Des sénégalais du pays et de la diaspora au Chef de l’Etat

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Des enfants du Sénégal soucieux de l’intérêt de leur pays A, Monsieur le Président de la République, Lorsqu’en 2012 vous accédiez à la magistrature suprême nous étions d’autant plus heureux que nous, peuple sénégalais, avions dans notre plus grande majorité crue faire le choix de la rupture. Rupture dans la façon de gérer les affaires de notre cité, Rupture dans la façon de faire de la politique dans notre pays, Rupture dans les rapports entre le politique et le peuple ; Rupture qui permettrait une oeuvre pour un développement durable et inclusif. Monsieur le Président, force est de constater aujourd’hui que les manquements sont divers et trop nombreux. Les premiers jours de votre élection furent ceux des choix forts. Les signaux forts dans votre méthode de gouvernance n’étaient pas rassurants. Nous avons ainsi pu assister avec stupéfaction qu’un sénégalais dégaine son arme à feu en pleine rue, en plein jour et tire sur d’autres sénégalais en toute détraction et en toute impunité. Pendant que d’autres compatriotes croupissent en prison pour des faits mineurs (certes que nous condamnons). Y aurait-il des sénégalais à part entière et des sénégalais entière à part Monsieur le Président ? Tout dans votre façon d’avoir appréhendé ce cas précis porte à le croire !! A cette affaire se sont ajoutées d’autres toutes aussi graves et gérées avec la même partialité dans l’impunité la plus totale. Monsieur le Président les actes que votre gouvernement pose laisse une carence du sens des priorités qui n’a d’égale que la déception que vous suscitez. En effet nous ne comprenons pas que pendant que Dakar, notre capitale est, à l’image du reste du pays privé d’eau pendant des semaines et d’électricité régulièrement vous consentiez à investir plus de 530 milliards de nos francs pour un TER qui n’est pas consensuel et qui nourrit la polémique vis à vis de son coût et de son opportunité. Nous soutenons bien entendu les grands chantiers pour développer notre économie. Cependant investir de telles sommes sur une cinquantaine de kilomètres laisse perplexe. C’est ignorer les priorités et besoins urgents des sénégalais, que sont : l’éducation, la santé, l’agriculture, l’emploi des jeunes entre autres. La tragédie au stade Demba Diop où des sénégalais ont perdu la vie alors que leur seul tort a été de vouloir passer un bon moment de football nous a effroyablement choqué. Devons-nous vous rappeler que la sécurisation des populations et des biens doit être l’une des premières missions d’un Etat ? Permettez-nous de pointer un
doigt accusateur vers votre gouvernement ainsi que Monsieur le préfet de
Dakar. Car le premier engagement dans le programme qui vous a permis
d’accéder à la magistrature suprême était la tolérance zéro pour assurer une
parfaite sécurité de nos concitoyens.
Nous nous sommes posés plusieurs questions que vous ne vous êtes peut-être
pas posées et dont les réponses auraient certainement évité un tel drame.
1. Qu’a fait votre ministère de l’intérieur Abdoubalye Daouda DIALLO et la
préfecture de Dakar pour sécuriser ce match quand on sait que les activités
sportives dans notre pays sont très souvent emmaillées par des violences
surtout lorsqu’elles opposent différentes équipes habituées des faits ? Rien.
2. Combien d’agents de maintien de l’ordre y avait-il au stade
comparativement aux autres activités de personnalités politiques ? Un nombre
visiblement très insuffisant.
Oui nous accusons nos autorités d’avoir plutôt prioriser les activités politiques
au détriment du match qui pourtant était à haut risque !!
3. Quid de l’état de vétusté de cette tribune qui a lâché ? Qu’est ce qui a été
fait en amont en termes de contrôle et de gestion de risques afin de prévenir
ce genre de catastrophes ? Rien ! toutes les mises en garde ont été négligées.
Après ce drame le peuple avec naïveté continue d’espérer que cette fois ci,
le chef de l’Etat allait prendre de la hauteur pour faire honneur à sa fonction
et hélas vous avez réagi comme à l’accoutumé réagit avec encore un
discours sans aller plus loin.
Aucune journée de deuil nationale n’a été décrétée, ni suspension de la
campagne législative, pour permettre aux sénégalais en général et les
Mbourois en particulier d’enterrer leurs morts.
Monsieur le Président, 8 (huit) sénégalais sont morts lors de ce match de
football !!
Le comble c’est que nous assistons à la traque par le procureur de la
république de jeunes pour des faits de commentaires sur le réseau social
facebook…et pendant ce temps-là le garde du corps d’un ministre de votre
gouvernement (Seydou Gueye) dégaine son arme à feu en pleine rue
dakaroise en toute impunité.
Nous pourrions parler également des récentes fuites des épreuves du
baccalauréat. Nous espérions que l’autorité suprême dont vous êtes
l’incarnation prenne des mesures urgentes et draconiennes sans
complaisance en engageant la responsabilité des autorités concernées : Mary
Teuw Niane mais aussi le Directeur de l’Office du Baccalauréat. En plus de cela,
prendre des mesures de correction pour que plus jamais cela n’arrive.
Nous n’irons pas jusqu’à vous citer tous les manquements auxquels nous avons
assisté depuis votre élection, car ce document ne suffirait pas. Nous nous
permettrons juste de vous rappeler le contexte de votre élection et l’espoir que
vous avez suscité chez nos compatriotes qui attendent de vous la nouveauté,
la fermeté, la rigueur, l’impartialité, le sens de l’Etat, le sens des priorités mais
surtout l’amélioration des conditions de vie quotidienne.
Nous ne pourrons terminer cette correspondance sans évoquer le problème
de la distribution des cartes d’électeurs qui à l’image de ce qui a été dit
précédemment constitue un manquement très grave qui relève de la
négligence de la planification et de la prévision de risques surtout pour un tel
projet d’envergure.
Cette faute impardonnable est à l’image du climat et du model de
gouvernance et de travail de votre régime car si une simple analyse avait été
faite en amont par votre gouvernement il n’allait pas s’engager dans ce
processus de renouvellement des cartes avant les élections.
La pire des conséquences de cette affaire est le risque pour le sénégalais de
voir ses informations personnelles divulguées, exposées et même volées, voir
fraudées.
Dans le monde actuel, les informations personnelles sont plus importantes que
tout, et la manière dont ces cartes sont distribuées, il y a une forte probabilité
que certaines soient perdues ou volées.
Les pertes de cartes d’électeurs exposent les sénégalais à des risques très
élevés de vol ou de fraudes d’identités très répandus et préjudiciables surtout
pour ceux de la diaspora.
Monsieur le Président, vous ne devriez en aucune façon perdre de vue ce
manquement, quel que soit votre relation avec votre ministre de l’intérieur,
Monsieur A. Daouda Diallo.
L’homme politique que vous êtes ne doit pas non plus oublier que ces
sénégalais qui ont appris à faire et défaire un pouvoir, ne pardonneront pas
ces innombrables manquements. Il est encore temps de changer de fusil
d’épaule et rectifier le tir.
La reconstruction peut encore reprendre la marche. L’émotion et l’espoir sur les
visages des sénégalais le jour de votre élection peuvent réapparaître. Notre
pays peut retrouver son rang de sentinelle de la démocratie et de défenseur
des droits de l’homme mais surtout de Grande Nation dans cette Afrique en
plein doute face aux défis de l’unité et au combat contre le terrorisme.
Gouverner dans la simplicité et l’humilité ; voilà ce que nous attendons de vous
Monsieur le Président de la République.
Et les résultats de ces législatives au soir du 30 juillet seront des indicateurs très
importants et déterminants pour vous et toute la classe politique car les jeunes
s’interrogent de plus en plus sur leur sort et le devenir de leur pays.
Cette jeunesse dans sa majorité reste organisée et réfléchit sur les défis que
traverse leur beau pays, leur belle patrie, leur cher Sénégal, avec ses lots de
difficultés, ces mêmes défis qui se posaient depuis des dizaines d’années et qui
doivent être relevés très rapidement tous ensemble.
Monsieur le Président, l’attitude des partis de la mouvance présidentielle et de
l’opposition ne devrait pas finir par nous convaincre que votre ambition de
conserver le pouvoir et la leur de le conquérir réclame une dose de duperie
pour parvenir à vos fins.
Nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président de la République,
de ramener l’ordre et de rétablir l’équilibre entre les citoyens dans notre cher
pays le Sénégal.
Des sénégalais du pays et de la diaspora
Des enfants du Sénégal soucieux de l’intérêt de leur pays
Dakar, Europe, Amérique le 27 juillet 2017
Barham THIAM, analyste, Ottawa, Canada.
Amy Ndiack SY, Thiès, Sénégal.
Khadim FAM, agent marketing, Italie.
Yama Badji DIAKHATE, Dakar, Sénégal.
Mouhamed SENGHOR, Sénégal.
Alioune NDIAYE, entrepreneur, Thiès
Xavier Manga, avocat, Luxembourg.
Touradou KÂ, juriste, France.
Omar Gning, enseignant, Guediawaye.
Kanghe Niang, assistante de direction Veritas, Dakar.
Ibrahima Souane, sans emploi, Kaolack.
Yero Toure,informaticien, directeur business center service, Dakar.
Daouda Sene, agent de banque, Dakar.
Mouhamadou Thiam, agent de recouvrement.
Pape Sitapha Niane, directeur NIANE Global Service, Dakar.
Mouhamadou Moustapha DIALLO, Canada.

