de la République. Il s’y ajoute que Cissé Lô ne comprend pas que son adversaire parraine ses rivaux comme le parlementaire Abdou Lahat Seck avec qui Lô-fils avait eu maille à partir avec la justice, mais aussi avec et Mame Khary Mbacké. Le député voudrait aussi contrôler le parti présidentiel dans la région de Diourbel. Voilà autant de questions qui font qu’il ne piffe pas le directeur de Cabinet du chef de l’Etat. La mésentente entre ces deux personnalités, tous membres de l’Apr, souffle une source proche des Forces de sécurité, s’était même invitée à la réunion de sécurité qui avait eu lieu le 29 novem­bre 2012 à la gouvernance de Diourbel. Interpellé par le journal Le Populaire, Mor Ngom refuse de répondre à son camarade de parti même sur les questions essentielles faisant état de sa «subite richesse». Le mérite de Mor Ngom, comme celui de Cissé Lô, a été d’avoir très tôt choisi le camp de Macky Sall. Le premier avait perdu son poste de cadre à l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) et le second celui de député.
lequotidien.sn

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