Pris au piège depuis deux jours dans la mosquée de Bangassou, sud-est de la Centrafrique, plus de 1 000 civils ont été libérés, lundi, par la Minusca. Ils fuyaient des attaques de miliciens sur fond de guerre de territoires.
Depuis deux jours, Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, est le théâtre d’attaques de centaines d’hommes armés non identifiés. Un millier de civils, qui avaient trouvé refuge dans une mosquée de la ville, a pu être évacué lundi 15 mai, selon le porte-parole de la Minusca, la Mission des Nations unies en Centrafrique. « Je vous confirme que la mosquée est vide. Les 250 hommes qui étaient encore à l’intérieur cet après-midi ont été exfiltrés », a précisé Hervé Verhoosel.
Selon l’ONU et des travailleurs humanitaires, les miliciens ont tué au moins 20 à 30 habitants de Bangassou en trois jours. Ils semblaient viser spécifiquement les membres de la communauté musulmane, selon ces mêmes sources citées par Reuters.
Les soldats onusiens ont réussi à rétablir le calme dans une partie de la ville dans la soirée de dimanche, mais des combats se poursuivaient lundi dans d’autres secteurs, a indiqué Hervé Verhoosel.
En moins d’une semaine, six soldats de la paix, quatre Cambodgiens et deux Marocains, ont été tués dans cette localité située à environ 470 kilomètres à l’est de la capitale Bangui, près de la frontière avec la République démocratique du Congo.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « scandalisé » par ces attaques. La France, de son côté, estime qu’elles pouvaient « constituer des crimes de guerre ». « Toute la lumière devra être faite sur ces actes odieux, qui peuvent constituer des crimes de guerre et dont les auteurs doivent être traduits en justice », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay.
En 2013, la Centrafrique a basculé dans la violence et le chaos après le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-balaka majoritairement chrétiens. Depuis, la situation a évolué mais reste profondément instable. Des groupes armés qui se battent pour le contrôle des territoires et des ressources ont proliféré dans le pays.
Avec Reuters