Cheikh Sadibou Fall ambassadeur du Sénégal en Italie et responsable libéral: « Le Pds est mort dès son accession au pouvoir »

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Ils sortent du bois. Ils : des responsables libéraux ou de la mouvance présidentielle qui, de plus en plus nombreux, reprennent du poil de la bête… politique. Ils se prononcent par médias interposés sur les questions politiques du moment et se positionnent. S’attendent-ils à des « primaires » en leur sein pour accompagner le…fils ou contre le projet ? Tous se désolent cependant de la « déliquescence » ou l’inertie de leur formation politique, le Parti démocratique sénégalais (Pds), qui malgré l’approche à grands pas des échéances de 2012 qui semblent les plus ouvertes depuis 2000, est à la traîne. Si ce n’est pas un Pape Diop, ou Abdoulaye Faye, ou encore un Djibo Kâ, c’est un Abdou Fall en verve qui invite ses frères de parti à l’union et le chef de son camp, Me Wade à arbitrer la relève inéluctable du personnel dirigeant du clan. Est-ce la raison pour laquelle, Idrissa Seck revenu au bercail et trop snobé à son goût, (re)communique à tout va ? Toujours est-il qu’en marge des travaux de la semaine mondiale sur la sécurité alimentaire célébrée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) qui s’est tenue à Rome des 11 au 16 octobre dernier, l’ambassadeur du Sénégal en Italie, Pape Cheikh Sadibou Fall a bien voulu se prêter à nos questions. Le responsable libéral de la section Pds de Point E n’a pas été en reste. Amer, il trouve que le Pds « a été tué dès son accession au pouvoir en 2000 ». Il s’est également prononcé sur plusieurs autres questions d’actualités politiques sénégalaises en nous livrant auparavant l’état de la coopération sénégalo-italienne ainsi que de nous faire un tour d’horizon sur les activités de la communauté sénégalaise dans ce pays.

(Rome. Envoyé spécial). Le responsable libéral que vous êtes, loin de ses bases, sait-il que le débat politique au Sénégal tourne autour du dialogue politique entre pouvoir et opposition et de la candidature de Wade à la prochaine présidentielle ? Peut-on connaître son opinion sur ces sujets ?

Je ne suis pas éloigné de ma base contrairement à ce que vous dites quand vous êtes arrivé vous avez pu voir que j’ai reçu un certain nombre de coups de fil venant effectivement de ma base qui est le Point E et Dakar. Je suis toujours en contact permanent et régulier avec ma base et je demeure le président de la section Pds du Point E. Concernant ce débat sur la candidature ou non du président de la République, personnellement c’est un faux débat. Récemment j’ai entendu un grand juriste faire une exégèse extrêmement dangereuse, quelque part même orientée de la Constitution en disant qu’en ce qui concerne les dispositions parler d’applicabilité et si on se réfère à cette notion d’applicabilité la constitution puisqu’elle refuse le renouvellement du mandat doit être appliqué immédiatement au Président Wade, soutenant qu’il faut convoquer l’esprit de cette constitution. Je fais partie des personnes qui ont pris l’initiative de convoquer les premières réunions pour parler de la mise en place de cette constitution qui est la loi fondamentale aujourd’hui dans notre pays. Et après cette réunion nous avons fait un document avant qu’il ne soit confié à des juristes qui ont réglés les derniers détails techniques pour enfin être adopté et par la suite considéré comme étant la loi qui doit régir les activités à la fois civile et administrative au Sénégal. Quand on parle d’applicabilité, je dis que nous qui étions là, qui avions fait cette constitution nous savons pertinemment ce que nous voulions, dans notre esprit (rire). On parle souvent de convoquer l’esprit …, il n’était pas question effectivement que la disposition qui concerne le renouvellement du mandat du président de la République soit rétroactive. Le débat juridique et technique, à mon avis, ne nous mène à rien. Ce à quoi on doit s’attacher, est qu’on aille à des élections libres et transparentes. Que tous ceux qui veulent accéder à la magistrature, puissent le faire dans la clarté. C’est au peuple de choisir ses dirigeants. C’est le plus important.

