Info ou intox ? Dans Appels sur l’actualité, des auditeurs se demandent si les Etats-Unis ont bel et bien livré des drones au Sénégal le 26 juin 2013, la veille de la visite du président Barack Obama ? C’est en tout cas ce qu’ont affirmé ces jours-ci plusieurs sites d’information sénégalais. Pour l’aider à lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel, l’armée sénégalaise aurait été dotée de trois drones et d’hélicoptères de combat.
Ces drones ont-ils été offerts par les Etats-Unis au Sénégal pour l’aider à lutter contre le terrorisme au Sahel ? Et si cette information est vérifiée, pourquoi l’apprend-on seulement maintenant ?
L’armée sénégalaise a bien acquis des drones et des hélicoptères de combat. Mais ce qu’on nous dit, côté officiel sénégalais, c’est que ces équipements militaires ont été acquis sur fonds propres. Il s’agirait d’un investissement de l’armée sénégalaise, et non pas d’un don des Etats-Unis, fait dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays.
Ces nouveaux équipements ont-ils servi à lutter contre le terrorisme dans la région ?
Lutter contre le terrorisme, oui, mais pas seulement, répond l’armée. Ces hélicoptères et ces drones servent à toutes sortes de missions, de repérages, de surveillance, par exemple. Ils sont là « pour renforcer les capacités militaires sénégalaises », explique le porte-parole de l’armée. Par contre, on préfère ne pas se prononcer côté sénégalais à la question de savoir quand ces nouveaux équipements ont été acquis et où ils sont stationnés. Sont-ils à Ziguinchor pour surveiller le MFDC, le mouvement rebelle de Casamance, comme cela a été affirmé dans la presse ? On préfère ne pas se prononcer côté sénégalais à la question de savoir quand ces nouveaux équipements ont été acquis et où ils sont stationnés.
On peut tout de même dire que les Américains sont très présents au Sénégal…
Effectivement. Le dernier exemple en date, c’est le sommet des chefs d’état-major africains, organisé par l’armée américaine il y a deux semaines environ à Dakar. Objectif de cette rencontre : rapprocher et coordonner les armées de Terre africaines, confrontées comme chacun sait à de nombreuses attaques, au nord du Mali, au Nigeria, etc. Cette réunion était chapeautée par le général Cheikh Gueye, chef d’état-major du Sénégal, et par le général Darryl Williams, chef d’état-major de l’armée américaine pour l’Afrique.
… et en Afrique.
Darryl Williams a rappelé à l’occasion de ce sommet que 3 000 soldats américains sont présents partout sur le continent et que l’armée américaine joue un rôle d’appui aux armées locales dans tous les pays africains.
Mais quelle relation entretiennent le Sénégal et les Etats-Unis ?
On peut rappeler l’épisode du corridor aérien au mois d’octobre dernier à Dakar, lorsque l’aéroport militaire de Ouakam avait servi de base arrière logistique à l’armée américaine mobilisée dans les pays touchés par Ebola. Une information qui avait été confirmée par le général Steven Hummer, adjoint au commandant pour les opérations au sein d’Africom, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique. « Nous connaissons bien le Sénégal pour y avoir fait dans le passé plusieurs exercices », avait-il affirmé.
Autant d’indices qui montrent que les armées sénégalaises et américaines ont des liens étroits.
Oui. Et selon un spécialiste des Etats-Unis à Dakar, avec le nouveau contexte dans la sous-région, la coopération militaire entre les deux pays a été amenée à s’accentuer ces dernières années,- en particulier en matière de renseignement.
rfi.fr
Parce que toi tu dormais au moment ou l’information est pasée dans toute la presse et en gros titres