Cheikh Bamba Dièye, candidat à la présidentielle : Abdou Diouf n’en savait pas plus que moi en devenant président

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Le leader du Fsd/Bj qui étaient parmi les derniers à la présidentielle de 2007, croit fermement que son heure va sonner en 2012.Plus jeune parmi les candidats, Cheikh Bamba Dièye croit que le Sénégal qui avait, il y a de cela trente ans, voté pour un jeune de 45 ans, en l’occurrence Abdou Diouf, n’hésitera pas à porter à la magistrature suprême quelqu’un comme lui qui en a 46. Parce que, estime Cheikh Bamba Dièye, le Sénégal est le seul pays au monde où des gens – qui ont l’âge de son grand-père – cherchent ou s’accrochent au pouvoir et parfois par des moyens non conventionnels.Une manière d’envoyer Wade à la retraite.Cheikh Bamba Dièye dit avoir assez fait étalage de tous les moyens dont il dispose pour contrer le président de la République lorsqu’il le faut. 

Wal Fadjri : Vous êtes encore sur la ligne de départ après votre participation à cette course en 2007. Qu’est-ce que vous apportez de nouveau qui puisse amener les Sénégalais à voter pour vous ?

Cheikh Bamba DIEYE : Rien du tout. Ce qui me caractérise et qui caractérise le Fsd/Bj c’est la constance qui m’a investi et qui m’a placé à sa tête. Dans la vie, rien ne se construit en une fraction seconde. Et la génération de l’éclair, la génération spontanée n’existent pas dans ce monde. Et c’est la raison pour laquelle dans cette constance et cette rigueur qui nous caractérise, nous sommes comme des vivants, nous agissons au quotidien, en montrant que non seulement nous sommes des citoyens de ce pays et que nous incarnons la nouvelle génération.

Le Sénégal que nous aimons, qui nous a formés, qui nous a encadrés et je crois que ce n’est pas être un radin que de se mobiliser au quotidien pour apporter chaque jour ce que nous pouvons au développement, à la rationalité et à l’organisation de ce pays. C’est pourquoi j’ai été candidat en 2007 et que je le suis encore aujourd’hui pour la présidentielle, toujours dans cette droite ligne de voir le Sénégal s’améliorer. J’aurais pu vous retourner la question et vous demander ce qui a changé dans ce pays depuis 2007. Sommes-nous aujourd’hui dans une situation où les Sénégalais peuvent se dire : ‘Très bien, en 2007, nous avions fait le bon choix’. Je crois que ce qui m’avait motivé et avait motivé nombre de compatriotes à se présenter contre le régime en place plus qu’en 2007, en 2012, nous avons tous l’obligation, lorsque des citoyens dans nos groupes de partis estiment que nous devons y aller, et que nous pensons que nous pouvons apporter quelque chose dans ce pays, je crois que nous devons y aller. Je pense que c’est le souci de chaque citoyen. Le Sénégal aujourd’hui a beaucoup changé et doit miser sur cette jeune pousse qu’il a formée et qui, aujourd’hui, amène de la valeur ajoutée dans l’espace politique.

Qu’est-ce qui n’a pas marché pour vous en 2007 et qui aujourd’hui risquerait de constituer un handicap pour vous en 2012 ?

Rien ne m’a manqué en 2007. Je vous dis qu’en 2007, nous étions complètement nouveaux dans l’espace politique. Nous avions une formation politique dirigée par feu Cheikh Abdoulaye Dièye qui avait perdu son poste de député en 2001. Une formation totalement inconnue pour nombre de Sénégalais qui pensaient que c’en était fini pour ce parti. Comme nous avons l’ambition de continuer son travail et que les militants du Fsd/Bj étaient déterminés de faire en sorte de croire que l’idéal dégagé par le Fsd/Bj par Cheikh Abdoulaye Dièye en termes de constance, de rectitude, d’amour de son pays et de disponibilité pour le Sénégal, cela devait subsister et exister. Notre victoire a été non seulement de relever le défi mais aussi d’y aller pour apporter cette offre politique du Fsd/Bj et je crois que l’effet de nouveauté qui s’était passé en 2007 s’est consolidé. Et d’année en année, les résultats du Fsdf/Bj, les positions engrangées par le parti nous montrent que chaque jour, chaque mois, les Sénégalais s’accrochent de plus en plus au discours du Fsd/Bj, à la méthode, à la vision partagée par le Fsd/Bj. Et c’est la raison pour laquelle, avec 5 années de maturité, nous nous re-présentons devant les Sénégalais, aussi déterminés, aussi engagés pour servir le pays.