Cet esprit dont vous parlez n’était pas celui de votre secrétaire général, lui qui déclarait que c’était son dernier mandat au lendemain de sa réélection en 2007 ?

Personnellement, je n’ai jamais entendu cet enregistrement du Secrétaire général (Sg). Je dis ma propre opinion sur la question. Le Sg peut en dire ce qu’il veut, mais dans l’esprit des rédacteurs de la Constitution, il n’était pas question de faire rétroagir cette disposition. D’ailleurs, lors d’une réunion à la présidence de la République, Wade a fait signifier aux rédacteurs que cette décision ne rétroagissait pas. Au fait, quel intérêt a-t-on pour que le Président ne se présente pas ? Le Président Wade a un bilan éloquent. Quoiqu’on dise, il est maître de ses actes. Il se déploie sans compter au plan national et international. D’ailleurs, on dit qu’il se déplace trop. Donc, je ne vois pas que le fait qu’il présente à nouveau puisse gêner quelqu’un. Le problème de l’opposition est d’avoir un répondant, quelqu’un qu’elle peut présenter face à Wade. Je pense que c’est sa grosse difficulté. Ce qui fait peur aux opposants, c’est d’avoir en face d’eux, un candidat comme Wade.

Partagez-vous l’idée au sein de votre parti, selon laquelle il faut coupler la présidentielle aux législatives ?

Non ! Je ne partage pas cette idée de faire coupler les élections pour des raisons personnelles. On doit aller d’abord à la présidentielle. Maintenant, le débat se passe au niveau du parti. Qu’il se passe de manière démocratique. De toute façon, si on devait coupler les élections, cela doit faire l’objet d’un consensus de tous les partis politiques sénégalais. Mais le problème, c’est le dialogue. Et pour dialoguer, il faut être deux. L’opposition n’a pas de discours. Les leaders passent tout leur temps à vitupérer. Il n’y a même pas d’unité au sein de l’opposition. Quand vous prenez les Assises nationales que tout le monde pensait qu’elles allaient créer un socle autour duquel les gens allaient se fédérer pour créer un projet politique cohérent et aller aux élections, on voit que malheureusement, ça s’est disloqué. Tout le monde sait que ni Tanor, ni Amath Dansokho, ni Moustapha Niasse, ni Macky Sall (tous leaders de partis politiques de l’opposition regroupée dans Bennoo Siggil Senegaal Ndrl) ne vont se réunir autour d’un seul nom. Ce sont des caïmans dans un même marigot. C’est le problème de l’opposition : trouver une candidature autour de laquelle, on peut fédérer toutes les énergies politiques de l’opposition pour faire face à Wade. C’est pour cela qu’on crée ces débats biaisés, aidés en cela par toutes ces sociétés civiles créées par ci et par là. Quand une société civile s’occupe de questions politiques, elle devient une société politique. Quand on a le courage, quand on veut accéder à certaines fonctions pour gérer les affaires du pays, il faut se mettre dans la bonne équipe : Ce sont les partis politiques. Ils peuvent créer des partis pour entrer en compétition comme tout le monde.

Vous trouvez que la société civile n’a pas son mot à dire dans la politique sénégalaise ?

Elle a son mot à dire dans tout ce qui se passe au Sénégal.

Vous trouvez qu’elle n’a pas un acte à jouer ?

Elle doit le jouer en toute impartialité. Mais la société civile tient le discours politique de l’opposition. Elle ne doit pas se mettre à la place d’une opposition qui n’est pas opérationnelle, ni imaginative, complètement divisée. Par contre, la société civile peut dire un mot sur la candidature de Wade, mais elle ne doit se substituer à l’opposition. Aujourd’hui la société civile vole au secours de l’opposition. C’est le danger au Sénégal.

