BAYE SEYDINA THIAW, 3e KHALIFE DU MAHDI

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Xalimanews : La rédaction de Xalima au cœur de l’événement religieux de Yoff. L’Appel sera célébré les 16 et17 avril prochain. Aujourd’hui nous irons à la connaissance du 3é khalife des Layénnes, Baye Seydi Thiaw.

Seydina Issa LAHI (dit Baye Seydina Thiaw) est né en 1914-1915 à Rufisque et est rappelé à Dieu en 1987 à Yoff. Il était à la tête de la confrérie de 1971 à 1987.

Avec le décès de Seydina Mandione, en 1971, une nouvelle étape de cette évolution allait démarrer, suite à l’accession de son fils Seydina Issa II à la tête de la confrérie. Étape caractérisée par une plus grande diffusion de l’enseignement de Seydina Limamou et de ses khalifes, Il en résulta une meilleure connaissance de la confrérie, de son idéologie et de ses guides. Grâce à la diffusion d’images et de discours par la radio, la télévision et la presse écrite; mais aussi au fait que c’est sous le khalifat de Seydina Issa Il qu’intervint une manifestation publique majeure: la cérémonie commémorative du centenaire de l’Appel de Seydina Limamou, qui eut lieu le 5 Juin 1981.

A l’occasion de cette manifestation grandiose, affluèrent à Yoff les personnalités les plus représentatives du Sénégal, une foule nombreuse composée d’hommes et de femmes Layénne, des invités et un grand nombre de sympathisants venus spontanément. Le Président de la République du Sénégal y était représenté par une forte délégation conduite par le Premier Ministre d’alors Habib Thiam.

La presque totalité des chefs de confrérie religieuse du Sénégal y avait envoyé un ou plusieurs représentants. De brillantes allocutions retransmises par la radio et la télévision y furent prononcées : celle de El Hadji Abdoulaye Thiaw en wolof, celle de Issa Diop secrétaire particulier du khalife, en français, celle du professeur El Hadji Sakhir Gaye en arabe, celle du Premier ministre et enfin l’intervention musclée du khalife Seydina Issa II.

Après ses remerciements à l’assistance, il invita les fidèles à s’engager davantage dans l’accomplissement d’ouvres au service de Dieu, à se détacher de ce bas monde et de ses dangereuses illusions, à se conformer aux directives du Prophète. Il dit en substance : »Sachez que nous venons dans ce monde dans un dénuement total : à sa naissance, dit-il l’homme est impotent, sourd, muet, aveugle, dévêtu. Devenu adulte et se sentant nanti d’une certaine puissance physique ou financière, il tombe facilement dans l’orgueil, oubliant que sous peu il retournera à Dieu dans les mêmes conditions qu’au départ : impotent, sourd, muet, aveugle, dévêtu …

La cérémonie fut agrémentée, naturellement, par de beaux hymnes entonnés par garçons et filles sous la direction des deux grands « chefs d’orchestre » Magoum Keur Diongue et Issa N’Diaye.

Les années suivantes la confrérie a célébré avec la même solennité, la même affluence les 101e, 102e … 112e anniversaires de l’Appel de Seydina Limamou. Avec la différence qu’à partir du 102e les cérémonies furent étalées sur deux jours pour y inclure une matinée de prière à Guentaba (premier site de Cambérène), et au mausolée de Seydina lssa Rouhou Lahi, un après-midi de prière et de chants à la grotte de Ngor que fréquentait Seydina Limamou. A cela s’ajouta la matinée de prière devant le mausolée de ce dernier et la réception finale offerte aux délégations religieuses et gouvernementales, et aux invités de marque.

A partir de 1984, ou 1985 des cérémonies similaires ont commencé à être organisées à Cambérène pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Seydina Issa, la date de cette fête étant symboliquement fixée au 25 Décembre de chaque année.

Seydina Issa Il exerça une influence fortement moralisante sur la confrérie, par son thème favori du détachement des biens matériels de ce monde, qui émaillait tous ses discours, et par son comportement personnel plein de retenue et de noblesse. Doué d’une fermeté de caractère sans faille, fortement attaché à l’enseignement de son grand père Seydina Limamou, et de Seydina Issa Rohou Lahi (Dieu les bénisse), il était prompt à condamner toute déviation et à rejeter toute compromission douteuse. En est une preuve, le fait qu’il n’a pas exploité les possibilités de financement de toutes sortes dont il pouvait obtenir avec l’appui intéressé de politiciens. En effet ceux-ci sollicitaient constamment son appui et ses prières. En retour, il n’acceptait que les contributions données officiellement pour l’organisation de manifestations religieuses collectives.

Par contre, il a affirmé publiquement dans un discours retransmis par la radio et la télévision qu’il a cédé au gouvernement 364 hectares de terrain, gracieusement, pour la construction de logements sociaux (Parcelles Assainies).
En application de l’injonction coranique concernant le mariage des célibataires, et des principes d’une tradition initiée par son grand père, Seydina Issa II fit une tournée de quelques semaines en 1984, pour organiser dans diverses communautés Layénne des villes et villages, des mariages, de jeunes gens préalablement consultés et encouragés à se marier. Deux cent soixante-cinq (265) mariages furent célébrés en sa présence. Après son passage, les notables chargés du suivi de l’opération ont célébré deux cent trente-cinq (235) autres mariages, soit au total cinq cent (500) mariages en quelques semaines. Aujourd’hui un bon nombre de petits garçons issus de ces ménages formés sous son impulsion portent son nom. L’année suivante, il refit la même tournée commencée le 29 septembre 1985 à Yoff. Après avoir visité ses adeptes de Cambérène, Yembeul, Malika, Dakar, Bargny, Rufisque il termina ces séances de mariage, par Thiaroye gare le 8 Décembre 1985.

Il faut aussi porter à son actif, d’innombrables actes et discours qu’il fit pour consolider l’unité des musulmans. C’est cette volonté de promouvoir cette unité qui le conduisit à effectuer vers les années 1982-1983 une tournée au cours de laquelle il rendit une visite de courtoisie à tous les chefs de confrérie religieuse du Sénégal.

Après son rappel à Dieu, intervenue, suite à une longue maladie, le mardi 13 octobre 1987, El Hadj Abdoulaye Thiaw, fin orateur, eut l’occasion de dire au Président de la République du Sénégal venu à Yoff le 26 Février 1988 clôturer sa campagne électorale, cette vérité bien simple : « … Seydina Issa II s’en est allé, les mains propres car nous n’avons pas connaissance d’une dette contractée par lui, ni auprès des autorités publiques ni auprès d’un particulier »

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