Sur quels hommes ou groupes de partis le candidat Cheikh Bamba Dièye compte-t-il s’appuyer dans sa quête du pouvoir ?

Pour une formation politique comme le nôtre, la question essentielle, ce n’est pas ‘qui m’accompagne ?’ C’est plutôt ‘qu’est-ce que je suis ? Qu’est-ce que j’incarne ? Est-ce que l’idéologie, la philosophie du parti sont respectées ? Est-ce que nous sommes en droites lignes des convictions du Fsd/Bj ?’ Evidemment la fonction à laquelle j’aspire et pour laquelle je me présente pour être le président du Sénégal, implique nécessairement le fait d’unifier et de ramener le maximum de Sénégalais autour du projet que nous partageons. Et à ce niveau-là, vous serez surpris parce que le Fsd/Bj n’existe pas seulement par la volonté de Cheikh Bamba Dièye. Il existe par la volonté des citoyens de ce pays et hors camp et hors cadre du Fsd/Bj, l’esprit incarné par le Fsd/Bj et Cheikh Bamba Dièye intéresse largement au-delà des frontières du parti. Et c’est pourquoi tranquillement, doucement, par la rigueur, la discipline et le travail nous marchons, nous avançons vers cet objectif de 2012.

Vous avez quarante-six (46) ans et certains estiment que vous êtes trop jeune pour accéder à la fonction présidentielle. D’autres pensent que vous êtes pressé. Que répondez-vous ?

Il faudrait que nous, Sénégalais, adaptions notre pays aux règles de fonctionnement du monde moderne. Si nous voulons développer le Sénégal, nous n’avons aucun intérêt à le caler entre les quatre murs du pays et rester recroqueviller sur nous-mêmes pour ne regarder que nos petits intérêts de parti ou de club pour refuser de regarder le mouvement général du monde. Comment le monde est structuré aujourd’hui ? Vous voyez Barack Obama, il est devenu président des Etats-unis à 47 ans. C’est un jeune qui dirige ce regroupement de 50 Etats qui est devenu la première puissance mondiale. C’est un jeune qui est à la tête de l’Angleterre. Regardez aussi la France, c’est un homme de notre génération qui est à la tête de ce pays. Partout dans le monde, la tendance est que la fonction de président de la République qui nécessite tellement de rigueur, tellement de présence pour son pays, tellement de disponibilité, tellement d’actions, ne peut être assurée que par ceux-là qui sont en pleine capacité physique, intellectuelle, morale qui ont de l’expérience. Parce que quand on demande au président de la République d’être présent pour son pays, d’être présents sur les dossiers qui intéressent son pays, il est extrêmement important que celui-là soit bien formés, moralement et physiquement apte pour assumer ses responsabilités. Je crois, qu’il y a trente ans ce même pays avait choisi un homme de 45 ans en l’occurrence le président Abdou Diouf. Je ne vois pas pourquoi trente ans plus tard, ce même pays ne va pas laisser la place à un jeune comme moi.

‘De quelle expérience des affaires de l’Etat l’homme politique sénégalais de 1960 à nos jours peut-il se prévaloir ? Sinon qu’une expérience de sous-développement, de corruption, de larbinisme, de retard et d’esprit partisan’

Mais Abdou Diouf avait l’expérience des affaires de l’Etat…

L’expérience des affaires au Sénégal est à relativiser. Beaucoup relativiser d’ailleurs. En réalité, l’expérience, c’est quoi ? C’est la rencontre entre le projet, l’action et les résultats sur le terrain. De 1960 à nos jours, nous avons épuisé la moitié d’un siècle sans jamais réaliser les questions essentielles de survie, d’existence, de transparence et d’édification d’un Etat moderne. En somme, de quelle expérience des affaires de l’Etat l’homme politique sénégalais de 1960 à nos jours peut-il se prévaloir ? Sinon qu’une expérience de sous-développement, de corruption, de larbinisme, de retard et d’esprit partisan. C’est la raison pour laquelle, des hommes politiques comme nous ont l’obligation d’être présent dans le terrain politique pour amener aux Sénégalais les aspirations, l’espoir que d’autres ont tant suscités mais qu’ils n’ont jamais réalisés. Je pense qu’aujourd’hui il faut être plus actif, regarder plus loin et être dans l’air du temps. Il n’y a qu’au Sénégal où on verra des gens qui ont l’âge de mon grand-père, aspirer ou résister et chercher parfois par des moyens non conventionnelles à rester au pouvoir.