Et si la société civile volait au secours du pouvoir, elle ne jouerait plus son rôle aussi ?

Nous n’avons jamais convoqué la société civile. Nous sommes capables de défendre nos problèmes. Nous n’avons pas besoin de la société civile pour le faire.

Mais il y a des mouvements qui se réclament de votre camp ?

J’ai toujours été contre ces mouvements de soutien. Ils viennent puiser sur notre réserve de militants pour ensuite venir réclamer des positions de pouvoirs. A la limite, ce n’est pas honnête. Quand on veut faire de la politique, il faut s’insérer dans un parti politique. J’ai connu des mouvements de soutien qui ont voulu briguer la mairie du Point E. Ils étaient venus nous voir pour dire qu’ils nous soutiennent. Ils avaient tellement miné le terrain que les gens les ont rejetés. Résultat des courses : nous avons perdu la mairie. Là où le Président et son fils ont voté, nous avons été battus.

Si on comprend bien tous ses mouvements comme la Génération du concret doivent être dans le Pds et non être des structures satellitaires ?

Non ! Je considère la Génération du concret comme un mouvement à l’intérieur du parti. Que tous les mouvements reviennent dans le parti. Dès l’instant qu’on crée des appendices à l’extérieur, cela crée des difficultés. Beaucoup de gens ont sanctionné le Pds… Je m’excuse d’être long, mais vous savez que le Pds a été tué dès son accession au pouvoir. Il y a eu des ambitions prématurées, grossières qui avaient pour seul but de zapper le Président Wade très rapidement pour accéder au pouvoir. Ils ont mis le parti sous l’éteignoir. Comment voulez-vous qu’un parti qui, après dix au pouvoir ne puisse pas réunir ses instances alors qu’on le faisait cinq fois par jour lorsqu’on était dans l’opposition et sur tout le territoire national. C’est ça qui a fait que le Pds n’existe plus. Et la nature ayant horreur du vide, toutes ces organisations possibles et inimaginables vont se réveiller pour prendre la place du Pds auprès du président de la République. Ce qui fait que les militants sont déboussolés, ils n’ont plus de repère. Les autres se sont compléments fâchés, parce qu’ils ont vu le travail qu’ils avaient accompli pendant des décennies et les sacrifices consentis être confisqués par des gens. Etant mis à l’écart ces gens se sont fâchés et ont sanctionné. Ce qui nous a fait perdre des grandes villes comme Dakar. Pensez-vous qu’il soit normal que dix ans après avoir gagné la présidentielle et les législatives, qu’on perde une ville comme Dakar. C’est incroyable ! Et la responsabilité incombe à qui ? Mais à ceux, auprès du président qui ont mené une mauvaise politique de communication, une mauvaise politique dans sa globalité. Et ce qui fait que nous avons perdu des villes comme Saint Louis, Dakar, Kaolack. C’est gravissime. Et nous en sommes à la côte d’alerte. Si nous laissons les choses se dérouler telles quelles, nous allons droit vers la catastrophe.

Est-ce que ce n’est pas cela qui a obligé le Président Wade à redescendre sur le terrain politique ?

Le président a été clair. En homme politique averti, il connait le mal de son parti. C’est un problème d’homme, d’organisation. Nous allons vers des échéances. Que voulez-vous qu’il fasse. On avait posé le problème des renouvellements. Quand j’ai entendu cela, j’en avais rigolé. Renouveler à un an des échéances, c’est déjà détruire le peu qui nous reste. Quand sait que les Idy et Macky Sall et autres dissidents sont partis.

