Dîner-débat des Moustarchidines : La sagesse de Thierno S. Baal opposée à l’aveuglement de Wade

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Le mouvement Moustarchidines Wal Moustarchidati a organisé un dîner-débat, vendredi sur l’implication des religieux dans le champ politique, avec en toile de fond une interrogation?: le fait religieux peut-il éclairer le champ politique?? Abdoul Aziz Diop, politologue, a livré à cette occasion, «les sept bonnes raisons pour mettre fin au régime de Wade et à ses visées monarchistes», en s’appuyant sur l’exemple de la République théocratique du Fouta sous Thierno Souleymane Baal.
Par Oumar Seydou BA

ImageVendredi dernier, le mouvement Moustarchidine wal moustarchidati de Moustapha Sy a organisé un dîner-débat autour d’une question?: «Le fait religieux peut-il éclairer le monde de la politique??» Le pro­fes­seur et politologue Abdoul Aziz Diop a répondu d’emblée par l’affirmative. Pour ce faire, M. Diop n’a pas convoqué les Descartes, Césaire Mon­tesquieu, Pascal et/ou Rous­seau, mais le patrimoine historique et culturel sénégalais. Il a mis en exergue l’exemple d’un homme arrivé au crépuscule de sa vie, Thierno Souleymane Baal au 18e siècle. Par souci pédagogique, le conférencier a emprunté le style du conte. «Je vais, dit-il à l’assistance, vous raconter l’histoire d’un homme qui, sentant sa mort prochaine, fait convoquer ses sujets pour leur recommander les sept bons principes de base d’une bonne gouvernance.» Principes qu’il rapporte à la situation actuelle du Sénégal.
Le 1er principe édicté au 18e siècle, par Thierno Souleymane Baal, se­lon Abdoul Aziz Diop, c’est de «détrôner tout imam dont la fortune s’accroît chaque jour et de confisquer l’ensemble de ses biens». Ce principe, soutient M. Diop, est d’actualité, car l’imam de naguère n’est rien d’autre que celui qu’on appelle aujourd’hui chef d’Etat. Or, fait remarquer le conférencier, ?«des fortunes sont en l’espace de dix ans amassées sans qu’on en puisse justifier la provenance. L’argent, le plus souvent mal acquis, est devenu l’unique valeur».
Le 2e principe découle du 1er et consiste à combattre et à expulser l’imam en cas d’entêtement. Et M. Diop de souligner que l’entêtement auquel nous assistons -la désinstitutionalisation, la patrimonialisation, la gabegie, l’opulence- dépasse celui auquel Thierno Souleymane Baal faisait allusion au 18e siècle. Le 3e principe du sage du Fouta voulait que «l’imamat ne soit pas transformé en royaume héréditaire où seuls les fils succèderont à leur père». «Vous voyez comment la Répu­bli­que théocratique du Fouta éclaire la Répu­blique laïque du Sénégal qui est suspendue à un débat de succession à la chérifienne», s’exclame le conférencier. «Pour assurer la rotation du pouvoir et assurer la parfaite égalité entre tous», – et c’est le 4e principe, Thierno Souleymane Baal a suggéré «que l’imam puisse venir de n’importe quel tribu». Une telle position, affirme le conférencier, «bat en brèche une certaine théorie qui voudrait que le fils du chef soit le meilleur de tous». Concernant les qualités intrinsèques du dirigeant, «le sage, poursuit Abdoul Aziz Diop, recommande de choisir toujours un homme savant et travailleur». C’est là le 5e principe qui n’est visiblement pas le cas avec le fils du Président, Karim Wade, et ses travaux de l’Anoci dont on attend toujours les comptes. Sur la base du 6e principe, rappelle Abdoul Aziz Diop, l’érudit du Fouta avait recommandé de «ne jamais limiter le choix à une seule et même tribu». Tout le contraire avec la gestion familiale du pays actuellement. 7e et dernier principe?: Thierno Souleymane Baal recommandait de se «fonder toujours sur le critère de l’aptitude comme critère de choix de l’imam», qui faisait office de chef d’Etat en République théocratique du Fouta rapporte le politologue. Pour le conférencier, ces 7 principes de l’imamat en République théocratique du Fouta sont applicables dans la société politique d’aujourd’hui. Et on voit ainsi, en l’appliquant à la société politique d’aujourd’hui, combien cette référence religieuse éclaire.
A noter que le dîner-débat des Moustarchidines a été rehaussé par la présence de sommités de la religion, de l’art, de la science et de l’enseignement, à l’exception notable des hommes du pouvoir. Les autorités n’ont pas daigné y envoyer un représentant. Par ailleurs, Safiétou Sy, fille de Pape Malick Sy, et qui a décliné l’offre d’un poste ministériel, avait été annoncée. Renseignement pris auprès du chargé de communication du mouvement, elle a désisté au dernier moment. Pourquoi?? Mystère…

lequotidien.sn

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