Là, vous faites allusion à la candidature controversée de Me Wade. Quels moyens de lutte préconisez-vous pour barrer la route à cette candidature ?

Je crois avoir donné à tous les Sénégalais un étalage de moyens dont je dispose pour contrer le président de la République lorsque la situation l’exige. La différence, et c’est là que cet esprit de jeunesse que certains décrit est important. Vous savez que nous qui sommes nés après les indépendances nous avons d’autres réalités. Nous sommes à l’ère de l’internet, de la vitesse. Ce que nous pouvons accumuler en termes de flux d’informations, en termes de formation, est sans commune mesure avec ce citoyen même bien formé, pouvait avoir en 1960. Et c’est la raison pour laquelle dans des rapports directs de ceux de l’ancienne génération et ceux de la nouvelle, on a eu la preuve le jour du 23 juin passé où le président de la République a voulu faire passer une loi. Il a fallu une intelligence tactique de terrain et une connaissance réelle pour faire perdre au président de la République qui est décrit comme étant un monstre politique, quelqu’un qui avait les éléments en place, qui pouvait nécessairement passer sur la classe politique. Mais il a fallu de l’intelligence et de la stratégie pour renverser cette tendance. C’est une nouveauté, ce n’est pas le fait de tirer la couverture vers soi, mais c’est pour montrer que le Sénégal a beaucoup changé et que la nouvelle génération est aux antipodes des réflexes de la politique à l’ancienne.

Vous vous étiez enchaîné aux grilles de l’Assemblée nationale. Comptez-vous remettre ça ?

Nous avons réussi notre coup, mais sachez que nous n’avons pas un seul coup dans notre besace. Chaque fois que la situation l’exigera, nous montrerons ce que nous sommes, ce que le Sénégal nous a donné. Nous utiliserons l’esprit et l’intelligence sénégalais qui est d’analyser et de construire de manière patiente mais aussi de répondre à chaque situation de manière appropriée. Les Sénégalais, bien avant les hommes politiques, sont mille fois plus déterminés et mille fois plus engagés. Ils seront là avant les hommes politiques, ils l’ont prouvé le 23 juin. Le moment venu ils seront avec nous. Je serai aussi prêt légalement et démocratiquement avec les armes que la loi nous donne pour contrer toute tentative qui pourrait compromettre les élections justes et transparentes.

Le M23 compte organiser ce qu’il appelle le congrès du peuple le 23 décembre, jour de l’investiture du candidat Wade par son parti. Vous prenez le risque d’être ridicule si vous perdez le pari de la mobilisation ?

Non, je ne suis pas d’accord avec vous. Il faut qu’on arrête de dire : ’Réussir le parti de la mobilisation’. Pour réussir le pari de la mobilisation nous savons comment faire. Il faut pomper beaucoup de millions. Est-ce que le sens de notre combat va avec la mobilisation d’autant de millions pour faire juste venir les gens afin qu’ils donnent le sentiment que nous sommes dans le vrai ? Si nous avons le sentiment que nous sommes dans le vrai, même si c’est seulement Alioune Tine qui sera présent à ce Congrès, qu’il sache qu’il représente la voix supérieure de quatorze millions de Sénégalais dans ce que nous avons de vrai et c’est cela qui est important. Il ne s’agit pas de racoler, d’aller à gauche et à droite et de faire de la sensation, cela n’a jamais signifié que nous sommes dans le vrai. L’histoire politique de ce pays doit enseigner. Winston Churchill disait que les pays qui oublient facilement leur passé se condamnent à voir ce passé se réaliser encore une seconde fois. Ce qui est important, c’est autour de l’idéal duquel nous nous battons. Peu importe le nombre, le sentiment d’être dans la vérité, de s’engager pour que le Sénégal éternel puisse subsister. Un seul Sénégal, même jeune, suffira.

‘L’essentiel aujourd’hui c’est que nous avons un héritage démocratique et une République. Et quelqu’un pour qui nous avions eu énormément d’espoirs est en train, pour ses intérêts personnels et partisans, de fouler aux pieds l’ensemble de ce sur quoi nous nous sommes assis pour construire cet Etat moderne’

Si vous dites que le peuple est avec vous alors que ce jour il n’y a que quatre personnes, c’est parce qu’en réalité le peuple n’est pas avec vous.