2 Commentaires

  1. Je suis Sénégalais comme vous et votre torchon ne m’engage pas. Dans tous les cas mortels que vous citez, ce sont des citoyens ordinaires, des gens comme vous et moi qui en sont la cause. Alors commencez par appeler les Sénégalais au civisme comme les Rwandais, à la discipline comme les Asiatiques, au respect du bien public comme les Européens, au culte du travail comme les Chinois, au refus de la paresse comme les sud-américains, au refus de la manipulation des marabouts comme tous les peuples qui avancent et se respectent. Vous n’aidez pas les Sénégalais en nous faisant croire que tous nos problèmes nous viennent des autres, que nous n’avons aucune responsabilité dans les malheurs qui nous arrivent. Nous sommes les premiers responsables de notre sort, avant les politiciens, et si chacun de nous fait ce qu’il doit faire chaque jour dans sa maison, dans la rue et dans son lieu de travail, le pays avancera. Wassalam.

  2. Face a de si belles réalisations depuis 2012 palpables et visibles partout, un plan structuré cohérent pour un pays émergent, des financements disponibles pour une cohérente continuation une excellente gouvernance, des réformes institutionnelles tendant à rendre plus crédibles nos institutions et notre belle démocratie, l’inclusion et l’ouverture permanente au dialogue et à la concertation, et bien plus, un seul choix le 30 juillet : BBY

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