C’est par le vol quotidien d’Air France que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a rallié mardi 11 janvier Paris où il a posé ses valises à l’hôtel Saint-James, comme à l’accoutumée. Le maire de Thiès a prévu dans son agenda des rencontres avec des experts dans plusieurs domaines, dont le Pr Guy Carcassonne, le juriste qu’il avait consulté avant de théoriser l’invalidité de la candidature du président Wade pour la présidentielle de 2012…
Au cours de son séjour en France, Idrissa Seck devrait continuer ses consultations auprès de juristes et d’économistes français. Une rencontre est prévue avec le Pr Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel, professeur des universités en droit public à l’université de Paris-X Nanterre, assurent des sources établies à Paris.
Pour rappel, en novembre 2010, par l’intermédiaire d’un ami, Idrissa Seck lui avait soumis une étude de cas sur l’application de l’article 27 de la Constitution, à propos notamment de la recevabilité de la candidature du président Wade pour un troisième mandat
Ses conclusions étaient limpides même s’il avait souligné, après la secousse politique qu’a entraînée la radicalisation du maire de Thiès, que l’interprétation de ses travaux n’engageait que son auteur. En effet, à la première question – « le Président Wade, déjà élu à deux reprises, en 2000 puis en 2007, peut-il être candidat à la prochaine élection nonobstant la disposition selon laquelle le mandat est renouvelable une seule fois ? – la réponse est négative » , selon le juriste.
« A la seconde question – « en quelle année doit prendre fin le mandat en cours ? » – la réponse est 2012 » , avait conclu le Pr Carcassonne. Muni de cette « onction » académique, Idrissa Seck était revenu ensuite pour mettre les pieds dans le plat en déclarant que le Pds risquait de ne pas être présent à la présidentielle de 2012. Un véritable imbroglio s’en était suivi et un comité directeur a dû être convoqué pour crever l’abcès.
Lors d’une séance mémorable du comité directeur du Pds dans la salle des banquets du palais, Idrissa Seck, avait craché ses vérités et mais il fut mis en minorité par une écrasante majorité, seuls son bras droit Pape Diouf, ancien ministre, ex-maire de Bambey, et Me Doudou Ndoye (pour une question de procédure) n’ayant pas voté dans le sens indiqué par Me Wade.
C’est donc au pas de charge que le séjour parisien du patron de « Rewmi » va se dérouler. Idrissa Seck a prévu de rentrer au Sénégal avant le grand Magal de Touba. Toujours neutralisé au Pds, le président Wade refusant de lui faire « le cadeau » d’une exclusion, malgré les insistantes pressions du Premier ministre Me Souleymane Ndéné Ndiaye et du ministre des Affaires Etrangères, Me Madické Niang, le maire de Thiès a, semble t-il, décidé de jouer son va-tout. Le statu quo actuel et le temps ne jouent guère en sa faveur…
nettali.net