Je suis désolé, absolument désolé et c’est contre cela que je m’insurge. Ce sont des citoyens qui sont avec nous. Dans la démocratie c’est chacun qui a voix au chapitre. Et ce qui est le plus important, c’est que les formations qui composent l’opposition ne sont pas en panne ni d’idées ni de militants. Vous savez que n’importe quelle formation politique qui organise est capable de faire salle comble. Ce n’est pas à ce niveau qu’il faut réduire le débat. Pendant des années, on ramenait la chose à des questions quasi périphériques qui sont aux antipodes de l’essentiel. L’essentiel aujourd’hui, c’est que nous avons un héritage démocratique et une République. Et quelqu’un pour qui nous avions eu énormément d’espoirs est en train, pour ses intérêts personnels et partisans, de fouler aux pieds l’ensemble de ce sur quoi nous nous sommes assis pour construire cet Etat moderne. Et c’est autour de cela que nous nous battons, ce n’est pas au comptage du nombre de personnes qui sont disponibles. Je crois, aujourd’hui parmi tous ceux qui sont chez eux, je crois qu’il y a une écrasante majorité qui partage le sens du combat du M23.

Certains pensent aussi qu’il faut laisser le soin au Conseil constitutionnel de trancher le débat puisque vous vous dites républicains.

Nous sommes dans l’espace politique, voulez-vous que nous allions dormir pendant que le Conseil constitutionnel prenne sa décision ? Pourquoi ne l’avions-nous pas fait le 23 juin ? Pourquoi nous n’avons pas consacré les Institutions que nous nous sommes données ? Pourquoi les Sénégalais ont refusé de laisser l’Assemblée nationale dérouler ? le devoir de veille est un devoir citoyen. Il y a nécessairement un Conseil constitutionnel qui devra se prononcer, jusqu’à présent les gens sont dans le jeu des acteurs, nous ne sommes pas encore au moment où le Conseil constitutionnel se prononce. Le moment venu, lorsque le Conseil constitutionnel se prononcera, nous aurons des actes politiques à poser. Mais d’ici là, il y a un devoir de veille, un devoir d’information, de sensibilisation qui incombe à tous les acteurs politiques et à chaque citoyen. A suivre

Réalisé par Georges Nesta DIOP, Pierre Edouard FAYE (Walf Tv) et Charles Gaïky DIENE

8 Commentaires

  1. Génération « geume sa bop la gnou wakh » Il est temps que les mentalités changent pour qu’on puisse batir un meilleur senegal ta le soutien de tout les jeunes qui croient en eux du courage petit à petit l ‘oiseau fait son nid.

  2. Monsieur Bamba DIEYE,
    Nous avions suivi avec beaucoup d’intérêt votre intervention sur Walf Tv.
    A vous écouter, on sent la valeur des mots, l’intégrité dans votre discours.
    A l’heure actuelle, il nous faut un homme intègre, d’une probité morale avérée. Ces valeurs qui vous caractérisent sont indispensables pour le futur président de la république du Sénégal.
    Moi, je dirais plutôt que votre âge est un atout, vous jouissez de toutes vos capacités physiques et mentales, ce qui veut dire qu’une fois aux grands sommets, vous ne passerez pas votre temps à dormir comme le font actuellement nos représentants maladifs, sans aucunes ambitions et projet pour notre pays.
    Je vous réitère mon soutien, vous avez un programme clair concis et réalistes, l’utopie, les discours politiciennes n’y ont pas leur place.
    Félicitation encore pour cette belle intervention.
    Vive Bamba Dieye 4ieme président du Sénégal.
    Sincèrement

  3. cest un grand manque d’humulité et de sagesse en penssant que quand Diouf venait au pouvoir il n’en savait pas autant que toi.
    Rappel toi des passage de Diouf avant 1981.
    tu es un pauvre con

  4. Non cheikh bamba dieye abdou diouf savait que des propos parels ne sont pas dignes d’un leader…. yarrr ak teguinne thilla….instruction universitaire , education et intelligence sociales sont tres differrentes….

  5. il est gonflé ce ndar-ndar pour se comparer à abdou diouf…
    ce dernier n’est pas meilleur que toi sans doute…mais pourquoi te comparer à lui et pas à un autre ! et pourquoi te comparer à quelqu’un ?
    je vais initier une petition pour t’acheter un landau….ah oui !

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