Idrissa Seck est revenu quand même…

Mais Idrissa Seck a un pied dedans et un autre dehors quand on suit les discours qu’il nous tient (rires). Parfois il menace. Tout ça n’est pas très clair. Le Président avait pour rôle d’annoncer sa candidature pour regrouper sa famille autour de sa personne. Les gens ont compris que l’intérêt de tout le monde est de revenir vers le Président Wade pour l’aider à gagner les élections. Il serait dommage qu’on perde le pouvoir dix après, que nous le perdions si tôt. Il faut que les gens oublient leurs susceptibilités et leurs intérêts personnels. Même s’il ya des difficultés, personne ne nie aujourd’hui que Wade a fait un bilan spectaculaire sur le plan des infrastructures. Je ne nie pas les autres difficultés. Mais il a des résultats de ce côté, donc qu’on le laisse terminer son programme.

Et après passer le témoin à son fils ?

Je n’ai jamais entendu le Président Wade le dire. Et j’ai entendu le fils dire que le pouvoir ne se donne pas de manière monarchique. Que lui, il n’est pas partie prenante de cette affaire. L’essentiel est que le choix du peuple ne soit pas altéré.

Excellence, comment se porte et se comporte la communauté sénégalaise en Italie dont vous avez en charge d’assurer la protection et le suivi ?

La communauté sénégalaise en Italie se porte bien. Elle a ses problèmes comme toutes les communautés expatriées dues d’abord à une conjoncture difficile et ensuite à un nombre assez important de flux qui continuent d’arriver. Ce qui fait qu’aujourd’hui les Sénégalais vivent les difficultés que vivent toutes les communautés expatriées. En dehors de cela, je dois dire que la communauté sénégalaise est très appréciée par les autorités italiennes et c’est une communauté qualifiée de courageuse, honnête et travailleuse. Ce qui fait notre fierté, nous qui les représentons officiellement.

Cette communauté est riche de combien de membres ?

Les dernières statistiques chiffraient la communauté à près de 47 000 membres, mais elle fait beaucoup plus que cela. Car au-delà des personnes ayant par devers eux des documents leur permettant de séjourner en territoire italien, il y a toute une masse de clandestins qui vivent ici. Si on doit donner un chiffre prenant en compte toutes ces personnes, il faut aller chercher dans les environs de 400 000 personnes.

Presque un département au Sénégal ?

Absolument, d’où la difficulté de les recenser. Nous faisons des efforts extrêmement importants au niveau de nos services consulaires aussi bien ici à Rome qu’à Milan pour faire en sorte de leur donner la carte consulaire qui leur permette de les répertorier dans notre base de données. Malheureusement les autorités italiennes ne disposant pas de statistiques dans ce domaine nos chiffres divergent souvent.

Les expatriés sénégalais se sont toujours plaints quant à l’obtention des documents administratifs sénégalais comme la carte d’identité, le passeport. Qu’en est-il ici ?

C’est une question totalement réglée dans la mesure où quand je suis venu, il y a cinq ans, bientôt six ans de cela, c’était une attente très forte de la communauté sénégalaise. Alors sur instruction du président de la République et des différents gouvernements qui se sont succédé, des efforts ont été faits dans ce sens. Et aujourd’hui c’est un problème qui n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, nous avons même des passeports en souffrance dans nos locaux car nous voyons peu de monde les jours de délivrance de ce document. Donc c’est un problème réglé, qui est derrière nous.

Comment cela se passe ? Vous avez tout centralisé à Rome ?

