DÉPOSSESSION. Complexe de l’africain? Quel complexe?

Pendant des siecles en effet; le monde entier ne riva t-il pas son regard envieux sur ce minuscule territoire…africain; qui s’imposa ainsi, litteralement; comme le centre d’excellence incontournable du patrimoine scientifique et intellectuel islamique mondial?

C’etait il y’a exactement 552 ans, lorsque cette ville atteignit son moment de rayonnement planetaire, son absolue heure de gloire.

Meme si aujourdhui encore; les 100.000 manuscrits scientifiques et theologiques, d’ inestimable valeur, que renferme encore sa bibliotheque principale, selon l’Unesco qui en a fait un patrimoine de l’humanite, ne trouvent pas encore d’equivalents au monde.

Lorsqu’en effet la mythique ville malienne de Tombouctou devint l’ardent foyer du savoir, que l’Histoire marquera toujours d’une pierre blanche; ses merveilles architecturales et scientifiques attirerent tellement les meilleurs des meilleurs intellectuels en arabe et en langues africaines; qu’elle devint simplement: « la ville aux 300 saints »; avec une explosion universitaire dans toutes les matieres de pointe du 14e siecle; pour finir par abriter 25.000 erudits et autres savants de nations arabes, europeennes et asiatiques et d’afrique surtout.
Tous piliers de ses incroyables…180 facultes, et dont celle de Medecine emerveilla le monde; par ses plus que revolutionnaires techniques de Chirurgie des yeux.
Aucune ville africaine n’aura peut-etre jamais le prestige de ce centre international; unique berceau egalement de chefs d’oeuvre caligraphiques inegalables.
Tombouctou; dont la legende etait telle que: les europeens imaginaient; que l’illustre metropole africaine avait les toitures de ses maisons en…or massif, et que les rues etaient en marbre…tant son roi etait riche et genereux: le fameux Kankan MOUSSA; qui reste aujourdhui encore: l’homme le plus riche de tous les temps, et de toutes les civilisations.

« Les tresors de Tombouctou sont les diplomes, les cartes d’identite, et les temoins de tous les africains devant le monde entier »; ne put s’empecher de proclamer notre propre Leopold Sedar SENGHOR, en marge de son receuil « Chants d’Ombre » en 1945 deja.

Pourtant, Tombouctou ne fut certainement pas l’oasis dans un desert, puisque le « printemps africain » battait son plein; avec un eblouissant age d’or economique et scientifique des africains et de l’Afrique depuis le 5e siecle; que marquerent les gloires de l’Empire du Ghana, qui s’etendait jusqu’au Fouta Toro, mais aussi les fastes de la Cite-Etat d’IFE au Nigeria, les montagnes d’or et de cuivre de l’empire du Monomotapa sur le plateau Rhodesien…entre autres dizaines d’entites politico-economiques, en pleine vitesse de croisiere.
Bien longtemps meme avant la venue de l’Islam; comme tous le savent; le genie de l’africain s’illustra de mille feux; avec des civilisations qui couperent le souffle, et dominerent meme carrement la planete entiere; comme le fit avec un si memorable deploiement de majestueuse force; le fameux Empire AKSOUMITE (actuel Erythree); il ya 1.200 ans; et dont l’epoustouflante puissance economique etait telle; qu’il frappa sa propre monnaie, et sa puissance militaire telle; que les souverains Aksoumite, successivement, envahirent toutes les nations arabes autour de la mer rouge; au point de s’accaparer, avec 100.000 soldats sur des centaines d’elephants; de la perle commerciale de l’Orient alors; la Mecque elle meme.
Les Aksoumites firent cette conquete en 570; l’annee meme de la venue au monde du prophete Mohamed(PSL).

Comme un chapelet interminable de hauts faits donc; chaque africain est aujourdhui l’heritier d’un rayonnement intellectuel et d’une authentique splendeur economique; au point qu’aucun africain n’a surement pas la plus petite excuse; de nourrir le plus petit complexe devant personne.
Et pourtant….
Seulement; si le monde le pietine aujourdhui, cet africain a au moins une excuse, et de taille; que ceux qui devaient en effet tenir solidement la tete de cette Afrique, et la tourner avec determination sur ses inestimables tresors toujours immenses, n’ont-ils pas fait au contraire; le choix de lui bander sans merci les yeux?

N’est ce pas par exemple; comble de pathologique complexe d’inferiorite pour ce leadership des africains; que ces « guides », dont ils ont la malchance de vivre sous l’autorite; se bousculent aujourdhui; pour aller signer d’ignobles accords comme les APE (accords de partenariat economique) avec « l’ancien » colon?

Une totale depossession, definitivement, de ce peuple de ses miettes d’independance et de son reve legitime de se developper un jour.

Est ce meme une simple troublante coincidence que; lorsqu’on traduit APE en anglais; « APE » ne signifie t~il pas litteralement…: »singe »?

Un simple hasard?
Vraiment?

N’est ce pas simplement aveuglant que tout « commerce » de l’occident avec ses anciennes colonies, se fit toujours en « monnaie de singe », au seul detriment de la « pauvre » Afrique?

Il en fut ainsi; lorsque ce « commerce » avec eux, portait au 18e siecle; sur les « pacotilles » qu’ils refilaient d’une main aux « indigenes », pour tout leur prendre de l’autre.
Il en est egalement de meme aujourdhui; avec cet « accord de dupes » de l’APE, que n’avaliserait jamais un president patriote et courageux.

C’est comme si; on demandait au caiman et au mouton de boxer sur le meme ring.

Pire; non seulement le Senegal va signer ces accords; qui vont consacrer notre situation de sous-developpement pour l’Eternite; mais aussi ce Senegal devient maintenant: le « messager » et « l’envoye special »; pour convaincre tous les reticents autres pays africains pour signer les APE.

Dans les anciennes colonies anglaises; ceux qui servaient le diner du colon, lui nettoyaient ses habits et sa maison, comme ceux qui jouaient les intermediaires; pour calmer les velleites de revolte du peuple sous le devastateur joug colonial, ces autochtones qui immobilisaient leurs propres populations pour faciliter la feroce exploitation des colons; tous ces indigenes portaient le meme nom…: « house-boys ».

« Le principal ennemi qu’il faut combattre est en soi meme; souvent c’est le seul. »

« Nothing is more painful to the human mind; than a sudden and profound change. »: