Après le massacre: que faut-il faire maintenant ? Par Adama Diouf

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Je pleure Diagnon

Diagnon. Cette petite bourgade de la Casamance, à 30 Km de Ziguinchor, a vécu l’horreur ce lundi 21 novembre. Dix  jeunes exploitants de bois ont été étalés et froidement fusillés. Les criminels portent le visage du MFDC. Ce monstre ethnique et sectaire qui dévore ses propres fils.

L’affaire semble être un « remake ». En 2008, sur le même lieu, dix jeunes de la même localité, partis à la recherche de  noix de cajou, étaient  tombés dans un guet-apens du monstre : l’oreille gauche de chacun avait été sectionnée.

En fait le monstre ne vit que du sang de ses enfants.

Le massacre de Diagnon marque un véritable tournant stratégique au vu des personnes visées et de la violence de la tuerie. L’armée n’est plus seulement la cible du monstre. Cette armée a subi ses atrocités, parfois avec la complicité de quelques olibrius qui se nomment cadres casamançais. Ces derniers sont même allés jusqu’à demander à l’Etat de la retirer en Casamance pour restaurer la paix. Comme si elle était la cause de la guerre.

En vérité cela signifie que l’armée est indésirable en Casamance et on l’a exposée à la colère de tout le Sud . Ce sont nos jeunes soldats qui paient le lourd tribut.

On a fait croire aux  gens du Sud qu’ils ne font pas partie du Sénégal et que leur région est marginalisée par rapport aux autres. Triste mensonge ! J’aimerais bien savoir de quelles régions ils parlent. Ne me parlez pas  de Diourbel,  Fatick, Kédougou, Matam, etc., des régions qui vivent dans une indigence totale. En réalité, les gens du Nord souffrent autant que les gens du Sud.

Revenons à l’armée. Ses conditions de travail sont extrêmement difficiles. Elle a plusieurs adversaires sur le terrain : la folie des irrédentistes,  la nature sauvage de la verte Casamance (des zones boisées et touffues), l’hostilité du peuple casamançais à son égard en brandissant la  parenté ethnique et de l’hypocrisie des politiques.

Mais aujourd’hui avec ce qui s’est passé à Diagnon, il est impératif d’insuffler une nouvelle stratégie pour la survie du peuple de la Casamance : une « collaboration militaro-civile». Autrement dit, il faut que la population soit coopérante avec l’armée.

Les autorités administratives locales en sont persuadées. Sans la collaboration de la population, il sera difficile à l’armée d’atteindre ses objectifs de protection civile et autres. L’armée est en terrain miné,  l’ennemi est souvent invisible parce que dissimulé au sein de la population. Les deux  dernières embuscades meurtrières qui lui ont été tendues en sont une parfaite illustration.

Donc, c’est à la population de faire le jeu.

Ne me parlez pas des politiques. Abdoulaye Wade a vite abdiqué face à ces fous qui tuent la Casamance. Cette crise est la moindre de ses préoccupations. En confiant à Farba Senghor,  cette médiocrité à triple zéro, un dossier aussi gros et grave, il ne savait pas qu’il avait fait de la Casamance le tombeau d’éléphants où viendront se reposer des civils et des militaires  à cause de « l’argent distribué aux rebelles » par cet homme.

Le massacre de Diagnon est terrible. Il doit ouvrir  les yeux aux populations de la  Casamance, les pousser à reconsidérer, leur relation avec l’armée en reconnaissant que celle-ci est là pour elles.

En attendant, Diagnon pleure ses morts, Diagnon  enterre ses morts.

Que la terre leur soit lègère.

Adama Diouf

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