Il y a deux types de décentralisation. La première c’est que nous avons un centre de production qui se trouve à Milan et qui délivre en même temps les passeports. Et nous avons un centre de confection qui se trouve ici à Rome. Nous enregistrons les demandes, nous les confectionnons et nous envoyons la valise à Milan qui les tire et qui nous renvoie les passeports que l’on redistribue à leurs propriétaires. Mais depuis que je suis arrivé, je me déplace beaucoup et les contacts que j’ai eu avec la communauté sénégalaise, j’ai pu noter que les gens avaient beaucoup de difficultés pour se déplacer et venir jusqu’à Rome. Il ya des problèmes de sécurité parce que ne disposant pas des documents nécessaires pouvant leur permettre d’effectuer cette traversée ou des gens qui avaient peur de perdre leur emploi du fait de la sévérité de leur employeur refusant de les libérer deux ou trois jours leur permettant de venir récupérer leurs documents. Alors pour pallier à cette difficulté, on a mis en pace des commissions. C’est ainsi chaque fois qu’on est sollicité par un président d’association qui a pu réunir 100 ou 200 ou plus de demandeurs de passeports, on fait déplacer une commission avec tout le matériel nécessaire pour les trouver sur place et leur confectionner ces passeports. Alors une fois les enregistrements faits, nous les faisons revenir à Rome pour les confectionner. Ensuite souvent ils envoient quelqu’un venir les récupérer en signant une décharge. En tout cas cela se passe depuis lors très bien. On va même au-delà car nous avons récemment envoyé à trois reprises une commission en Grèce où nous n’avons pas encore une représentation diplomatique et pourtant nous y avons une forte communauté sénégalaise. Donc c’est pour vous dire que ce problème est définitivement réglé. C’est aussi valable pour tous les autres documents (certificats de mariages, cartes consulaires,…). Et sur ce plan, il faut tirer un chapeau au service consulaire d’ici à Rome et aussi celui de Milan avec le consul Abdou Lahad Sourang qui déploie un effort important pour satisfaire toutes les demandes que nous recevons.

Excellence vous avez vanté tantôt les qualités de cette communauté sénégalaise. Est-ce à dire que vous n’enregistrez aucun problème avec cette communauté ?

Les problèmes ne peuvent pas ne pas exister. Dans toute communauté, il y a soit des éléments marginaux, soit des situations où souvent nous sommes interpellés. D’ailleurs au moment où je vous parle, le chef du service consulaire, M. Diouf (Ndlr : Léopold Diouf ancien Directeur général de la sûreté nationale) est allé représenter l’ambassade au procès du policier qui avait assassiné un sénégalais dont la dernière audience est prévue aujourd’hui (Ndlr : jeudi 14 octobre, jour de l’entretien). Une présence qui marque la solidarité de l’ambassade et rassure la communauté sénégalaise de notre soutien sans faille. Il y a des situations où des Sénégalais sont agressés, des situations où des Sénégalais ont des problèmes avec l’Etat italien, que ce soit ici ou dans les régions, nous intervenons à chaque fois que nous sommes informés, à chaque fois que nous sommes interpellés. Soit je me déplace personnellement pour aller rencontrer les autorités sur place, ce qu’elles apprécient beaucoup d’ailleurs. Et souvent cela permet de décanter bien des situations alambiquées. Il est vrai qu’on ne règle pas tous les problèmes, mais à chaque fois que c’est possible on établit le dialogue entre la communauté sénégalaise et ces autorités. Mais il y a des comportements qu’on peut mettre dans la catégorie des comportements marginaux, dans des villes comme Torino et un peu partout dans l’Italie où les gens se livrent à la vente de la drogue ou encore ce gros problème de vente de produits contrefaits qui font souvent que certains sénégalais sont en butte avec la justice et perdent leur document leur permettant de rester sur le territoire italien.

Vente de drogue, vente de produits contrefaits, donc il y a des Sénégalais dans les prisons italiennes…

Beaucoup.

Avez-vous le nombre exact de ces Sénégalais et que faites-vous par rapport à leur situation ?

Cela a été l’une des premières initiatives prises dès après ma prise de fonction. Il me fallait savoir combien y avait-il de Sénégalais parmi la population carcérale italienne. Nous avons sollicité l’appui du ministère des Affaires étrangères qui à son tour a saisi celui de l’Intérieur et nous avons pu établir qu’il y avait au moins 500 Sénégalais qui sont aujourd’hui en prison. Nous disposons aussi de nos propres statistiques parce qu’à chaque fois que ces Sénégalais ont besoin de communiquer avec leurs parents à l’extérieur, on nous demande de signer les autorisations. Ce que nous faisons sans hésitation parce que pour la plupart des cas, leurs familles ignorent souvent dans quelle situation se trouve leur enfant. Donc nous sommes entrain de nous organiser avec les autorités italiennes pour savoir non seulement de manière géographique où chaque personne est détenue, à défaut de pouvoir nous rendre sur les lieux pour savoir pour quelles raisons ces personnes sont incarcérées et quelles sont leurs conditions de détentions, au moins mettre à contribution nos consuls honoraires pour qu’ils puissent s’enquérir de leur situation.

En ce qui concerne la coopération entre les deux pays, où en est-on ? Et quel est le secteur le plus satisfaisant ?

La coopération avec l’Italie aujourd’hui se porte bien. Et ce depuis l’arrivée du Président Wade au pouvoir et surtout depuis la dernière visite qu’il a eu à faire ici, le 7 juillet 2007 et le Mémorandum qui a été signé entre le gouvernement du Sénégal et le gouvernement d’Italie, tout est reparti d’un bon pied. D’ailleurs la commission mixte sénégalo-italienne présidée par les ministres des Affaires étrangères des deux pays a été relancée et va permettre de résoudre pas mal de problèmes. Notamment celui lié au rapatriement des allocations familiales des Sénégalais établis ici en Italie. Il y a des initiatives qui sont actives et le ministère des Affaires étrangères a organisé récemment les journées du Sénégal auxquelles toutes les grandes sociétés et le patronat italien a été convié. Il y a eu une forte délégation d’hommes d’affaires venue de Dakar et on a eu à présenter le Sénégal pour effectivement mettre en évidence les potentialités économique et susciter un regain d’intérêt. Donc globalement on peut dire que la coopération entre le Sénégal et l’Italie aujourd’hui se porte bien tout cela demande évidemment à être suivi.

La crise économique a affecté tous les pays du monde entier et l’Italie n’a pas été épargnée. Comment cela a-t-elle été vécue par la communauté sénégalaise ?

De manière très difficile ; car aujourd’hui la communauté sénégalaise vit ce que vivent toutes les communautés expatriées. L’Italie a aussi été frappée de plein fouet par la crise et cela s’est traduit par la perte d’emplois et les situations de précarité et des difficultés qui font en sorte qu’eux aussi ressentent de manière très dure les difficultés de la vie quotidienne. Les Sénégalais sont en général des marchands ambulants et un marchand lorsqu’il n’y a plus d’acheteurs souvent vit dans des conditions extrêmes, les Sénégalais en Italie vivent dans des conditions difficiles. Avec le logement à payer, les clients qui se raréfient, le durcissement des conditions d’existence et de séjour en Italie, je dois dire que la communauté sénégalaise vit des conditions extrêmement difficiles et souvent je reçois des gens qui viennent me dire : « Nous, si on avait que le billet pour rentrer, nous partirons tout de suite parce que les conditions dans lesquelles nous vivons ici ne sont pas dignes et nous voulons rentrer chez nous. » il y a des efforts qui ont été faits dans ce sens avec le gouvernement italien a mis 21 millions d’euros pour permettre à a ceux qui veulent rentrer de le faire ; il y a des initiatives prises par le gouvernement sénégalais avec les Pme, Pmi… il y a d’autres initiatives prises par d’autres structures comme l’organisation pour la migration internationale pour permettre à ceux qui veulent rentrer de le faire de manière digne et de disposer de projets.

Par Madior Fall

sudonline.sn

Exergues

1/ Le débat juridique et technique, à mon avis, ne nous mène à rien. Ce à quoi on doit s’attacher, est qu’on aille à des élections libres et transparentes

2/ si on devait coupler les élections, cela doit faire l’objet d’un consensus de tous les partis politiques sénégalais.

3/ Quand une société civile s’occupe de questions politiques, elle devient une société politique

4/ le Pds a été tué dès son accession au pouvoir. Il y a eu des ambitions prématurées, grossières qui avaient pour seul but de zapper le Président Wade très rapidement pour accéder au pouvoir. Ils ont mis le parti sous l’éteignoir.

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